Mardi soir, le Stade de France a vibré au rythme des riffs légendaires d’AC/DC. Sous une pluie battante et face à plus de 75 000 spectateurs, le groupe mythique a prouvé que, malgré les années, il reste une machine scénique redoutable. Retour sur une soirée où l’énergie brute du rock a balayé toutes les appréhensions.
Une entrée en scène sous un ciel d’orage
Alors que le public prend place, un éclair fend le ciel de Saint-Denis. La pluie s’abat violemment à quelques minutes du début du show. Loin de refroidir les ardeurs, cette météo chaotique semble galvaniser les fans. Dès les premières notes de If You Want Blood (You’ve Got It), Angus Young, fidèle à sa tenue d’écolier bleu, bondit sur scène, délivrant un riff d’ouverture qui met immédiatement le feu à la fosse.
Brian Johnson, 77 ans, accueille la foule avec un large sourire et un enthousiasme communicatif. « On va vous jouer du rock & roll », lance-t-il, déclenchant une clameur qui résonne dans tout le stade. La magie opère instantanément : l’énergie est intacte, la complicité entre le groupe et le public palpable.
Une première heure truffée de classiques
AC/DC frappe fort en enchaînant ses plus grands titres dès les premières minutes. Back in Black retentit, suivi de Hells Bells, dont les cloches résonnent dans un stade en transe. Le public, trempé mais transporté, reprend en chœur Highway to Hell, Shot Down in Flames ou encore Stiff Upper Lip.
La setlist, pensée comme un best-of du rock, met en valeur 50 ans de carrière. Les morceaux récents, issus de l’album Power Up, restent minoritaires, confirmant que le groupe mise sur la nostalgie et l’impact émotionnel de ses grands succès.
Une énergie intacte mais un rythme plus mesuré
Si la première heure est un tourbillon de tubes, certains détails rappellent que le temps a passé. Brian Johnson ne grimpe plus pour faire sonner la cloche de Hells Bells, et Angus Young, 70 ans, bouge avec moins d’intensité qu’autrefois. Le décor, désormais sobre avec de simples écrans géants, contraste avec les mises en scène spectaculaires des tournées passées.
Cependant, cette sobriété visuelle recentre l’attention sur la musique pure et sur l’alchimie entre les musiciens. Stevie Young, Chris Chaney et Matt Lang assurent une rythmique impeccable, tandis qu’Angus reste le maître incontesté du solo de guitare.
Un final à couper le souffle
La seconde partie du concert se fait plus heavy, avec des titres comme High Voltage, Riff Raff et Dog Eat Dog. Les cornes lumineuses, achetées par une large partie du public, transforment le Stade de France en mer rouge incandescente. Puis vient le moment attendu : Let There Be Rock, étiré en un solo d’Angus Young de 25 minutes. Un véritable marathon musical où le guitariste alterne entre prouesses techniques et moments de communion avec le public.
Le rappel est fidèle à la tradition : T.N.T. fait exploser l’ambiance, suivi de For Those About to Rock (We Salute You) ponctué par des coups de canon. Le public en redemande, mais le rideau tombe sur un triomphe incontestable.
Setlist du concert
Ordre | Titre |
---|---|
1 | If You Want Blood (You’ve Got It) |
2 | Back in Black |
3 | Demon Fire |
4 | Shot Down in Flames |
5 | Thunderstruck |
6 | Have a Drink on Me |
7 | Hells Bells |
8 | Shot in the Dark |
9 | Stiff Upper Lip |
10 | Highway to Hell |
11 | Shoot to Thrill |
12 | Sin City |
13 | Dog Eat Dog |
14 | Dirty Deeds Done Dirt Cheap |
15 | High Voltage |
16 | Riff Raff |
17 | You Shook Me All Night Long |
18 | Whole Lotta Rosie |
19 | Let There Be Rock |
Rappel | |
20 | T.N.T. |
21 | For Those About to Rock (We Salute You) |
AC/DC toujours maître du rock live
Ce concert au Stade de France prouve qu’AC/DC conserve une puissance scénique rare, même après cinq décennies de carrière. Malgré une mise en scène plus épurée et un rythme légèrement ralenti, la passion et l’authenticité du groupe restent intactes. Le Power Up Tour s’impose comme une véritable célébration du rock, un hommage à une époque où la musique se vivait brute, sans artifices.
Les fans ressortent le sourire aux lèvres, la voix cassée et les vêtements trempés, mais avec la certitude d’avoir assisté à l’une des dernières grandes tournées d’un monument du rock. Une soirée gravée dans les mémoires, où la pluie n’aura fait qu’ajouter à la légende.
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