Le mercredi 18 juin 2025, l’émission "C à vous" sur France 5 a été le théâtre d’un affrontement verbal marquant entre la ministre de la Culture Rachida Dati et le journaliste Patrick Cohen. Interrogée sur un supposé conflit d’intérêts datant de son passage au Parlement européen, la ministre a contre-attaqué en évoquant une enquête de Mediapart sur Patrick Cohen lui-même.
Pascal Praud saisit l’occasion sur CNews
Le lendemain matin, sur le plateau de "L’heure des pros", Pascal Praud s’est montré particulièrement enthousiaste à commenter cet incident. En qualifiant Patrick Cohen de "donneur de leçons", il a soutenu sans réserve Rachida Dati, allant jusqu’à rediffuser l’extrait polémique.
"Peut-être que Patrick Cohen devrait balayer devant sa porte"
Pascal Praud n’a pas mâché ses mots : "Cohen donne des leçons à tout le monde, mais il devrait peut-être se regarder lui-même." Il a ensuite rappelé l’enquête de Mediapart mettant en lumière des pratiques de management autoritaires au sein de Radio France, où Patrick Cohen aurait adopté un comportement humiliant envers ses subordonnés.
Un témoignage accablant relayé en direct
Praud a lu un extrait de cette enquête : "Pendant la diffusion d’un reportage, il disait : ‘Ta brève, c’est nul, je ne comprends rien’." Il a insisté sur l’importance de juger les personnalités publiques non seulement sur leurs discours mais aussi sur leur comportement avec leurs collègues.
Une critique plus large du monde journalistique
Ce clash a permis à Pascal Praud de relancer un thème qui lui est cher : la critique des journalistes et de leurs privilèges. Il a évoqué la clause de cession activée chez BFMTV, qualifiée de "privilège fiscal", pour dénoncer un traitement de faveur injuste selon lui.
Qu’est-ce que la clause de cession ?
Clause | Définition | Conséquences |
---|---|---|
Clause de cession | Droit pour un journaliste de quitter l'entreprise en cas de changement d'actionnaire | Indemnité exonérée d’impôts et non considérée comme démission |
Les réserves de Philippe Bilger
Invité sur le plateau, l’ancien magistrat Philippe Bilger a tenu à nuancer les propos de Pascal Praud. Pour lui, si critiquer les journalistes est légitime, renvoyer systématiquement leurs questions à leur morale personnelle est contre-productif : "Ce type d’interaction ne peut pas devenir la norme dans les interviews politiques."
Rappel des faits reprochés à Rachida Dati
Rachida Dati est au cœur d’une polémique liée à son activité passée d’avocate. "Complément d’enquête" a révélé des liens contractuels avec GDF-Suez (aujourd’hui Engie), pour lesquels elle aurait perçu près de 300 000 euros alors qu’elle siégeait au Parlement européen. Elle rejette fermement toute accusation de conflit d’intérêts.
Un débat symptomatique du climat politique et médiatique
Ce clash n’est pas un cas isolé. Il illustre un malaise plus général autour du rôle des journalistes dans la sphère publique, et la tendance croissante des politiques à se défendre en discréditant ceux qui les interrogent. Un phénomène qui interroge sur les règles du jeu démocratique et la liberté de la presse.
Pascal Praud, un éditorialiste controversé mais influent
Animateur phare de CNews, Pascal Praud incarne un journalisme d’opinion qui séduit une partie du public tout en suscitant de vives critiques. Sa capacité à capter l’attention et à polariser l’opinion en fait une figure médiatique incontournable.
Une séquence révélatrice
L’altercation Dati-Cohen, et les réactions en chaîne qu’elle a suscitées, reflètent les tensions qui traversent à la fois le monde politique et médiatique. Entre accusations croisées, privilèges supposés et rôle des journalistes dans la société, cet épisode ouvre la porte à une réflexion plus profonde sur la manière d’informer et d’être informé.