Trois ans après leur dernier passage à Paris, BLACKPINK a marqué son retour en fanfare avec deux concerts au Stade de France, les 2 et 3 août 2025, dans le cadre de leur Deadline World Tour. En l'absence d’un nouvel album studio, l'événement suscitait autant de curiosité que d’impatience. C’est devant un public jeune, majoritairement féminin, que Lisa, Jisoo, Rosé et Jennie ont investi la scène, armées de leur arsenal de tubes.

Un démarrage impressionnant mais inégal

Dès 20h28, les premières notes résonnent après une longue vidéo d’introduction immersive. Les quatre chanteuses apparaissent sur une plateforme suspendue, dominant la scène et le public. Dès l’ouverture avec "Kill This Love", suivie de "Pink Venom", "How You Like That" et "Shut Down", le spectacle s’annonce ambitieux, mêlant chorégraphies millimétrées et effets pyrotechniques.

Pourtant, l’exécution ne suit pas toujours. Si les tubes sont là, la gestuelle manque parfois d’énergie, certaines interactions semblent absentes, et l’utilisation du playback est perceptible. Rosé, victime d’un souci technique, disparaît même un instant, ce qui entame l’harmonie du groupe. Néanmoins, les fans, galvanisés, compensent chaque manquement par leur ferveur inépuisable.

Des performances solo qui relancent le rythme

Ce sont les actes solos qui redonnent souffle au concert. Jennie et Lisa électrisent l'arène avec leurs titres inédits comme "Thunder" ou "Mantra". Rosé touche le public par la puissance de sa voix sur "two years", tandis que Jisoo séduit avec une mise en scène plus sobre mais élégante.

Un moment suspendu : émotion et communion

L’apogée émotionnelle arrive à l’Acte 3. Après "Pretty Savage" et "Don't Know What to Do", Rosé interpelle le public : « Salut la France ! ». Une pause s’installe, les membres tentent de parler, mais sont submergées par les cris. Ce moment suspendu crée une vraie communion entre scène et gradins.

La ballade "Stay", chantée dans une ambiance intimiste, illumine le stade, les fans brandissant leurs lightsticks roses à 75 euros. Une unité sincère se fait enfin ressentir entre les quatre membres, marquant une pause salutaire dans un show jusque-là très formaté.

Un final spectaculaire mais en demi-teinte

Alors que "Lovesick Girls" relance l’énergie collective, c’est avec le single explosif "JUMP" que le Stade de France bascule dans une transe techno : lasers, chorégraphies incisives, feux d’artifice... tout y est. Un pic d’intensité qui aurait pu clôturer le spectacle de manière idéale.

Mais le rappel – enchaînant une redite de "JUMP" puis "Really" et "Kick It" – peine à maintenir l'émotion. Les chorégraphies disparaissent, les costumes sont remplacés par des tenues casual, et l'ambiance retombe légèrement. Un feu d’artifice final vient néanmoins redorer la conclusion.

BLACKPINK : une popularité indéniable malgré quelques réserves

Hier soir, BLACKPINK a confirmé son statut de phénomène mondial. L’enthousiasme des Blinks ne faiblit pas, et leur interaction avec le groupe reste la grande réussite de cette soirée. Toutefois, une meilleure cohérence scénographique et plus d’investissement émotionnel auraient permis au concert de dépasser le stade de simple démonstration pour atteindre celui d’expérience inoubliable.

Setlist du concert de BLACKPINK au Stade de France

BLACKPINK confirme mais peut mieux faire

BLACKPINK a livré un concert grandiose dans sa forme, mais légèrement inégal sur le fond. La scénographie, les tubes planétaires et la présence scénique des membres font mouche. Cependant, des choix de mise en scène discutables et un manque de liant entre les séquences nuisent à la fluidité générale du spectacle.

Un événement malgré tout majeur dans l’agenda musical de 2025, et un moment intense pour les fans français, heureux de retrouver leurs idoles après plusieurs années d’attente. BLACKPINK est bel et bien « in your area » — mais pas encore au sommet de son art scénique.