Enjoy ! Bertrand Cantat et Noir Désir bannis des ondes : le Groupe 1981 persiste et signe face à la polémique Netflix

Bertrand Cantat et Noir Désir bannis des ondes : le Groupe 1981 persiste et signe face à la polémique Netflix

Publié le : 17-04-2025 16:16 | Catégorie : television

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📌 Résumé de l’affaire : un documentaire qui ravive une brûlure collective

Sorti le 27 mars 2025 sur Netflix, le documentaire De rockstar à tueur : Le cas Cantat n’en finit plus d’alimenter les débats. Vingt-deux jours après sa mise en ligne, cette mini-série choc s’impose toujours dans le top 10 des contenus les plus regardés en France sur la plateforme, cumulant plus de 2 millions de vues. Le récit, porté par les réalisatrices Anne-Sophie Jahn, Nicolas Lartigue, Zoé de Bussierre et Karine Dusfour, revient sans détour sur la trajectoire tragique de Bertrand Cantat, ex-leader du groupe Noir Désir, reconnu coupable du meurtre de l’actrice Marie Trintignant en 2003.

Alors que les réseaux sociaux s’enflamment et que de nombreuses voix publiques, à commencer par la chanteuse Lio, relaient leur émotion et leur colère, une prise de position radicale se distingue : celle du Groupe 1981, l’un des principaux groupes de radios indépendantes en France.

 


📻 Un choix éthique assumé : plus de diffusion de Cantat ni de Noir Désir

Dans un communiqué de presse publié le 15 avril 2025, le Groupe 1981 confirme une décision prise en interne dès 2023 : interdire la diffusion des titres de Bertrand Cantat et du groupe Noir Désir sur ses différentes antennes (Voltage, Oüi FM, Wit FM, Latina…).

« Cesser toute diffusion de Bertrand Cantat et du groupe Noir Désir » — Groupe 1981

Le groupe justifie cette position par une ligne éditoriale élargie, refusant de mettre en avant tout artiste condamné pour des faits graves, notamment liés aux violences physiques, sexuelles ou psychologiques, lorsqu’ils sont reconnus par la justice.

 


🧭 Une posture de principe : "ni idéologique, ni militant"

Contrairement à ce que certains internautes ou auditeurs pourraient penser, cette décision ne repose pas sur une volonté de censure idéologique. Le Groupe 1981 précise que cette ligne éditoriale relève d’un engagement éthique, et non militant. Le mot d’ordre est clair : respect des victimes.

« Ce choix est motivé par une exigence de cohérence et de respect à l’égard des victimes — qu’elles soient femmes, hommes ou enfants — et de celles et ceux qui vivent avec les conséquences de ces actes. »

Olivia Valli, directrice générale déléguée régie, antenne et promotion, va encore plus loin en soulignant la responsabilité morale qui incombe aux médias :

« Ce que nous diffusons chaque jour dit quelque chose de nous. Nous ne pouvons pas séparer l’artiste de ses actes lorsque ceux-ci relèvent de faits aussi graves. »

 


🧨 Vibration, première à s’engager publiquement

Le 8 avril 2025, Vibration, station régionale du Centre appartenant également au Groupe 1981, avait été la première à s’exprimer sur le sujet via son site officiel. La rédaction posait alors une question directe et percutante à ses auditeurs :

"Doit-on continuer à écouter Le vent nous portera ? Doit-on encore acheter ses albums ? Ignorer la gravité de ses actes au nom de l’art, ne serait-ce pas perpétuer la culture du silence autour des violences conjugales ?"

Une prise de parole forte qui a été saluée par certaines associations féministes mais qui a aussi suscité de nombreuses critiques. Pourtant, le Groupe 1981 persiste et signe.

 


⚖️ Entre justice et mémoire collective : un débat sans fin ?

La controverse autour de Bertrand Cantat ne date pas d’hier. Après avoir purgé une peine de quatre ans de prison pour avoir causé la mort de Marie Trintignant, le chanteur a tenté un retour sur scène en 2010 avec Noir Désir, puis en solo, et plus récemment avec le groupe Détroit.

Malgré une actualité musicale discrète, le nom de Cantat reste explosif.

Le documentaire de Netflix, tout en s’appuyant sur des faits judiciaires, interroge profondément la capacité de la société à réconcilier l’œuvre et l’artiste. Cette problématique s’étend bien au-delà du cas Cantat : elle touche aussi d'autres figures controversées, comme R. Kelly, Roman Polanski ou encore Michel Fourniret (dont le cas a aussi été traité en série documentaire).

 


🎶 Peut-on séparer l’homme de l’artiste ? La grande fracture

La décision du Groupe 1981 s’inscrit dans un courant de responsabilité médiatique de plus en plus fort. Car derrière l’acte de diffuser une chanson, il y a un message implicite : celui de légitimer un artiste, de continuer à faire vivre sa carrière et ses revenus, même indirectement.

Pour certains, cette position revient à "effacer une œuvre", pour d’autres, elle est "indispensable à une société consciente et respectueuse des victimes".

Le débat s’intensifie également au sein du public : si certaines personnes continuent à écouter Noir Désir en privé, l’acte de diffusion publique soulève une autre dimension, plus collective.

 


🎤 Cantat aujourd’hui : silence médiatique et discrétion artistique

Bien qu’aucune tournée ni interview n’ait été réalisée depuis des années, Bertrand Cantat n’a pas cessé sa carrière musicale. Son groupe Détroit a sorti un second album fin 2024, dans un silence quasi-total. Aucune campagne de presse, pas d’apparitions, pas de clips. Jérémie Garat, membre du groupe, avait expliqué au Parisien :

« Nous ne donnons pas d’interview, nous laissons parler la musique. C’est une sortie particulière et nous avons un double principe de précaution et de discrétion. »

Une discrétion qui contraste avec le vacarme médiatique généré par le documentaire Netflix.

 


🧠 Analyse : faut-il boycotter ou contextualiser ?

Au-delà du cas Cantat, cette situation illustre un dilemme plus large pour les médias et le public : faut-il supprimer la diffusion d’œuvres créées par des artistes condamnés ? Ou faut-il les contextualiser, en les associant systématiquement à un rappel des faits ?

Le Groupe 1981 a tranché : la ligne rouge, ce sont les actes reconnus par la justice.

Dans le monde des médias, cette position ouvre potentiellement la voie à une nouvelle déontologie musicale, qui considère la personne de l’artiste comme indissociable de son art.

 


📲 Une audience plus engagée que jamais

La réaction du public à cette décision est également révélatrice d’un changement de mentalité. Les auditeurs, de plus en plus sensibilisés aux enjeux des violences sexistes et conjugales, attendent des médias qu’ils agissent avec responsabilité.

Le succès du documentaire et l’engagement du Groupe 1981 confirment une chose : les médias ne peuvent plus ignorer la charge émotionnelle et sociale qui accompagne certaines œuvres artistiques.

 


📌 En conclusion

La prise de position du Groupe 1981 face au cas Bertrand Cantat et au documentaire Netflix De rockstar à tueur est un tournant symbolique pour les médias radiophoniques. Ce choix, jugé par certains comme une censure et par d’autres comme un acte de responsabilité, relance un débat essentiel : quelles œuvres doit-on encore diffuser à l’ère de la conscience sociale et de la mémoire des victimes ?

Tandis que les plateformes de streaming continuent d’enrichir le débat avec des documentaires à forte charge émotionnelle, il est clair que les choix éditoriaux des radios et médias ont un rôle fondamental dans la société d’aujourd’hui.

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