Bun Hay Mean, alias le "Chinois marrant", est décédé à l'âge de 43 ans

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L’humoriste Bun Hay Mean, connu du grand public sous le pseudonyme de "Chinois marrant", est décédé ce jeudi matin à Paris à l’âge de 43 ans. L’information, confirmée par ses agents et relayée par Le Parisien, a suscité une vive émotion dans le monde du spectacle. Le comédien a trouvé la mort après une chute depuis le 8ᵉ étage d’un immeuble situé dans le 17ᵉ arrondissement de la capitale.

 

Une chute accidentelle selon les premiers éléments

Selon les premiers éléments communiqués par le parquet de Paris, il s’agirait d’un accident domestique. D’après son producteur Philippe Delmas, Bun Hay Mean aurait tenté de récupérer son téléphone tombé dans une gouttière, en contrebas de son balcon. C’est à ce moment que l’humoriste aurait glissé, entraînant une chute fatale. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame.

 

Retour sur une carrière bâtie sur la résilience et l’autodérision

Originaire de la région bordelaise, Bun Hay Mean était né de parents réfugiés politiques d’origine chinoise et cambodgienne, installés en France dans les années 1970. Très tôt passionné par le spectacle vivant, il s’était formé à l’improvisation et au stand-up, en écrivant ses premiers sketchs qu’il présentait dans les cafés et petites scènes bordelaises.

 

Une ascension fulgurante grâce au Jamel Comedy Club

La carrière de Bun Hay Mean prend un tournant décisif en 2014 lorsqu’il est repéré par Alain Degois, alias Papy, mentor de Jamel Debbouze. Il rejoint alors la troupe du Jamel Comedy Club, où il se fait remarquer par son humour corrosif et sa capacité à briser les clichés raciaux. Son style inimitable, mêlant improvisation, débit rapide et provocations assumées, conquiert rapidement un large public.

 

Un premier spectacle marquant : "Chinois Marrant dans la Légende"

Fort de cette exposition, il lance la même année son premier spectacle solo intitulé Chinois Marrant dans la Légende. Le succès est immédiat : le public se rue dans les salles parisiennes et en province pour découvrir un artiste atypique, à la fois drôle, mordant et profondément humain.

 

Un humoriste engagé contre les stéréotypes

À travers ses sketchs, Bun Hay Mean s’est attaqué aux stéréotypes raciaux et aux discriminations, tout en riant de lui-même. Sa devise : rire de tout, y compris de son identité complexe. Il utilisait le terme “Chinois marrant” comme un pied de nez aux préjugés, pour désamorcer les clichés et ouvrir le débat sur la diversité et l’identité dans la société française.

 

Une vie marquée par des débuts difficiles

Avant de percer sur scène, Bun Hay Mean a traversé des périodes de précarité. Il avait quitté son métier d’informaticien à 24 ans pour tenter sa chance à Paris. Sans logement ni réseau, il a connu un temps la rue. “Je faisais rire 2000 personnes, et une heure plus tard je dormais à l’arrêt du tram”, confiait-il en 2017. Ce parcours de résilience a forgé l’artiste entier et sensible qu’il était devenu.

 

Un deuxième spectacle à la tonalité plus sociale

En 2018, il revient avec un deuxième spectacle intitulé Le Monde appartient à ceux qui le fabriquent, où il explore les inégalités sociales, le racisme systémique et les fractures culturelles avec un ton toujours aussi décapant mais plus réfléchi. Ce spectacle est salué pour sa capacité à mêler humour et conscience politique.

 

Présence remarquée au cinéma

Parallèlement à sa carrière sur scène, Bun Hay Mean s’était fait une place dans le monde du cinéma français. Il avait notamment joué dans Problemos d’Éric Judor et plus récemment dans Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet, sorti en 2023. Dans ce dernier film, il interprétait le rôle du grand antagoniste face à Vincent Cassel et Manu Payet.

 

Tableau récapitulatif : parcours de Bun Hay Mean

Année Événement Description
2014 Jamel Comedy Club Révélation du grand public via la troupe de Jamel Debbouze
2015 Chinois Marrant dans la Légende Premier spectacle solo à succès
2018 Le Monde appartient à ceux qui le fabriquent Deuxième spectacle engagé
2023 Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu Rôle majeur dans une superproduction française
2025 Décès tragique Mort accidentelle à Paris à l’âge de 43 ans

 

Un dernier projet inachevé : "Kill Bun"

Avant sa disparition, Bun Hay Mean préparait un nouveau spectacle intitulé Kill Bun, dont la première représentation était prévue ce vendredi 11 juillet à Montréal. Il envisageait ensuite une tournée nationale à partir de septembre. Ce troisième spectacle devait marquer un tournant artistique plus personnel et introspectif.

 

Des périodes plus sombres en coulisses

Ces derniers mois, selon Le Parisien, l’humoriste aurait traversé des moments de fragilité. Il aurait été hospitalisé durant sa dernière tournée, sans que la nature exacte de ses soucis de santé ne soit révélée. Plusieurs proches évoquaient une forme d’épuisement après des années de tournée intensive.

 

Une disparition qui laisse un vide dans le paysage humoristique français

Le décès de Bun Hay Mean a bouleversé ses collègues humoristes, ses fans et de nombreux spectateurs. Hommages, messages de soutien et témoignages affluent sur les réseaux sociaux. Son ton libre, ses punchlines percutantes et sa capacité à rassembler au-delà des différences vont profondément manquer à la scène culturelle française.

 

L’héritage d’un artiste libre

Bun Hay Mean laisse derrière lui une œuvre atypique, nourrie par l’humour, la lucidité sociale et une rage de vivre profondément communicative. De ses débuts difficiles à la rue jusqu’aux grandes scènes de théâtre et au cinéma, son parcours restera comme l’un des plus singuliers du stand-up français.

Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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