Adoptée début juillet 2025, la loi Duplomb réautorise l’usage de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. Interdit en France depuis 2020, ce produit suscite de vives inquiétudes chez les écologistes, qui le qualifient de « tueur d’abeilles ». Le retour de cette molécule sur le marché agricole français a déclenché une vague d’indignation citoyenne et de violents échanges entre figures médiatiques et politiques.
François-Xavier Bellamy dénonce une « campagne de désinformation »
Invité sur France 2, le député européen Les Républicains François-Xavier Bellamy a vivement critiqué les prises de position du journaliste Hugo Clément, ainsi que de la députée écologiste Sandrine Rousseau. Il les accuse de propager de fausses informations sur les risques sanitaires liés à l’acétamipride, et d’alimenter une peur infondée auprès du public. Pour lui, le texte adopté prévoit un usage contrôlé, encadré par les autorités sanitaires comme l’Anses et l’EFSA, garantissant l’innocuité pour l’humain.
La réplique incisive de Hugo Clément sur Instagram
Hugo Clément a répondu rapidement via une publication Instagram dans laquelle il tourne en dérision les propos de Bellamy. « François-Xavier a encore raconté n’importe quoi à la télé », affirme-t-il, avant de qualifier ironiquement le député de « choubidou » obsédé par ses interventions. Le journaliste met en avant des témoignages de chercheurs indépendants pour démontrer la dangerosité de l’acétamipride, non seulement pour les pollinisateurs mais aussi pour les écosystèmes entiers.
La comparaison maladroite entre pesticide et Doliprane
Dans une nouvelle vidéo, François-Xavier Bellamy tente de relativiser la toxicité de l’acétamipride en invoquant la notion de dosage. Il va jusqu’à comparer le pesticide au Doliprane, expliquant que tout produit peut être toxique à haute dose. Cette analogie, largement critiquée, a été qualifiée de « dangereuse » et « inexacte » par plusieurs scientifiques, qui rappellent que l’acétamipride est conçu pour tuer des organismes vivants, ce qui le distingue fondamentalement d’un médicament.
Un débat qui soulève des questions scientifiques cruciales
La controverse autour de la loi Duplomb a mis en lumière des désaccords profonds entre experts et responsables politiques. Alors que certains scientifiques proches des institutions européennes affirment que les risques sont minimes à faible dose, d’autres alertent sur les effets cumulatifs et synergiques des pesticides sur la biodiversité et la santé humaine. Voici un tableau récapitulatif des positions exprimées :
Acteurs | Position | Arguments |
---|---|---|
François-Xavier Bellamy | Pour la loi Duplomb | Usage contrôlé, validé par l’EFSA et l’Anses, innocuité pour l’humain |
Hugo Clément | Contre la loi | Toxicité prouvée pour les abeilles, risques environnementaux majeurs |
Scientifiques indépendants | Contre | Effets délétères sur la faune, perturbation des écosystèmes |
Autorités sanitaires | Mitigées | Acceptabilité à dose très réduite, manque de consensus absolu |
Une pétition massive en signe de rejet populaire
Au-delà du clash médiatique, la pétition citoyenne lancée contre la loi Duplomb dépasse les 1,9 million de signatures. Ce chiffre démontre un rejet clair de la population à l’égard de ce texte, jugé contraire aux engagements environnementaux de la France. Les ONG environnementales multiplient les actions de sensibilisation pour alerter sur les dangers des néonicotinoïdes, y compris l’acétamipride, même si ce dernier est moins médiatisé que d’autres substances comme l’imidaclopride.
Un débat symptomatique de la fracture entre politiques et citoyens
Le duel Clément-Bellamy révèle une fracture grandissante entre les décisions technocratiques prises à Bruxelles et les attentes écologiques de la population française. La réintroduction d’un pesticide controversé sans débat parlementaire profond renforce le sentiment de méfiance à l’égard des institutions européennes. Pour beaucoup, cette affaire cristallise l’opposition entre deux visions de la société : l’une tournée vers le progrès productiviste, l’autre centrée sur la préservation des écosystèmes.
Un enjeu écologique qui dépasse les egos
Si les échanges entre Hugo Clément et François-Xavier Bellamy ont pu prêter à sourire par leur tonalité sarcastique, ils n’en demeurent pas moins révélateurs d’un débat de fond majeur sur l’avenir écologique de la France. La loi Duplomb interroge non seulement la gestion des risques sanitaires, mais aussi la cohérence des politiques publiques face à l’urgence environnementale. Au-delà des clashs, ce sont les abeilles, les sols, les eaux, et à terme, les humains qui sont concernés.
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