Le 17 juillet 2025, la capitale française a rendu un hommage exceptionnel à l’une de ses figures emblématiques du paysage audiovisuel : Thierry Ardisson. Décédé trois jours plus tôt à l’âge de 76 ans, l’homme en noir a quitté la scène comme il l’avait toujours occupée : avec style, provocation et élégance. L’église Saint-Roch, souvent choisie pour les adieux des artistes, s’est transformée le temps d’une matinée en théâtre d’émotion, de sobriété et d’humour noir, fidèle à la personnalité du célèbre animateur.
Une cérémonie scénarisée à l’image de l’homme de télévision
Thierry Ardisson, maître du détail et de la mise en scène, avait laissé des instructions précises concernant ses funérailles. Sa volonté ? Une cérémonie qui ne soit ni morose, ni banale. Le ton était donné dès l’entrée : un millier de personnes vêtues de noir, lunettes sombres vissées sur le nez, comme un dernier clin d’œil au style inimitable de l’animateur. Famille, amis proches, personnalités du monde des médias, de la politique et de la culture, tous ont répondu présent.
Son épouse, Audrey Crespo-Mara, journaliste et complice de longue date, a salué personnellement chaque invité, un geste rare souligné par les médias. L’ambiance était recueillie mais chaleureuse, teintée d’ironie, à l’image du défunt. "Tu es né le 6 janvier, jour des Rois, et tu es parti le 14 juillet, jour de Révolution... Toi, le monarchiste, chapeau bas", a lancé Audrey dans un discours émouvant et plein d’esprit.
Le dress code Ardisson : noir absolu et élégance sobre
Le dress code imposé n’était pas négociable : le noir, emblème de Thierry Ardisson, était de rigueur. Tous les participants ont respecté cette consigne, des plus grandes figures médiatiques aux anonymes massés derrière les barrières de sécurité. Chacun avait compris que cette cérémonie était aussi une dernière performance, une mise en scène symbolique où chaque détail comptait.
Une foule de célébrités présentes pour un dernier au revoir
La liste des personnalités venues rendre hommage à Thierry Ardisson témoigne de l’empreinte qu’il a laissée dans les esprits :
Nom | Profession | Relation avec Ardisson |
---|---|---|
Michel Drucker | Animateur | Collègue de longue date |
Laurent Baffie | Humoriste | Chroniqueur régulier |
Florent Pagny | Chanteur | Invité fréquent |
Brigitte Macron | Première Dame | Présence protocolaire |
Delphine Ernotte Cunci | Présidente France Télévisions | Partenaire médiatique |
Les noms de Gabriel Attal, Jean-Michel Blanquer, Patrick Timsit, Léa Salamé ou encore Marc Lavoine viennent compléter cette assemblée prestigieuse. Tous unis dans le recueillement, tous vêtus de noir, certains arborant même les fameuses lunettes teintées que portait Thierry avec constance.
Une playlist funéraire pensée comme un générique final
Jusqu’au bout, Ardisson aura orchestré sa sortie. La cérémonie religieuse a été ponctuée par une sélection musicale minutieusement choisie par lui-même. Des titres aussi poignants que symboliques ont résonné dans les voûtes de Saint-Roch :
- Il Mondo – Jimmy Fontana
- In My Life – The Beatles
- Lazarus – David Bowie
- Voilà c’est fini – Jean-Louis Aubert
Chaque morceau semblait faire écho à une étape de sa vie, à son amour pour la musique, au sens qu’il accordait aux adieux. Le morceau de Jean-Louis Aubert a d’ailleurs clôturé la cérémonie, comme un dernier fondu au noir chargé d’émotion.
Des témoignages personnels et une organisation millimétrée
La cérémonie fut rythmée par les témoignages de ses enfants – Manon, Ninon et Gaston – ainsi que par des interventions vidéos, et bien entendu, par le discours d’Audrey Crespo-Mara, à la fois pudique, profond et plein d’esprit. La journaliste a révélé l’une des dernières consignes données par son époux : "S’il te plaît, ne faites pas un truc chiant à l’église." Pari réussi, tant l’émotion était équilibrée par la légèreté et l’humour qu’il affectionnait.
Chaque détail portait la signature Ardisson. Les sièges nominatifs, les musiques choisies, l’absence de fausse note… Audrey Crespo-Mara a personnellement appelé les proches pour s'assurer de leur présence, comme Michel Drucker, qu'elle a joint la veille. La cérémonie fut digne d’un réalisateur en noir et blanc maîtrisant chaque plan.
Une inhumation dans l’intimité
À l’issue de la messe, le cercueil, verni d’un noir profond, a quitté l’église dans un silence respectueux. Aucune suite publique n’était prévue. Fidèle à ses volontés, l’inhumation s’est déroulée dans la plus stricte intimité familiale. Aucune image, aucun discours supplémentaire. Le rideau s’est baissé sur une vie de mots, d’idées, d’ironie et de culture télévisuelle.
Thierry Ardisson : l’homme, le mythe, l’empreinte
Avec Thierry Ardisson, c’est une époque qui s’éteint. Celle des talk-shows incisifs, des punchlines bien senties, de la télévision qui ose. De Tout le monde en parle à Salut les Terriens, il a imposé une marque, un style, une couleur. Noir, bien sûr. Mais aussi brillante, élégante, décalée. En saluant sa mémoire, la France médiatique rend hommage à l’un de ses derniers gentlemen iconoclastes.
Son départ, à la fois solennel et fidèle à ses propres codes, aura été une sortie de scène parfaitement orchestrée. À l’image de sa vie : unique, assumée, et toujours un peu plus audacieuse que les autres.
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