C’est un véritable raz-de-marée que Lady Gaga a déclenché ce week-end au mythique festival Coachella. Avec un show flamboyant, théâtral et macabre autour de son nouvel album Mayhem, la popstar a démontré une fois de plus l’étendue de son génie scénique. Entrée royale, tableaux gothiques, morceaux cultes revisités et surprises savamment orchestrées… Retour sur une performance de deux heures qui s’annonce déjà comme l’un des moments forts de l’année musicale.
Un retour en reine au royaume du chaos
Il était 23 heures, heure locale, vendredi 11 avril, lorsque les premiers accords retentissent dans le désert d’Indio, en Californie. Lady Gaga, 39 ans, fait une entrée digne d’une tragédie shakespearienne, juchée sur un immense trône gothique. Vêtue d’une spectaculaire robe de velours rouge sang et coiffée comme une reine de cœur du XVIIIème siècle, la chanteuse donne le ton : la soirée sera sombre, baroque, théâtrale… et inoubliable.
Le public, composé de dizaines de milliers de Little Monsters venus du monde entier, est immédiatement plongé dans un univers en clair-obscur. Sur scène, un orchestre symphonique, des balcons luxueux et des figurants grimés comme à Versailles – mais version punk. En lançant son désormais culte « The category is : dance or die », Lady Gaga ouvre son concert avec une version symphonique de Bloody Mary, qui fait vibrer la foule.
"Abracadabra" et "Judas" : une ouverture envoûtante
Mais la magie – ou le chaos, plutôt – opère véritablement lorsqu’elle enchaîne avec Abracadabra, premier extrait de Mayhem. Dans une mise en scène impressionnante, la chanteuse surgit d’une cage géante cachée sous sa robe, entourée de danseuses aux allures de créatures de l’enfer. Le décor est posé : Lady Gaga orchestre un véritable exorcisme pop, entre cabaret gothique et comédie musicale de l’au-delà.
Ce tableau saisissant enchaîne directement avec une version sulfureuse de Judas, dans laquelle la sexualité et la spiritualité se confrontent avec intensité. Ce moment, capturé en direct et partagé massivement sur les réseaux sociaux, cumule déjà plus de 40 millions de vues sur le compte Instagram de Billboard.
"Scheiße" : le grand retour d’un titre culte
Le concert n’a pas seulement été l’occasion de mettre en avant les morceaux les plus récents. Les fans ont été ravis de retrouver des titres emblématiques, dont certains très rares en live. Parmi eux, Scheiße, hymne techno sorti en 2011 sur l’album Born This Way, a enflammé les festivaliers.
Absent de ses setlists depuis plus de six ans, le titre fait un retour fracassant dans une mise en scène audacieuse : Lady Gaga y rejoue La Cène de Léonard de Vinci, entourée d’apôtres stylisés, et signe un pacte avec le diable à l’aide d’une plume géante. Entre sacré et profane, le spectacle pousse encore plus loin la provocation – marque de fabrique de l’artiste.
Un concert pensé comme une pièce de théâtre
Le show Gagachella, tel que l’ont surnommé les fans sur les réseaux, a été construit comme une véritable tragédie musicale. Avec l’aide de sa fidèle chorégraphe Parris Goebel, Lady Gaga a imaginé une série de tableaux spectaculaires, chacun racontant un pan de l’histoire du personnage qu’elle incarne.
On retient notamment la scène où, à la fin de Poker Face, elle est symboliquement « tuée » par sa rivale. La scène bascule alors dans un autre monde : ensevelie dans le sable au milieu des ossements, Lady Gaga renaît avec Perfect Celebrity, hymne rock de Mayhem, avant de réveiller les morts avec le très percutant Disease. Un ballet macabre et visuellement époustouflant, dans lequel elle danse littéralement avec des squelettes, mimant même des gestes suggestifs avec l’un d’eux. De la provocation ? Oui. Du génie ? Aussi.
Une setlist ténébreuse et exaltée
Si les fans de Chromatica ou de Joanne ont pu être déçus de l’absence de titres de ces albums, le choix de la setlist ne doit rien au hasard. Lady Gaga a concentré sa performance sur les disques les plus sombres et spectaculaires de sa discographie : Mayhem, bien sûr, mais aussi Born This Way, The Fame et The Fame Monster. Des œuvres jumelles qui partagent un goût commun pour l’extravagance et le drame.
Les morceaux les plus acclamés ont été Dance in the Dark, Monster, Heavy Metal Lover ou encore Bad Romance, réinterprété en version opéra gothique. Chaque chanson semblait pensée pour s’insérer dans le récit global du concert, renforçant l’idée que Gagachella est plus qu’un simple concert : c’est une œuvre d’art vivante.
Une presse unanime : « la performance d’une vie »
Au lendemain de cet événement hors normes, la presse internationale est unanime. Variety affirme que « Lady Gaga s’est surpassée », tandis que The Guardian parle d’un « retour électrisant » et de « l’un des meilleurs concerts donnés dans ce désert depuis la création de Coachella ». Rolling Stone, pour sa part, décrit la soirée comme « la performance d’une vie » et salue « le sens du storytelling » de l’artiste.
Billboard va plus loin, évoquant un show « pensé comme un commentaire sur la célébrité, tirant son esthétique du génie pur ». On ne peut que partager ce constat devant une performance aussi maîtrisée qu’audacieuse.
Et après ? Le "Mayhem Ball" en tournée mondiale
Les fans sortis de ce concert à bout de souffle n’ont désormais qu’une question en tête : comment Lady Gaga pourra-t-elle faire encore mieux lors de sa prochaine tournée mondiale ? Le Mayhem Ball débutera en juillet à Las Vegas avant de traverser l’Europe cet automne, avec pas moins de six dates prévues en France en novembre 2025.
Si le show est fidèle à ce que la chanteuse a présenté à Coachella, on peut s’attendre à un véritable opéra rock aux accents de sorcellerie pop et de catharsis collective. Une manière pour Lady Gaga, à l’aube de ses 40 ans, de réaffirmer sa place unique dans le paysage musical mondial.
En conclusion : Lady Gaga, toujours plus grande
À une époque où les concerts se ressemblent souvent, Lady Gaga parvient encore et toujours à créer la surprise. En transformant son passage à Coachella en performance totale, mêlant opéra gothique, critique sociale, satire religieuse et introspection, elle prouve qu’elle est bien plus qu’une popstar : une artiste totale, capable de repousser les limites du spectacle vivant.
Avec Mayhem, Lady Gaga entre dans une nouvelle ère de sa carrière – plus noire, plus mature, plus intense. Et ce concert au cœur du désert californien restera dans les mémoires comme l’un de ses moments les plus forts. Le chaos n’a jamais été aussi beau.