La célèbre animatrice et conseillère en image Cristina Cordula a récemment pris la parole sur un sujet délicat : la montée en puissance du tourisme dans les favelas de Rio de Janeiro. À travers une publication sur Instagram, elle invite à réfléchir aux dérives potentielles de cette tendance touristique et pose la question du respect des habitants et de leur vie quotidienne.

Le tourisme dans les favelas, entre curiosité et malaise éthique

Depuis quelques années, les favelas de Rio attirent de plus en plus de touristes étrangers. Encadrées par des guides, ces visites permettent de découvrir une autre facette de la ville, souvent loin des plages de Copacabana et des lieux emblématiques comme le Christ Rédempteur. Cependant, cette pratique soulève des questions éthiques fondamentales.

Le 6 août 2025, Cristina Cordula a partagé son point de vue sur le sujet dans une vidéo Instagram. Native de Rio, elle connaît bien la réalité sociale de ces quartiers et n’a pas mâché ses mots :

"Oui, c'est possible de faire des tours touristiques dans les favelas, avec un guide. D'ailleurs, c'est très à la mode en ce moment. Mais moi, personnellement, je ne recommande pas. Cela me met très mal à l'aise. Ce sont des gens tout à fait normaux, comme vous et moi. Des travailleurs. Aller les observer dans leur quotidien, c’est comme les mettre dans un zoo."

Un point de vue partagé par de nombreux internautes, notamment d’origine brésilienne, qui dénoncent une forme de voyeurisme déguisé en curiosité culturelle.

Un phénomène en pleine expansion à Rio de Janeiro

Rio de Janeiro est l’une des destinations les plus prisées d’Amérique du Sud. Entre janvier et mai 2025, la ville a accueilli plus d’un million de touristes internationaux. D’après les données de Tour Hebdo, cela représente une hausse de 52,3 % par rapport à la même période en 2024.

Cette explosion touristique est perçue comme une opportunité économique pour la ville, mais aussi comme un danger pour certains quartiers fragiles. Les favelas, historiquement marginalisées, sont désormais devenues des "attractions", avec tous les risques de déshumanisation que cela implique.

Un regard critique sur la sécurité à Rio et à Paris

Dans sa vidéo, Cristina Cordula a également tenu à nuancer les idées reçues concernant la dangerosité de Rio. Elle insiste sur le fait que le Brésil n’est pas plus dangereux que d'autres grandes villes mondiales :

"Rio est une ville dangereuse, oui, mais pas plus que les autres dans le monde. Paris, en ce moment, c’est aussi très dangereux. Moi, à Paris, je ne marche pas seule le soir. Le Brésil, c’est pareil. Il faut éviter certains comportements à risques."

Elle évoque particulièrement l’importance d’adopter des gestes de bon sens : ne pas exhiber de bijoux ou de téléphones, éviter certains quartiers la nuit, et suivre les recommandations locales.

L’éthique du tourisme, vers une prise de conscience collective

Les propos de Cristina Cordula rejoignent un débat plus large sur la nécessité d’un tourisme plus responsable. Le tourisme de masse peut avoir des conséquences néfastes sur les populations locales, notamment en termes de respect de la vie privée et de préservation culturelle.

Le cas des favelas est emblématique de cette problématique : est-il acceptable de transformer un lieu de vie en spectacle pour visiteurs occidentaux ? La réponse est loin d’être simple et mérite une réflexion collective sur notre manière de voyager.

Réactions des internautes, entre soutien et prise de conscience

Les réactions à la publication de Cristina ont été très nombreuses. Dans l’espace commentaire, on pouvait lire :

• "Moi, je suis brésilienne et je suis d’accord avec toi ma belle !!!"
• "Tellement important cette vidéo."
• "Je suis allée de très nombreuses fois à Rio et je n’ai jamais visité une favela ! C’est totalement inadmissible d’aller regarder ces gens vivre !"

Ces messages témoignent d’un malaise croissant face à une pratique touristique encore trop peu remise en question. Le soutien à Cristina montre aussi que de plus en plus de personnes souhaitent un tourisme plus respectueux.

Comment voyager de manière éthique à Rio ?

Si vous prévoyez de visiter Rio de Janeiro, voici quelques conseils pour un tourisme plus éthique :

• Privilégier les quartiers culturels reconnus comme Santa Teresa ou Lapa.
• Soutenir les artisans locaux en achetant des produits faits main.
• Participer à des activités culturelles encadrées par des ONG ou associations locales.
• Respecter la vie privée des habitants, éviter les photos intrusives.
• Ne pas participer à des tours qui exploitent la pauvreté comme argument touristique.

Une voix nécessaire dans un débat actuel

Par sa prise de position claire, Cristina Cordula a permis de remettre en lumière une problématique souvent ignorée. Le tourisme dans les favelas ne peut pas être abordé à la légère. Il nécessite du discernement, du respect et une conscience accrue des conséquences sociales.

Alors que le tourisme mondial redémarre en flèche post-pandémie, les paroles de Cristina agissent comme un rappel salutaire : voyager, ce n’est pas consommer. C’est comprendre, respecter et apprendre. Un message fort à méditer avant de réserver ses prochaines vacances.