Dans un entretien exclusif accordé au magazine Marie Claire, l’actrice française Charlotte Gainsbourg partage une facette intime de sa routine quotidienne. Fille des icônes Jane Birkin et Serge Gainsbourg, la comédienne, également mère de famille et artiste polyvalente, révèle la seule parenthèse de calme qu’elle s’accorde : la lecture au lit.
Une vie entre héritage culturel et carrière exigeante
À 54 ans, Charlotte Gainsbourg poursuit une carrière dense et éclectique. Actrice confirmée, réalisatrice, chanteuse, elle s’est forgé une identité artistique forte, bien distincte de l’aura immense de ses parents. Son emploi du temps est rythmé par de multiples engagements professionnels, qui ne lui laissent que peu de répit, même en période estivale.
Charlotte partage sa vie avec le réalisateur Yvan Attal et est mère de trois enfants. Malgré sa notoriété et une visibilité médiatique constante, elle conserve une certaine discrétion sur sa vie privée. Cependant, à l'occasion de cette interview, elle a levé le voile sur une habitude personnelle révélatrice de son rythme effréné.
La lecture, un luxe nocturne
« Chaque été je pars avec une dizaine de livres, j’ai un iPad sur lequel je télécharge des centaines d’ouvrages, mais je ne parviens à lire que la nuit, lorsque je suis allongée, les boules Quies dans les oreilles », confie Charlotte Gainsbourg. Ce moment, aussi simple qu’essentiel, incarne l’unique parenthèse de sa journée où elle s’autorise à se détendre par la lecture.
La raison de cette restriction est limpide : ses journées sont remplies d’obligations. Entre les projets en cours, la gestion de la Maison Gainsbourg (musée dédié à son père), les sollicitations diverses et les tâches domestiques, elle n’arrive tout simplement pas à se poser.
Une hyperactivité permanente
Charlotte se décrit comme incapable de rester inactive. « Je n’aime pas être immobile. J’ai sans cesse besoin de marcher, d’initier de nouvelles choses… même si je ne les termine pas toujours », admet-elle avec lucidité. Ce tempérament énergique rend toute activité calme, comme la lecture en journée, difficilement envisageable.
Elle évoque régulièrement son envie de renouer avec diverses passions artistiques, du dessin au bricolage en passant par le piano ou la photographie. Cette impulsion constante de créer et de se mouvoir devient un moteur, mais aussi un facteur d’agitation intérieure.
La transmission et le rapport au temps
Sa relation au temps et à la patience semble avoir été influencée par les dernières années de sa mère, Jane Birkin. Charlotte raconte : « Je la voyais assise pendant des heures avec un livre, dans une position inconfortable, alors qu’elle avait toujours été en mouvement. » Cette observation l’a profondément marquée, mettant en lumière la différence entre choix et nécessité.
Jane Birkin, confrontée à la maladie durant les seize dernières années de sa vie, s’était trouvée contrainte à ralentir. Pour Charlotte, cette immobilité imposée contraste violemment avec sa propre incapacité à se poser volontairement. « Je me dis que j’aurai le temps plus tard », dit-elle, laissant entendre que cette frénésie pourrait, un jour, faire place à davantage de sérénité.
Un rapport contrasté à la lecture
Bien que passionnée par la littérature, Charlotte Gainsbourg reconnaît que son approche reste circonstancielle. La lecture, pour elle, est un moment volé, un luxe nocturne qu’elle savoure dans l’intimité. Voici une présentation synthétique de ses habitudes littéraires :
Habitude | Détail |
---|---|
Moment dédié à la lecture | Uniquement la nuit, au lit |
Supports utilisés | Livres papier et iPad avec e-books |
Contexte | Silence total avec boules Quies |
Fréquence | Quotidienne, mais exclusivement en soirée |
La Maison Gainsbourg, entre devoir de mémoire et responsabilités
Parmi les nombreuses occupations de Charlotte figure la Maison Gainsbourg, espace muséal situé rue de Verneuil à Paris, inauguré en 2023. Ce projet, dédié à la mémoire de Serge Gainsbourg, attire de nombreux visiteurs, mais n’est pas sans contraintes. Des tensions avec le voisinage ont été rapportées, ajoutant une couche de responsabilités supplémentaires à son agenda déjà chargé.
Ce musée n’est pas simplement un hommage artistique : il s'agit également d’un enjeu émotionnel et patrimonial. Charlotte y consacre une grande part de son énergie, assumant son rôle de gardienne de l’héritage familial tout en poursuivant ses propres projets artistiques.
Patience et instabilité, une ambivalence révélatrice
Dans ses propos, l’on perçoit une dualité : d’un côté, un attachement profond à des activités intellectuelles telles que la lecture ; de l’autre, une incapacité à leur faire place en dehors d’un cadre très spécifique. Cette tension entre le besoin de mouvement et le désir de calme illustre la complexité d’une artiste constamment en quête de sens et d’expression.
Elle confesse même avoir « de moins en moins de patience ». Une remarque qui résonne comme un aveu personnel sur une quête d’équilibre encore inaboutie.
Une célébrité qui ne fait pas écran à l’intime
Si Charlotte Gainsbourg est une personnalité publique, elle n’en reste pas moins profondément humaine dans ses aspirations, ses contradictions et ses besoins. Son témoignage met en lumière l’importance, même pour les figures publiques, de trouver des instants à soi. La lecture, dans son cas, devient un sanctuaire nocturne, un moment volé au tumulte de la vie.
Ce récit touchant et personnel confirme que, derrière l’image de l’icône artistique, se cache une femme en mouvement, en réflexion, et en quête d’équilibre — entre exigence, héritage et humanité.
Un équilibre à construire
Charlotte Gainsbourg incarne une génération d’artistes tiraillés entre exigence professionnelle et recherche de bien-être personnel. Son aveu de ne lire qu’au lit, la nuit, illustre cette tension permanente. Et pourtant, cet instant suspendu, presque insignifiant dans la temporalité d’une journée, devient le reflet d’une intimité précieuse.
À travers ses mots, c’est tout un pan de la condition contemporaine des artistes — et plus largement des femmes actives — qui s’exprime : entre passions, héritages, responsabilités et le désir, malgré tout, de ne pas s’oublier soi-même.
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