Le rappeur belge Damso et sa compagne Milla Lapidus ont récemment été victimes de la violence ordinaire des réseaux sociaux. Leur apparition main dans la main à un événement prestigieux a suffi à déclencher une avalanche de commentaires grossophobes inversés, visant la silhouette mince de la jeune femme. Retour sur un phénomène de société tristement banal : le skinny shaming.
Une apparition remarquée lors de la soirée Yves Saint Laurent
Le lundi 8 juillet 2025, Paris vibrait au rythme de la soirée « Le Vestiaire des Parfums », organisée par Yves Saint Laurent Beauty à la Bourse du Commerce. Parmi les personnalités présentes, un couple a particulièrement retenu l’attention : Damso, l’un des artistes majeurs du rap francophone, et Milla Lapidus, mannequin montante de 22 ans.
Les deux amoureux ont été filmés main dans la main, souriants et complices, à la sortie de l’événement. Ces images, relayées par plusieurs médias people dont Purepeople, ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux.
Une relation sous les projecteurs depuis mars 2025
Le couple Damso - Milla Lapidus a été officialisé publiquement lors du défilé Courrèges à la Fashion Week de Paris, en mars 2025. Depuis, leur histoire fait régulièrement la une de la presse mode et musique.
En mai, ils avaient déjà été repérés ensemble dans les tribunes de Roland-Garros, affichant une belle complicité. Ce lien semble solide, mais cela n’empêche pas certains internautes de se montrer particulièrement virulents à l’égard de la jeune femme.
Milla Lapidus ciblée par des propos haineux en ligne
À peine les images de leur apparition diffusées sur Instagram par le compte de Purepeople, les réactions n’ont pas tardé à tomber. Et malheureusement, une bonne partie d’entre elles s’est révélée cruelle, blessante et déplacée.
Le sujet des attaques ? Le physique de Milla Lapidus, jugé « trop maigre » par de nombreux commentateurs. Sous couvert d’humour ou de moquerie, des remarques d’une rare violence ont fleuri, rappelant que le body shaming n’épargne aucun type de morphologie.
Commentaire | Nature de la remarque |
---|---|
« C’est le culte de la maigreur » | Critique sociétale et stigmatisation |
« Elle a faim non ? » | Moquerie liée à l’apparence |
« Dems, fais-lui manger du foufou frère » | Insulte à connotation raciale et sexiste |
« Elle coûte pas cher au resto » | Humour déplacé et objectivation |
« Elle est de plus en plus fine » | Jugement intrusif sur le corps |
Quand la minceur devient un prétexte à la haine : le skinny shaming
Ce que subit aujourd’hui Milla Lapidus porte un nom : le skinny shaming. À l’inverse de la grossophobie, il s’agit ici de critiquer ou d’humilier une personne pour sa minceur, réelle ou supposée. Le discours qui entoure ce phénomène est souvent banalisé, voire considéré comme moins grave. Pourtant, il touche profondément l’estime de soi et entretient des normes de beauté toxiques.
Dans une société où l’on exige des femmes qu’elles soient « parfaites » selon des critères contradictoires, toute déviation — qu’elle soit vers la maigreur ou vers la rondeur — devient prétexte à humiliation. Ce phénomène touche aussi bien les mannequins, les célébrités que les anonymes.
Des internautes s’indignent et appellent au respect
Heureusement, toutes les voix ne sont pas haineuses. Certains utilisateurs ont pris la défense de Milla Lapidus en appelant à davantage de tolérance et de respect :
« On n’a pas tous la chance de pouvoir grossir ou d’avoir un corps qui correspond aux standards de beauté actuels. Y a encore du travail à faire en matière de respect de l’autre. »
Ce genre de commentaire rappelle que le corps d’autrui ne devrait jamais être un objet de débat public. Chacun possède son métabolisme, son histoire, et sa réalité corporelle. L’obsession collective autour du poids — dans un sens comme dans l’autre — mérite d’être déconstruite.
Damso reste silencieux, mais solidaire
Jusqu’à présent, le rappeur Damso n’a pas réagi publiquement aux commentaires visant sa compagne. Fidèle à son caractère réservé en dehors de la scène, il laisse peu entrevoir de sa vie personnelle sur les réseaux sociaux.
Néanmoins, sa présence constante aux côtés de Milla, lors d’événements publics ou en privé, traduit un soutien sans faille. Le couple semble déterminé à faire front ensemble, loin des polémiques numériques.
Une problématique sociétale : pourquoi ce type de haine persiste
Le harcèlement en ligne à caractère physique ne date pas d’hier, mais il connaît une recrudescence inquiétante avec la montée des réseaux sociaux. Des célébrités comme Zendaya, Lily-Rose Depp ou Kaia Gerber ont elles aussi été victimes de skinny shaming ces dernières années.
La problématique est double : d’un côté, l’obsession du corps parfait continue d’être véhiculée par les médias ; de l’autre, les internautes utilisent cet idéal comme une arme de jugement ou de destruction. La viralité des contenus accentue la violence des propos, souvent proférés derrière l’anonymat.
Le rôle des plateformes sociales : modération ou complicité ?
Instagram, TikTok ou Twitter ne sont pas toujours exemplaires dans la modération des propos haineux. Bien que des outils de signalement existent, ils ne suffisent pas à endiguer le flot quotidien d’insultes que reçoivent certaines figures publiques.
Ce manque de réactivité interroge : où se situe la responsabilité des plateformes ? Ne devraient-elles pas agir plus rapidement pour supprimer les commentaires violents, et protéger les utilisateurs — qu’ils soient célèbres ou non ?
Une violence silencieuse qu’il faut dénoncer
L’affaire Damso et Milla Lapidus n’est malheureusement pas un cas isolé. Elle illustre une réalité dérangeante : sur les réseaux sociaux, la liberté d’expression est trop souvent confondue avec le droit d’agresser verbalement. Que ce soit à cause de la minceur, de la rondeur, ou d’une simple différence, personne ne mérite d’être ciblé par la haine gratuite.
En 2025, il est plus que temps de repenser notre rapport au corps, à la beauté, et surtout à l’autre. Car derrière chaque silhouette jugée se cache une personne, une sensibilité, une dignité. Et cela mérite, au minimum, le respect.
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