Un témoignage poignant dans "Un dimanche à la campagne"
Invitée par Frédéric Lopez dans l’émission dominicale de France 2 Un dimanche à la campagne, Laura Felpin a livré un récit sincère et bouleversant sur son passage dans l’émission Quotidien sur TMC, révélant pour la première fois les vraies raisons de son retrait de la télévision. Ce moment de confession, partagé avec Jérémy Frérot et Thierry Marx, a permis à l’humoriste de mettre des mots sur une période qu’elle qualifie de « harcèlement numérique intense », entre pression professionnelle, exposition médiatique brutale, et cyberviolence.
Une ascension fulgurante… puis le choc de la visibilité
Tout commence en 2019, quand Laura Felpin, repérée pour ses vidéos humoristiques sur Instagram et ses pastilles intitulées La minute citoyenne un peu moyenne, intègre Quotidien comme chroniqueuse régulière. Saluée pour sa fraîcheur et son ton décalé, elle est vite propulsée à une cadence de production intensive : jusqu'à quatre personnages originaux à créer chaque semaine pour l'émission en direct. Une charge mentale et émotionnelle qui ne tarde pas à devenir insupportable.
Dans Un dimanche à la campagne, elle décrit cette transition : « D’un coup, j’ai un bureau, une pression, et le devoir de réagir à l’actualité tous les jours. »
Mais derrière cette belle opportunité, l’envers du décor est rude : attaques sur les réseaux sociaux, critiques violentes, et commentaires haineux sur son physique ou son humour.
"Je me fais harceler sur Twitter par des gens qui me souhaitent de crever parce que je ne suis pas marrante", raconte-t-elle.
Harcèlement numérique : le poids de la haine en ligne
Ce que subit Laura Felpin ne relève pas de la simple critique. Elle parle d’un véritable déferlement de haine, alimenté par une exposition médiatique constante et une communauté d’internautes parfois toxique. Sur X (anciennement Twitter), les insultes, menaces et moqueries s'accumulent, touchant autant à son travail qu'à son apparence.
Dans son témoignage, elle revient également sur la culture interne de la rédaction, peu encline à soutenir quelqu’un qui décide de lever le pied : « Revenir une fois par semaine après être passée à quatre, c’était se manger des gens qui disent : “Ah, on est contents de plus la voir, la grosse c*nne.” »
Chronologie de son passage à "Quotidien"
| Période | Événement marquant |
|---|---|
| 2019 | Laura Felpin rejoint Quotidien avec des chroniques hebdomadaires |
| Octobre 2020 | Elle quitte l’émission, épuisée moralement et psychologiquement |
| 2021 | Se confie dans le podcast Les gens qui doutent |
| 2023 | Reçoit le Molière de l’humour pour son spectacle Ça passe |
| Avril 2025 | Témoignage dans Un dimanche à la campagne |
Une renaissance par la scène
Malgré cette épreuve, Laura Felpin rebondit en se recentrant sur ses premiers amours : la scène. Son one-woman show Ça passe, salué par la critique et récompensé d’un Molière en 2023, marque un tournant libérateur. Loin des projecteurs de la télé, elle retrouve une forme de liberté créative et émotionnelle. Ses apparitions dans LOL : Qui rit, sort, Le Flambeau ou Bref 2 confortent cette reconquête de soi par l’humour, mais à son rythme.
Elle confie d’ailleurs : « Me retirer de la télé, c’était une question de survie mentale. » Aujourd’hui, elle n’en tire aucune amertume, mais plutôt une forme de fierté d’avoir écouté ses propres limites.
Une audience au rendez-vous
L’émission de Frédéric Lopez, malgré une concurrence rude et un contexte de diffusion perturbé par l’actualité sportive, a réuni 1,36 million de téléspectateurs, soit 16,7 % de part d’audience. Un score plus qu’honorable.
| Date de diffusion | Audience totale | Part d’audience (%) |
|---|---|---|
| 30 mars 2025 | 1,46 million | 17,5 % |
| 20 avril 2025 (Pâques) | 1,36 million | 16,7 % |
Ce format, chaleureux et intimiste, prouve encore une fois sa capacité à capter un public fidèle en quête d’émotion, d’humanité et de profondeur.
Analyse : un cas d’école du mal-être dans les médias
L’histoire de Laura Felpin s’inscrit dans un phénomène plus large : celui de la violence des réseaux sociaux à l’égard des personnalités publiques, et plus spécifiquement des femmes dans les médias. Ce n’est pas la première fois que des artistes ou journalistes quittent une émission en raison de pressions numériques ou d’un rythme de travail incompatible avec un équilibre personnel.
Son témoignage met aussi en lumière une forme de précarité émotionnelle qui peut toucher les jeunes artistes propulsés trop vite sous les projecteurs.
Conclusion
Laura Felpin n’a pas simplement quitté Quotidien : elle a repris le contrôle de sa carrière. En refusant de se plier à un système où performance rime avec surexposition, elle a choisi l’introspection, l’authenticité et la scène. Son succès depuis, couronné d’un Molière, prouve qu’on peut dire non à la machine médiatique et en ressortir grandi.
Son passage dans Un dimanche à la campagne n’a pas seulement été une parenthèse douce dans sa trajectoire : il a permis de poser un constat important sur les dérives de l’exposition médiatique, sur les attentes démesurées que l’on place sur les épaules des artistes, et sur l’urgence d’écouter ceux qui doutent — et qui, parfois, se relèvent encore plus fort.
