En 2025, la justice française décide de rouvrir l'enquête autour du décès de Krisztina Rády, survenu en 2010. Cette décision s'appuie sur les révélations du documentaire Le cas Cantat, récemment diffusé sur Netflix. Le parquet de Bordeaux ne s'oriente plus vers une simple recherche des causes de la mort, mais initie une procédure pour des faits présumés de violences volontaires par conjoint. Une requalification juridique significative, qui relance un débat judiciaire et sociétal.

Des témoignages inédits à l'origine de la réouverture du dossier

Le procureur de la République, Renaud Gaudeul, a réexaminé les éléments classés entre 2010 et 2018, notamment à la lumière de témoignages inédits. L'un des plus marquants provient d’un ancien infirmier bordelais ayant eu accès à un dossier médical de Krisztina Rády. Il y est fait mention de blessures préoccupantes : décollement du cuir chevelu, hématomes, dents fracturées – des signes laissant envisager une violente altercation survenue peu avant son décès.

Le documentaire Netflix comme déclencheur d'une onde de choc

Le documentaire ne se limite pas à retracer les faits connus. Il donne aussi la parole à deux anciennes compagnes de Bertrand Cantat, qui témoignent à visage couvert de faits de violences présumées. Selon un musicien ayant fait partie du groupe Noir Désir dans les années 80, l’une d’elles aurait été « étranglée ». Ces révélations relancent l’intérêt médiatique et judiciaire, ravivant des blessures jamais cicatrisées.

Une vie discrète entre Bordeaux et les Landes

À 61 ans, Bertrand Cantat vit aujourd'hui loin de la scène musicale. Selon plusieurs sources concordantes, il partage sa vie avec une compagne dont l'identité demeure confidentielle. Le couple alterne entre deux résidences : une maison à Bordeaux et une autre dans les Landes. Un voisin affirme : « On le voit parfois à vélo. Il ne se cache pas, mais reste très discret. »

Des revenus confortables grâce aux droits d'auteur

Malgré la rareté de ses apparitions publiques et l'absence de scène, Bertrand Cantat conserve une stabilité financière. Il bénéficie d’une rente solide issue des droits d’auteur de Noir Désir. En 2024, une tentative de retour musical via une campagne de financement participatif avait permis de récolter plus de 217 000 euros. Toutefois, la plateforme Ulule s’était désolidarisée du projet, redistribuant sa commission à une organisation de lutte contre les violences faites aux femmes.

Un retour artistique avorté

Après une tentative de résurgence musicale avec le groupe Détroit, Bertrand Cantat n’a jamais retrouvé l’élan de sa gloire passée. Le boycott du public, relayé par les réseaux sociaux et certains médias, a rendu toute réhabilitation difficile. L’initiative de crowdfunding pour un nouvel album en 2024 a été entachée par la polémique, démontrant que le chanteur reste un personnage clivant dans le paysage culturel français.

Une figure controversée, toujours sous le regard de l’opinion

Si Bertrand Cantat s’est effacé des radars médiatiques, il n’est jamais totalement sorti de la mémoire collective. Son implication dans deux affaires marquantes – la mort de Marie Trintignant en 2003 et celle de Krisztina Rády – en fait une figure controversée. Les récentes accusations et la relance judiciaire posent la question de la responsabilité et du droit à la réinsertion dans l’espace public.

Entre justice, mémoire et silence

La réouverture de l’enquête sur la mort de Krisztina Rády réinscrit Bertrand Cantat dans une temporalité judiciaire active. Si sa culpabilité ou son innocence ne peut être tranchée à ce stade – il reste présumé innocent – la relance du dossier témoigne d’une volonté de faire la lumière, quel qu’en soit le coût. Une affaire où la justice, la mémoire des victimes et le devoir de vérité s’entrechoquent dans un climat de tension sociétale persistante.

Bertrand Cantat est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu’à ce que la justice rende son verdict.