Booba accusé de tricherie sur ses streams : il répond à Rohff et Gims

29-07-2025 16:26 Stars Booba
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Le paysage musical français est une nouvelle fois secoué par une polémique autour du streaming. Au cœur de l’affaire : Booba. Le rappeur, souvent qualifié de provocateur mais aussi de visionnaire, est pointé du doigt pour des chiffres d’écoutes jugés suspects sur son dernier titre « DD », en featuring avec Benab. Alors que les accusations fusent, notamment de la part de Rohff et Gims, Booba contre-attaque avec véhémence.

 

Une explosion des écoutes qui suscite le doute

Le titre « DD » a généré plus de 475 000 écoutes sur Spotify en seulement cinq jours. Un chiffre qui, à première vue, témoigne d’un succès incontestable. Pourtant, sa soudaine percée dans les charts de certains pays asiatiques, dont Singapour et le Japon, a immédiatement attiré l’attention.

C’est Rohff qui, en premier, a relayé l’information via ses réseaux sociaux. Une capture d’écran de Deezer montre « DD » classé 34e à Singapour. Un territoire où Booba n’a pourtant jamais donné de concert ni mené de campagne promotionnelle.

 

Rohff et Gims montent au créneau

Rohff, éternel rival de Booba, s’est exprimé avec virulence : « 34ème à Singapour, tu chantes pour l’Asie maintenant ? Éternel tricheur, pris en flag comme un âne ! ». Dans la story en question, il accompagne sa remarque de la chanson « Le Tricheur » de Joe Dassin, créant un effet sarcastique particulièrement percutant.

Gims, de son côté, a également pris la parole : « Qu’est-ce que Booba fait dans le top Deezer du Japon ? Dites-lui d’arrêter de tricher ». L’interprète de « Est-ce que tu m’aimes ? » fait ainsi écho à une polémique plus vaste qui touche l’ensemble de l’industrie musicale.

 

Booba riposte et nie toute manipulation

Jamais à court de répartie, Booba s’est fendu d’une réponse sur Twitter : « Oui Housny c’est un hit. Tu n’as pas la science, tu es jaloux. Y a les gagnants, y a les perdants. » Le message est clair : pour lui, le succès est réel, et les critiques ne seraient que l’expression d’une forme d’amertume de la part de ses adversaires.

Sur Instagram, il enfonce le clou en affirmant que sa chanson « contrôle Internet ». Selon lui, « DD » est un phénomène mondial. Il évoque également sa présence dans les classements de plusieurs pays africains comme l’Algérie, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Congo et la Mauritanie, sans oublier la Belgique, où il dispose d’une fanbase fidèle.

 

Un historique de polémiques autour des streams

Ce n’est pas la première fois que la question de l’achat de streams est évoquée dans le monde du rap. Des artistes comme Vald, Nicki Minaj, Ninho ou encore Travis Scott ont déjà été accusés d’avoir recours à ces pratiques pour gonfler artificiellement leurs chiffres.

En 2017, Pascal Nègre, ancien PDG d’Universal Music France, dénonçait déjà une forme de fraude massive, notamment via des bots. Gims, toujours très impliqué dans le sujet, avait même annoncé un documentaire sur le streaming destiné à M6, projet finalement abandonné.

Tableau comparatif : présence du titre "DD" dans les charts internationaux

Pays Classement sur Deezer Présence scénique de Booba
Singapour 34e Inexistante
Japon 24e Néant
Algérie Top 20 Fans historiques
Sénégal Top 30 Influence forte
Belgique Top 50 Tournées régulières

 

Streaming manipulé : une réalité difficile à prouver

Si le soupçon d’achat de streams persiste, il reste difficile d’en apporter la preuve formelle. Les plateformes comme Deezer, Spotify ou Apple Music communiquent rarement sur leurs méthodes de détection de fraude. Certaines startups spécialisées tentent bien d’identifier les anomalies, mais le flou demeure total sur les seuils de tolérance.

Pour certains experts, l’analyse des métadonnées et des lieux d’écoute inhabituels pourrait indiquer des irrégularités. D'autres soulignent que certaines agences spécialisées proposent des packages de faux streams pour quelques centaines d’euros, sans que cela ne soit détecté immédiatement.

 

Un enjeu économique et symbolique majeur

Au-delà de la querelle entre Booba, Rohff et Gims, cette affaire illustre les dérives potentielles d’un système où le succès est de plus en plus mesuré en nombre de streams. Les artistes, les maisons de disques et les marques misent gros sur la visibilité numérique. Cela pousse certains à adopter des pratiques contestables.

Le classement dans les charts internationaux devient un levier marketing essentiel, et ce, même dans des territoires où l’artiste n’a aucune présence physique ou médiatique. Une telle stratégie, bien que discutable éthiquement, peut booster les revenus de manière substantielle via les plateformes et les partenariats.

 

Entre guerre d’ego et crise du streaming

Le conflit qui oppose Booba à ses rivaux est révélateur d’une mutation profonde de l’industrie musicale. Le streaming, s’il a démocratisé l’accès à la musique, est aussi devenu le théâtre d’enjeux stratégiques majeurs, parfois opaques, souvent clivants.

Booba, en tant que figure dominante du rap francophone, attire autant l’admiration que la controverse. Son talent à manier les réseaux sociaux et à orchestrer sa communication est indéniable. Mais à l’heure où la transparence devient un mot d’ordre, le rappeur devra peut-être, un jour, démontrer noir sur blanc la véracité de ses chiffres pour dissiper définitivement le doute.

Crédit photo : Abaca

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Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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