Le vendredi 6 juin 2025 marque une date symbolique pour Jean-Marc Morandini. Après une longue absence de neuf ans, l'animateur controversé réintègre les studios d'Europe 1. C'est Cyril Hanouna qui a annoncé ce retour en grande pompe, confiant les commandes de l'émission "On marche sur la tête" à son collègue chaque vendredi.
Jean-Marc Morandini, qui avait quitté la station en 2016 dans un contexte judiciaire houleux, prend ainsi le relais de Eliot Deval pour animer la tranche 16h-18h.
Retour sur le passé radiophonique de Jean-Marc Morandini
Arrivé sur Europe 1 en 2003, Morandini avait su s'imposer avec son programme phare "Le Grand Direct", décliné en plusieurs segments (médias, actualité, santé). Mais c'est en 2016 que sa carrière prend un tournant majeur. Une enquête choc publiée par Les Inrockuptibles le met en cause pour des pratiques douteuses lors de castings d'une web-série.
Suite à cette affaire, Europe 1 avait d'abord demandé à l'animateur de se mettre en retrait, avant de rompre tout lien l'année suivante. Depuis, Jean-Marc Morandini s'était concentré sur la télévision avec CNews, où il anime "Morandini Live" depuis 2017.
Une réintégration polémique dans un paysage médiatique sous influence
Le retour de Morandini sur Europe 1 soulève de nombreuses questions, notamment sur l'influence croissante du groupe Bolloré dans les médias français. La station appartient désormais au même groupe que CNews, facilitant ainsi les passerelles entre les différents canaux.
Pourtant, cette réapparition médiatique survient alors que Jean-Marc Morandini fait face à de lourdes condamnations judiciaires, remettant en question l'opportunité de ce come-back sur une grande antenne nationale.
Des condamnations judiciaires récentes qui suscitent la controverse
En janvier 2025, Jean-Marc Morandini a été condamné en appel à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel. Il aurait encouragé de jeunes comédiens à se dévêgir lors de castings pour une web-série nommée "Les Faucons". La société de production NZPP a, elle aussi, été condamnée à une amende de 10.000 euros pour travail dissimulé.
Deux mois plus tard, en mars 2025, une nouvelle condamnation vient alourdir son dossier : deux ans de prison avec sursis pour corruption de mineurs, avec un sursis probatoire de trois ans.
| Année | Chef d'accusation | Peine prononcée |
|---|---|---|
| Janvier 2025 | Harcèlement sexuel | 18 mois de prison avec sursis |
| Mars 2025 | Corruption de mineurs | 2 ans de prison avec sursis + 3 ans de sursis probatoire |
Une stratégie médiatique bien huilée ?
Malgré la polémique, Jean-Marc Morandini conserve une présence forte sur le paysage médiatique grâce à ses fidèles soutiens et à une stratégie déployée en interne au sein des chaînes du groupe Bolloré. Cette nomination à Europe 1 pourrait-elle marquer un test grandeur nature pour sonder l'accueil du public ?
En dépit des critiques, certaines voix saluent son retour comme une opportunité de relancer l'audience de la tranche horaire en perte de vitesse. Seul l'avenir dira si cette prise de risque portera ses fruits.
Vers une normalisation des figures controversées dans les médias ?
Ce retour pose une question sociétale plus large : jusqu'à quel point peut-on réintégrer des personnalités condamnées dans l'espace public ? Le débat est lancé. Déjà, les réseaux sociaux s'agitent, oscillant entre indignation et indifférence.
Les lignes bougent, et la médiatisation de figures controversées interroge sur les responsabilités éthiques des groupes médiatiques. L'audience suivra-t-elle ?
