Intervilles : Banijay Production Media attaque les Arènes d'Arles pour parasitisme

31-07-2025 10:58 television
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La société Banijay Production Media, copropriétaire de la marque emblématique Intervilles et co-fondée par le célèbre animateur Nagui, a récemment assigné en justice les Arènes d'Arles. L'objet du litige : un spectacle familial nommé Le Choc des arènes, qui, selon Banijay, reproduirait de manière trop proche les mécaniques et l’esprit du jeu télévisé culte. Cette action judiciaire, fondée sur l’accusation de parasitisme, suscite un vif débat autour de la protection des traditions taurines face à la propriété intellectuelle des formats télévisuels.

Le spectacle, organisé le 21 juillet 2025, a opposé dans une ambiance festive les villes de Nîmes et d'Arles autour de jeux traditionnels mêlant des vachettes et des structures gonflables. Pourtant, dès le lendemain, Banijay Production Media a déposé une assignation, exigeant la somme de 270 000 euros en dommages et intérêts.

 

Les arguments de Banijay Production Media : une copie du jeu Intervilles ?

Banijay justifie cette démarche en soulignant la trop grande similitude entre Le Choc des arènes et l’émission Intervilles, relancée cette année sur France 2 avec Nagui comme producteur et animateur. Cette nouvelle version mise sur un plateau extérieur itinérant, installé successivement à Beauvais, Gap et Wallers-Arenberg, avec des candidats déguisés en mascotte Topa, une vachette emblématique.

Voici un tableau comparatif synthétique des éléments différenciateurs et communs entre les deux événements :

Éléments Intervilles (France 2) Le Choc des arènes (Arles)
Lieu Plateau en plein air (Beauvais, Gap, Wallers-Arenberg) Arènes traditionnelles d'Arles
Présence de vachettes Mascotte déguisée (Topa), sans animaux vivants Jeux taurins avec vachettes réelles
Nom de l’événement Intervilles Le Choc des arènes (anciennement Intervill’s puis Intravill’s)
Type de jeux Jeux d’équipe adaptés au format TV Jeux taurins traditionnels, courses de vachettes
Public visé Audience télévisuelle nationale Public local et familial

 

La défense des Arènes d’Arles : respect des traditions et singularité du spectacle

Lola Jalabert, directrice des Arènes d'Arles, rejette fermement les accusations. Selon elle, Le Choc des arènes se veut avant tout une célébration des jeux taurins traditionnels du Sud de la France, ancrés dans la culture locale bien avant la création du jeu télévisé.

Elle précise que le spectacle respecte ces traditions avec des courses de vachettes et des animations spécifiques, sans chercher à copier la marque Intervilles. En outre, elle souligne que les modifications successives du nom de l'événement visaient justement à éviter toute confusion avec le programme télévisé, témoignant d’une volonté claire de distinction.

« Nous avons accueilli 5 000 spectateurs avec un tarif moyen de 12 euros, générant un succès notable mais très éloigné des enjeux financiers que Banijay revendique », explique-t-elle. Elle dénonce également la stratégie d’assignation survenue à la dernière minute, la qualifiant de tentative d’intimidation.

 

La controverse culturelle autour des jeux taurins et des pratiques télévisuelles

Ce conflit met en lumière la tension entre la préservation des cultures taurines locales et la protection des droits intellectuels autour d’un format télévisuel revisité. Plusieurs villes du Sud, comme Mont-de-Marsan ou Bayonne, avaient déjà refusé de participer à la nouvelle version d’Intervilles dépourvue de vachettes, alimentant le débat sur l’identité et l’authenticité des traditions.

Le co-créateur historique d’Intervilles, Claude Savarit, a pris position publiquement en critiquant la reprise par Banijay, qu’il juge dénaturée. Selon lui, « sans les vachettes, Intervilles est fini ». Il envisage également de porter plainte pour défendre l’esprit originel du programme.

 

Calendrier et perspectives juridiques

Le tribunal doit rendre sa décision le 9 octobre 2025, ce qui conditionnera le futur des spectacles taurins organisés dans les Arènes d’Arles. En attendant, toute programmation pour 2026 est suspendue, le temps de mesurer l’impact de cette procédure judiciaire.

Lola Jalabert se veut néanmoins optimiste : « Nous espérons pouvoir reprendre cette belle initiative, qui a manifestement séduit le public, dès que le cadre juridique le permettra. »

 

Un enjeu entre tradition locale et propriété intellectuelle

Cette affaire souligne combien la frontière entre inspiration culturelle et parasitisme commercial peut être ténue. Alors que Banijay Production Media cherche à défendre une marque télévisuelle historique, les Arènes d’Arles défendent une tradition ancestrale intégrée au patrimoine régional. Ce dossier judiciaire, très suivi, pourrait redéfinir les rapports entre création télévisuelle et respect des usages culturels locaux.

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Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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