Jessie Murph : la chanteuse qui divise l'Amérique avec 1965

Jessie Murph, jeune chanteuse originaire du Tennessee, est rapidement devenue une figure incontournable de la pop américaine grâce à ses premiers succès sur les réseaux sociaux comme TikTok et YouTube. Ses singles tels que “Pray” et “Always Been You” ont rencontré un franc succès, atteignant respectivement les certifications or et platine aux États-Unis. À seulement 20 ans, elle publie son deuxième album, “Sex Hysteria”, un hommage évident à l’esthétique et à l’esprit des années 60, dont la pochette rappelle les coiffures iconiques de Ronnie Spector.

Un style musical varié mêlant pop, soul rétro, R&B et rap

Sur 15 titres, Jessie Murph oscille entre plusieurs genres : pop moderne, soul vintage, R&B et rap. Elle collabore notamment avec des rappeurs renommés comme Gucci Mane et Lil Baby, apportant une diversité qui enrichit son univers musical. Cet éclectisme séduit une large audience mais c’est un morceau en particulier qui polarise les critiques et le public : “1965”.

“1965” : une chanson au cœur d’une controverse majeure

Ce titre, bien que non sorti en single, a déclenché une intense polémique aux États-Unis. Accusée de promouvoir le mouvement des “tradwives” — des femmes prônant un retour au rôle traditionnel de femme au foyer — Jessie Murph est critiquée pour les paroles qui semblent valoriser un modèle patriarcal datant des années 60.

**Paroles controversées de “1965”**
Extrait	Interprétation
« Les études le montrent, la cigarette est recommandée et la place de la femme est à la cuisine »	Parodie ironique d’une publicité rétro reflétant les clichés sexistes des années 60
« Je veux que tu m’aimes comme si on était en 1965 »	Idéalisation controversée d’une époque où les droits des femmes étaient limités
« J’abandonnerais quelques droits si tu m’aimais comme ça »	Sous-entendu de soumission féminine au profit de l’amour et du couple

Ce refrain, interprété par beaucoup comme une apologie d’un retour en arrière, est pourtant censé être satirique. Le clip, lui, situé dans un univers typiquement sixties, comporte des scènes jugées choquantes par certains, notamment une séquence sexuelle explicite et la présence d’une jeune fille juste avant cet acte, provoquant un filtrage par YouTube via une restriction d’âge.

Réactions virulentes et amplification par la télévision américaine

La prestation live de Jessie Murph dans le lateshow de Jimmy Fallon a attisé le feu des critiques. Un extrait vidéo partagé sur X (anciennement Twitter) a été visionné plus de 50 millions de fois, suscitant des commentaires très négatifs : “Ça ressemble à du mauvais Amy Winehouse”, “Une des pires musiques actuelles” ou encore “Je ne supporte pas, même si c’est satirique”.

Beaucoup dénoncent le choix d’une diffusion télévisée d’un tel contenu dans un pays réputé pour son puritanisme strict en matière d’expressions sexuelles. La controverse ne cesse de croître et le débat sur les limites artistiques est relancé.

Jessie Murph répond : "C’est une satire, ne vous méprenez pas"

Face aux critiques, Jessie Murph a rapidement réagi sur Instagram et TikTok, expliquant que “1965” est une blague satirique. Elle insiste sur le fait que cette chanson fait référence aux vieux films romantiques des années 60 qu’elle admire, où la vie semblait plus lente et les relations plus simples. Elle rejette également l’étiquette “tradwife” et affirme son attachement aux droits des femmes, notamment le contrôle sur leur corps.

Dans une interview accordée à Teen Vogue, elle se déclare heureuse que sa musique suscite des débats, ce qui démontre, selon elle, que son œuvre a du poids. Dans un autre entretien avec le Los Angeles Times, elle explique que le titre de son album “Sex Hysteria” fait écho aux femmes autrefois qualifiées “d’hystériques” simplement parce qu’elles exprimaient leurs émotions.

Un phénomène culturel : quand la musique reflète les tensions sociétales

La controverse Jessie Murph rappelle d’autres polémiques similaires dans l’industrie musicale. Par exemple, Lana Del Rey avait suscité un tollé en 2014 avec son album “Ultraviolence” et la phrase provocante “He hit me and it felt like a kiss”. Plus récemment, Sabrina Carpenter a dû revoir la pochette de son album “Man's Best Friend” à cause de critiques féministes sur l’image qu’elle renvoyait.

**Comparaison de controverses musicales liées aux thématiques féminines**
Artiste	Année	Controverse	Réaction
Lana Del Rey	2014	Paroles perçues comme banalisant la violence conjugale	Désaccord public, mais pas de modification
Sabrina Carpenter	2024	Pochette accusée de violence symbolique envers les femmes	Modification de la pochette pour calmer les critiques
Jessie Murph	2025	Paroles et clip jugés sexistes et conservateurs	Clarifications sur la satire et défense artistique

Jessie Murph, jeune artiste sous le feu des projecteurs

Malgré la polémique, Jessie Murph continue de conquérir un large public. Son album “Sex Hysteria” a atteint la 8ᵉ place du classement américain et cumule plus de 215 millions d'écoutes sur Spotify, avec près de 17 millions d’auditeurs mensuels. Cette reconnaissance témoigne de son influence grandissante dans l’industrie musicale et de son talent pour capter l’attention, que ce soit par sa musique ou par ses prises de position.

Jessie Murph, une voix générationnelle controversée mais incontournable

Jessie Murph illustre parfaitement les tensions actuelles entre héritage culturel, liberté d’expression artistique et débats sociétaux sur les rôles des femmes et les valeurs contemporaines. Par son titre “1965”, elle divise, choque, mais surtout pousse à la réflexion. Que l’on adhère ou non à son message, impossible de nier son impact sur la scène musicale américaine.

Au-delà du scandale, cette jeune chanteuse promet de continuer à bousculer les codes et à questionner les normes, avec une authenticité qui lui attire à la fois fans passionnés et critiques virulents.