Un an après la disparition tragique de Mehdi Narjissi, jeune rugbyman français de 17 ans, sur la plage réputée dangereuse de Dias Beach, en Afrique du Sud, un nouveau témoignage pourrait changer le cours de l'enquête. Ce drame, survenu le 7 août 2024, avait déjà conduit à la mise en examen de deux membres de l'encadrement. Aujourd'hui, une déclaration capitale et des preuves photographiques viennent relancer les investigations.
Le contexte, un drame survenu lors d'un stage sportif
Le 7 août 2024, Mehdi Narjissi participait avec ses coéquipiers de l’équipe U18 à un stage en Afrique du Sud. En marge des entraînements, une séance de récupération dans l’océan fut organisée à Dias Beach, à proximité du Cap de Bonne-Espérance. Cette plage est connue pour ses courants d’arrachement puissants et fait l’objet de panneaux de mise en garde explicites.
Durant cette séance, une vague a emporté le jeune joueur. Malgré les tentatives désespérées de ses camarades, il a disparu sous l’eau. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Les premières conclusions de l'enquête
Peu après le drame, la justice française a ouvert une information judiciaire. Deux membres de l'encadrement – l'ancien manager et le préparateur physique – ont été mis en examen pour homicide involontaire.
Un rapport interne de la Fédération française de rugby publié en septembre 2024 avait pointé des manquements graves : l’activité aquatique aurait été décidée sans prendre en compte la dangerosité de la plage. Une enquête administrative de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche avait également conclu à une improvisation de la séance, augmentant le risque d’accident.
Un témoignage inédit refait surface
Selon le quotidien Sud Ouest, une touriste française présente sur les lieux aurait mis en garde les encadrants avant que les jeunes n’entrent dans l’eau. Elle affirme avoir insisté sur la dangerosité de l’endroit, expliquant connaître parfaitement la plage et ses courants traîtres.
L’avocat des parents de Mehdi, Maître Édouard Martial, a précisé : « Cette dame a rédigé un témoignage, transmis à la justice française, dans lequel elle affirme avoir interpellé les encadrants en leur disant qu’ils ne pouvaient pas mettre des adolescents à l’eau ici. »
Malgré cette alerte, la réponse des responsables aurait été : « Ne vous inquiétez pas, on sait ce qu’on fait. »
Des preuves photographiques accablantes
Au-delà du témoignage verbal, cette témoin aurait également pris des photos montrant les encadrants face au panneau d’avertissement. Celui-ci affiche un logo clair d’« Interdiction de nager » et mentionne explicitement le danger des courants d’arrachement.
Ces éléments, versés au dossier, pourraient avoir un poids considérable pour la juge d’instruction. Ils viennent directement contredire la version selon laquelle les encadrants n’auraient pas vu les avertissements.
Élément de preuve | Importance dans l'enquête |
---|---|
Témoignage de la touriste française | Confirme une mise en garde préalable ignorée par les encadrants |
Photographies du panneau d'avertissement | Preuve visuelle que les encadrants étaient informés du danger |
Les récits poignants des coéquipiers
Le journal L’Équipe a publié le 1er août 2025 les témoignages d’anciens coéquipiers de Mehdi. Certains ont cru à une blague lorsque le jeune homme a été emporté par la mer, habitués à son esprit joueur. Mais rapidement, la gravité de la situation est apparue.
Oscar, un camarade, s’est précipité dans l’eau pour tenter de le sauver. Il raconte l’avoir atteint, l’avoir mis sur son dos, mais avoir été frappé par une vague qui les a séparés. Après avoir lutté pour revenir à la surface, Oscar ne l’a plus revu.
Commémorations et quête de justice
Le 7 août 2025, une cérémonie commémorative a été organisée sur la plage de Dias Beach. Le père de Mehdi, Jalil Narjissi, y a installé une plaque en mémoire de son fils. La famille, toujours en deuil, continue de se battre pour que les responsabilités soient pleinement établies.
Les nouveaux éléments, combinés aux témoignages existants, pourraient conduire à un tournant judiciaire. La justice française devra déterminer si les encadrants ont agi avec négligence en exposant des mineurs à un danger connu.
Enjeux juridiques et médiatiques
Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la responsabilité pénale dans le cadre d’activités sportives à l’étranger, l’obligation de vigilance des encadrants et la gestion des risques en milieu naturel.
Elle met également en lumière le rôle crucial des preuves testimoniales et visuelles dans la manifestation de la vérité judiciaire. Les répercussions médiatiques de ce témoignage pourraient peser sur la perception publique de l’affaire.
Perspectives et prochaines étapes
Dans les prochains mois, la juge d’instruction devra entendre à nouveau les parties prenantes et examiner les nouveaux éléments. Si les preuves confirment que les avertissements ont été ignorés, des sanctions pénales plus lourdes pourraient être envisagées.
L’affaire Mehdi Narjissi pourrait ainsi devenir un cas jurisprudentiel majeur en matière de sécurité sportive et de responsabilité des encadrants lors de stages à l’étranger.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à commenter !