Sortie en 2009, la chanson "Home" du groupe américain Edward Sharpe & The Magnetic Zeros a marqué toute une génération par son style indie-folk chaleureux et singulier. Utilisée dans des publicités, des films et des séries, elle symbolisait un renouveau folk optimiste et communautaire.
Mais récemment, un extrait d’une prestation en live datant de 2010 est devenu viral sur les réseaux sociaux, provoquant une avalanche de critiques négatives. Certains internautes vont jusqu’à qualifier la chanson de « pire morceau jamais écrit ». Une polémique inattendue qui pousse Alex Ebert, leader du groupe, à réagir publiquement.
Le phénomène indie-folk : une époque marquante
Entre 2009 et 2013, la scène musicale a vu naître une vague de titres folk portés par des instruments acoustiques, des sifflements entêtants et des rythmes simples mais efficaces, appelés « stomp clap ». Parmi les morceaux phares de cette période :
Titre | Artiste | Année |
---|---|---|
Let Her Go | Passenger | 2012 |
Ho Hey | The Lumineers | 2012 |
Little Talks | Of Monsters and Men | 2011 |
Home | Edward Sharpe & The Magnetic Zeros | 2009 |
Ces titres ont connu un succès mondial, avec une atmosphère intimiste et authentique, séduisant un large public à la recherche d’alternatives aux sons électroniques ou commerciaux dominants.
Une prestation live critiquée... 15 ans après
C’est un concert Tiny Desk enregistré pour la radio NPR qui relance aujourd’hui la polémique. L’extrait, exhumé sur les réseaux sociaux, met en scène les deux chanteurs, Alex Ebert et Jade Castrinos, dans une performance très habitée – certains parlent même d’un état second.
Une vidéo relayée sur X (ex-Twitter) cumule plus de 88 millions de vues, accompagnée d’un commentaire assassin : « La pire chanson jamais écrite ». Rapidement, les critiques pleuvent, mais aussi les défenses passionnées de fans nostalgiques.
La réponse d’Alex Ebert : « C’est une bonne chanson ! »
Sur Instagram, Alex Ebert sort de son silence et analyse froidement la situation : « Si la structure d'une chanson tient sans les instruments, alors elle est solide », explique-t-il. Selon lui, "Home" est devenue culte malgré son enregistrement rudimentaire sur cassette, réalisé à une époque où le groupe débutait.
Il précise : « On l’a faite sans savoir comment enregistrer correctement. C’était un peu bordélique, mais c’est justement ce qui faisait son charme. »
Des artistes influencés... voire inspirés un peu trop directement ?
Alex Ebert affirme que "Home" a été à l’origine de nombreuses vocations dans le genre indie-folk. Il évoque notamment une anecdote marquante : « Les Lumineers ont contacté notre coproducteur en lui disant : 'Fais-nous un morceau à la Edward Sharpe.' »
Il ajoute même que Of Monsters and Men avait leur album entre les mains avant de produire leur propre tube, à tel point qu’un procès avait été envisagé.
Un enregistrement imparfait mais un message universel
Si Ebert reconnaît les faiblesses de la production originale, il ne remet pas en cause la valeur du morceau. Selon lui, le succès populaire de "Home" prouve que la chanson a touché quelque chose de sincère et profond chez les auditeurs.
Il partage également une anecdote touchante : « Je l’ai chantée au piano pour les 90 ans de mon père. Cette version est devenue ma préférée. Peut-être que je la sortirai un jour. »
Le chant du cygne d’un groupe devenu culte
Malgré le succès de "Home", le groupe Edward Sharpe & The Magnetic Zeros n’a jamais réussi à retrouver la même notoriété. Le départ de Jade Castrinos en 2014, à la fois membre emblématique et compagne d’Ebert à l’époque, a marqué un tournant.
Le groupe a cessé son activité en 2016, mais Alex Ebert poursuit une carrière solo, oscillant entre musique, art et projets audiovisuels.
Polémique ou redécouverte ?
La polémique autour de "Home" interroge notre rapport à la mémoire collective et aux jugements artistiques à posteriori. Est-ce vraiment la pire chanson jamais écrite ? Les chiffres, la longévité et les témoignages disent le contraire.
Qu’on l’adore ou qu’on la déteste, "Home" reste une œuvre marquante d’une époque musicale précise, celle où la sincérité et le minimalisme avaient encore leur place dans les hits mondiaux.
Et vous, qu’en pensez-vous ? La redécouverte de ce morceau est-elle justifiée ou injuste ? Une chose est sûre : la musique n’a pas fini de nous faire débattre.
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