Dans une vidéo relayée sur X (ex-Twitter), le journaliste Hugo Clément a ouvertement critiqué Magali Berdah pour sa participation à une campagne commerciale avec la marque de fast fashion Shein, en plein débat parlementaire sur l’impact écologique de l’industrie textile. L’animateur de Sur le front sur France 5 a utilisé un ton ironique pour souligner les contradictions apparentes entre les propos de l’influenceuse et les engagements écologiques revendiqués.
Une vidéo controversée au cœur de la polémique
Le 14 mai 2025, Hugo Clément publie une vidéo sur X où il commente une série de micro-trottoirs réalisés par Magali Berdah. Cette dernière interroge des passants sur une proposition de loi ciblant la fast fashion, notamment Shein. Ses questions semblent souligner une défense du droit à la mode à bas prix, en évoquant le faible budget des ménages français pour se vêtir.
Pourtant, comme le remarque ironiquement Clément, la vidéo porte la mention "Collaboration commerciale avec Shein", ce qui soulève des doutes sur la neutralité du message véhiculé.
Un discours qualifié de marketing déguisé
Hugo Clément s’étonne de la tournure « journalistique » de l’initiative : Moi qui pensais que tu étais devenue journaliste écolo…
. Il met en doute l’authenticité des opinions exprimées et s’interroge sur la spontanéité des témoignages, qui semblent tous converger vers une critique de la loi et une défense de Shein.
Pour étayer ses propos, Clément oppose les données objectives au contenu promotionnel diffusé par Berdah.
Les chiffres accablants de Shein
Indicateur | Valeur | Source |
---|---|---|
Vêtements produits par jour | 1 million | Les Amis de la Terre |
Références ajoutées chaque jour | 7 000+ | Les Amis de la Terre |
Temps de travail hebdomadaire | 75 heures | Public Eye |
CO2 émis en 2023 | 16,7 millions de tonnes | Shein |
Une proposition de loi sous les projecteurs
Le débat s’intensifie alors que le projet de loi visant à limiter l’impact environnemental de la fast fashion a été adopté en commission au Sénat le 19 mars 2025. Le texte prévoit notamment des sanctions fiscales pour les marques à forte empreinte carbone, dont Shein est l’un des principaux exemples.
Malgré cette avancée, les ONG dénoncent un texte édulcoré. ZeroWaste France et la Coalition Stop Fast Fashion regrettent un "véritable détricotage" de la proposition initiale.
Réactions dans le monde journalistique et militant
Ce n’est pas la première fois que la fast fashion est ciblée. En mai 2023, la journaliste Daphné Roulier exprimait déjà son inquiétude face à l’obsession consumériste. Elle appelait à déconstruire le stéréotype 'j’achète donc je suis'
et saluait les jeunes refusant cette logique.
Roulier rappelait également que l’écologie ne devait pas devenir un luxe inaccessible et qu’il existe des moyens alternatifs pour s’habiller sans nuire à la planète.
Marketing d'influence et écoblanchiment : une frontière floue
Le cas Magali Berdah relance la question de l’écoblanchiment dans le marketing d’influence. À l’heure où les réseaux sociaux façonnent les opinions, la responsabilité des influenceurs devient centrale. Peut-on prétendre défendre l’écologie tout en promouvant l’une des marques les plus polluantes ?
Le manque de transparence dans certaines collaborations commerciales alimente la méfiance des internautes et des militants environnementaux.
Conclusion : entre conscience écologique et marketing de masse
La controverse entre Hugo Clément et Magali Berdah illustre les tensions croissantes entre engagements écologiques sincères et stratégies publicitaires opportunistes. Alors que l'urgence climatique exige des actions concrètes, l’utilisation de causes environnementales à des fins de visibilité ou de profit soulève de sérieuses questions éthiques.
Dans ce contexte, la sensibilisation à l’impact de la consommation textile devient plus que jamais essentielle. À chacun de faire preuve de discernement face aux messages relayés en ligne, et de privilégier des choix vestimentaires responsables.