Laurent Lokoli annonce sa retraite du tennis à 36 ans : un adieu émouvant à une carrière intense

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Le 6 juillet 2025 restera une date gravée dans la mémoire des passionnés de tennis français. Ce jour-là, Laurent Lokoli, figure emblématique du tennis corse, a disputé la finale de l’Open d’Ajaccio face à Antoine Escoffier. Battu sur le court, il a quitté la scène les larmes aux yeux, submergé par l’émotion. À 36 ans, il a annoncé dans la foulée qu’il mettrait un terme définitif à sa carrière après Roland-Garros 2026.

Dans un message publié sur son compte Instagram, le joueur est revenu avec émotion sur son parcours : « Je suis un enfant de Moriani qui a voulu rêver grand ». Une phrase simple, mais lourde de sens, qui résume l’humilité et la ténacité d’un homme qui n’a jamais cessé de se battre pour sa passion.

 

Une carrière forgée dans le silence et la résilience

Si le nom de Laurent Lokoli ne figure pas parmi les plus grands du tennis mondial, son parcours n’en reste pas moins admirable. Parti de la Corse avec l’envie de percer dans un milieu ultra-compétitif, il a gravi les échelons un à un, jusqu’à atteindre la 167e place mondiale en 2023.

Tout au long de son parcours, Lokoli a pu compter sur un entourage fidèle. Dans son message d’adieu, il remercie chaleureusement ses entraîneurs, sa famille, ses amis et sa fiancée, sans oublier sa sœur disparue, qu’il évoque avec une pudeur bouleversante : « Elle n’est plus ici, mais elle n’a jamais cessé de m’accompagner ».

 

Pourquoi arrêter maintenant ? Le poids des années et des sacrifices

Dans une interview accordée à Corse Matin le 11 juillet, Lokoli est revenu en détail sur les raisons qui l’ont poussé à envisager la retraite. Bien que sa passion pour le tennis soit intacte, c’est son corps qui a, selon lui, pris la décision.

« Mon corps ne suit plus. J’ai de plus en plus de mal à encaisser les entraînements, les voyages incessants, les décalages horaires. J’arrive parfois sur des tournois épuisé avant même d’avoir commencé », confie-t-il. Des propos sincères qui traduisent l’usure d’un sportif de haut niveau confronté aux limites physiques imposées par le temps.

 

Des réalités économiques souvent ignorées

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, vivre du tennis n’est pas toujours synonyme d’aisance financière. Lokoli l’explique clairement : « Une saison coûte en moyenne 50 000 €. Et si vous ajoutez un kiné, ce sont 10 000 € supplémentaires. »

Dans un univers où seuls les 100 meilleurs joueurs mondiaux bénéficient de la lumière et des contrats publicitaires, les autres doivent jongler entre dépenses élevées et revenus incertains. Sans sponsor ou staff complet, la pression devient constante, souvent au détriment de l’équilibre personnel.

Dépenses annuelles moyennes Montant estimé
Frais de déplacement (billets, hébergements, etc.) 30 000 €
Coach et entraînement 15 000 €
Kiné et soins 10 000 €
Équipements et matériel 5 000 €
Total ≈ 60 000 €

 

La solitude : l’adversaire invisible du joueur itinérant

Plus que les blessures ou les finances, c’est la solitude qui semble avoir le plus pesé dans la balance pour Laurent Lokoli. Il évoque avec une rare honnêteté les nombreux moments de vie manqués : « Je pense à mes anniversaires passés seul, en Biélorussie ou aux États-Unis. Je ne connaissais pas les réveillons de Noël, ni les vacances d’été. »

Des sacrifices consentis pendant plus de deux décennies, qui font désormais place à une quête de normalité. « Je suis passé à côté de beaucoup de moments de vie. C’est le mauvais côté du tennis », résume-t-il, conscient d’avoir payé le prix fort pour poursuivre son rêve.

 

Des souvenirs impérissables malgré tout

Malgré la fatigue, les galères et les regrets, Laurent Lokoli garde en mémoire des instants magiques. Sa participation à Wimbledon 2023 et à Roland-Garros 2024 reste gravée dans son cœur. Ces expériences, aussi brèves soient-elles, symbolisent l’accomplissement d’un rêve d’enfant devenu réalité.

Et le joueur ne veut pas partir sans un dernier baroud d’honneur. Il donne rendez-vous à Roland-Garros 2026, pour un ultime tournoi, dans l’espoir de quitter les courts par la grande porte.

 

Une nouvelle vie à redécouvrir

Aujourd’hui, Lokoli regarde l’avenir avec sérénité. S’il avoue ressentir une forme de vide, il se dit aussi « très heureux » de pouvoir enfin explorer d’autres facettes de la vie. « Je redécouvre ce que c’est d’avoir du temps, de construire des projets en dehors du tennis, de vivre pleinement avec ma compagne. »

Ce virage marque non pas une fin, mais un renouveau. Le sportif entend mettre son expérience au service des jeunes générations, peut-être en tant que coach ou consultant, sans jamais couper le lien avec ce sport qui l’a façonné.

 

Un départ digne d’un combattant

Laurent Lokoli quitte les terrains avec dignité, lucidité et émotion. Sa trajectoire rappelle que le sport de haut niveau n’est pas qu’une affaire de gloire, mais aussi de sacrifices, de solitude et de résilience.

À 36 ans, il tire sa révérence non pas parce qu’il a échoué, mais parce qu’il a tout donné. Et c’est peut-être là, dans cet abandon volontaire et réfléchi, que réside sa plus grande victoire.

À Roland-Garros 2026, c’est tout un public qui se lèvera pour saluer non seulement un joueur, mais un homme.

Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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