Le 20 août prochain marque la sortie en salles d’Alpha, le nouveau long-métrage de Julia Ducournau, connu pour son style audacieux et radical. Dans ce film, Golshifteh Farahani incarne la mère d’Alpha, une adolescente de 13 ans, évoluant dans un univers bouleversé par une épidémie virale. Médecin dévouée, elle lutte pour soigner ses patients tout en essayant de préserver la vie de son frère toxicomane, interprété par Tahar Rahim. La dynamique familiale bascule lorsqu’Alpha revient de l’école avec un tatouage, symbole d’une transformation inquiétante.

L’interview exclusive de Golshifteh Farahani pour Marie-Claire

Dans le cadre de la promotion de Alpha, Golshifteh Farahani s’est livrée dans une interview approfondie accordée au magazine Marie-Claire. Réalisée dans un hôtel parisien situé au cœur du prestigieux quartier de Saint-Germain-des-Prés, cette rencontre a permis d’aborder plusieurs facettes de sa vie personnelle et professionnelle, notamment son parcours d’exil et son combat contre les normes répressives en Iran.

Un parcours marqué par l’exil et la résistance

Née le 10 juillet 1983 à Téhéran, Golshifteh Farahani s’est rapidement imposée comme une figure emblématique de la contestation face au régime des mollahs. Refusant de se plier aux exigences strictes, elle a choqué l’opinion publique iranienne en refusant le port du voile obligatoire, en révélant un sein dans la bande-annonce des Révélations aux César en 2012, et en posant nue en couverture du magazine Egoïste en 2015. Ces actes audacieux lui ont valu un exil forcé, l’amenant à s’installer en France il y a dix-huit ans.

Les difficultés de l’intégration en France, un combat personnel

L’arrivée en France n’a pas été sans épreuve pour Golshifteh Farahani. Privée de repères culturels et linguistiques, elle décrit une expérience d’aliénation profonde. « J’étais une étrangère et j’allais être une étrangère pour toujours », confie-t-elle à Marie-Claire. Son sentiment d’isolement était si intense qu’il se manifestait physiquement, jusqu’à provoquer des évanouissements. Elle relate un souvenir marquant lors d’une fête familiale où, malgré son apparente participation, elle se sentait comme un fantôme invisible.

Chronologie des moments clés dans la vie de Golshifteh Farahani

La résilience face à la douleur de l’exil

Golshifteh Farahani confie que le sommeil a été un refuge vital, un mécanisme de défense face à une douleur psychologique et physique intense. Dès son plus jeune âge, le sommeil était un moyen de se protéger du monde extérieur. Encore aujourd’hui, face aux moments difficiles, elle préfère se retirer dans son lit plutôt que d’affronter la réalité brutale de l’exil et du déracinement.

Un engagement artistique et humaniste toujours vivace

Malgré ces épreuves, Golshifteh Farahani n’a jamais renié ses racines iraniennes ni son identité. Son parcours est un exemple poignant de lutte et de résilience pour toute une génération d’artistes et d’exilés. En tant que présidente du jury du 51e Festival du cinéma américain de Deauville, elle incarne désormais une figure incontournable du cinéma international, mêlant engagement, talent et sensibilité.

Golshifteh Farahani, un modèle d’inspiration et de courage

À travers son récit, l’actrice iranienne révèle la complexité de l’exil et l’importance de la persévérance dans un monde souvent hostile. Son rôle dans Alpha illustre également son évolution artistique et son combat pour raconter des histoires authentiques et puissantes. Golshifteh Farahani continue ainsi d’illuminer le paysage cinématographique par son talent et son engagement sans faille.