Depuis près de 50 ans, "I Will Survive" fait danser le monde entier. Pourtant, Gloria Gaynor, icône disco à l’origine de ce tube devenu symbole d’émancipation féminine, affirme aujourd’hui ne pas être féministe. Une déclaration qui suscite de vives réactions.

L’hymne d’une génération… qui divise en 2025

« At first I was afraid, I was petrified » : dès ces premiers mots, les fans reconnaissent instantanément l’un des plus grands classiques de la musique disco. "I Will Survive", interprété par Gloria Gaynor, est devenu bien plus qu’un simple tube. Depuis 1998, il accompagne les victoires de l’équipe de France de football et s’est imposé comme un symbole d’indépendance féminine.

Mais en 2024, dans une interview accordée à la presse britannique, la chanteuse américaine aujourd’hui âgée de 81 ans a surpris ses fans en déclarant ne pas être féministe. « On pense souvent que je suis féministe... Mais j’ai grandi entourée de cinq frères et j’aime les hommes ! » a-t-elle confié au magazine britannique Metro.

Un message universel mal interprété ?

Sortie en 1978, la chanson "I Will Survive" évoque la résilience d’une femme abandonnée par son compagnon. Un message d’affirmation et d’autonomie qui a traversé les décennies. Pourtant, Gloria Gaynor rappelle que ce titre n’a pas été pensé comme un manifeste féministe :

« J’étais en convalescence après une opération du dos. Je chantais aussi pour survivre à la perte de ma mère. Cette chanson a parlé à des millions de personnes pour des raisons différentes. »

Le titre est ainsi devenu un exutoire pour des milliers d’auditeurs dans des contextes très variés, bien au-delà des luttes féministes.

La déclaration qui enflamme les réseaux

Si Gloria Gaynor affirme aimer les hommes qui savent « reconnaître la force des femmes » et considère que « nous devons être partenaires, pas adversaires », ses propos ne passent pas inaperçus. Sur les réseaux sociaux, la vague de réactions ne s’est pas fait attendre.

Un message mal compris ou un changement de ton ?

Pour certains fans, Gloria Gaynor semble surtout vouloir rappeler que l'amour des hommes n’est pas incompatible avec le respect des femmes. Mais en s’écartant volontairement du terme « féminisme », elle ravive le débat autour de la signification de ce mot en 2025. Est-on féministe uniquement si on le revendique ? Peut-on incarner un message féministe sans le vouloir ?

La confusion vient peut-être d’un malentendu culturel. Le féminisme, souvent perçu à tort comme un rejet des hommes, est en réalité une lutte pour l’égalité. C’est ce qu’ont rappelé de nombreux internautes dans leurs messages.

Un symbole malgré elle ?

En refusant l’étiquette de féministe, Gloria Gaynor fait-elle tomber l’un des derniers bastions de la musique disco militante ? Rien n’est moins sûr. Car dans les faits, "I Will Survive" reste un hymne puissant, souvent cité dans les manifestations, les films, et les campagnes de sensibilisation pour l’autonomie des femmes.

Si l’on regarde les statistiques, le titre reste l’un des morceaux disco les plus repris dans le monde. Il a même été intronisé au Grammy Hall of Fame en 2012, preuve de sa portée universelle.

Conclusion : une icône à double lecture

Qu’elle l’assume ou non, Gloria Gaynor restera à jamais une figure marquante du féminisme musical. Même si elle préfère parler de « complémentarité » entre les genres, son œuvre dépasse largement sa propre vision. Dans un monde où les artistes sont souvent perçus comme des porte-étendards, cette prise de distance pose une question cruciale : doit-on être d’accord avec le message d’un artiste pour apprécier son œuvre ?

Ce qui est certain, c’est que 45 ans après sa sortie, "I Will Survive" continue de faire parler. Et c’est peut-être là, sa plus grande victoire.