Léa Salamé, figure emblématique du paysage audiovisuel français, s'apprête à succéder à Anne-Sophie Lapix à la tête du "20 Heures" de France 2. Une nomination de poids, fruit d'une décision de Delphine Ernotte-Cunci, présidente de France Télévisions. Prévue pour septembre 2025, cette nouvelle étape dans sa carrière marque un changement de cap après des années à la matinale de France Inter.

Un choix professionnel au détriment d'une offre en or

Selon Libération, Léa Salamé était courtisée par Rodolphe Saadé, nouveau propriétaire de BFMTV, pour animer un talk-show quotidien avec une rémunération mensuelle avoisinant les 50 000 euros. Toutefois, elle a privilégié le service public, acceptant une réduction salariale de moitié, à condition de conserver la présentation de l'émission Quelle époque !.

La question du conflit d'intérêt anticipée avec clarté

Son compagnon, Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place Publique, est pressenti comme candidat potentiel à l’élection présidentielle de 2027. Une perspective qui soulève l’enjeu de neutralité journalistique. Léa Salamé a tranché : « S'il se lance, je quitterai l'antenne », déclare-t-elle dans Libération. Une réponse qui vise à garantir l’intégrité de son rôle au sein du JT de France 2.

Retour sur un parcours médiatique exemplaire

Au cours de la dernière décennie, Léa Salamé a su imposer un style d’interview rigoureux et incisif, en menant notamment des émissions emblématiques telles que L'Émission politique, les interviews du 14-Juillet, ainsi que le débat de l'entre-deux-tours en 2022. Sa crédibilité journalistique s'est bâtie sur une rigueur professionnelle reconnue.

Une vie privée sous les projecteurs

Dans Paris Match, Léa Salamé revient avec humour sur la genèse de sa relation avec Glucksmann : « Quand je l'ai rencontré, il n'était pas un homme politique mais un intellectuel. Quand il m'a annoncé vouloir se lancer, je lui ai dit : 'Oh non ! Tu ne vas pas nous emmerder !' » Cette anecdote illustre la complicité du couple, mais aussi les dilemmes éthiques auxquels Salamé fait face.

Une démarche transparente et responsable

Léa Salamé rappelle qu'elle a déjà su se retirer temporairement de ses fonctions journalistiques à deux reprises, lors des campagnes européennes de son compagnon. Elle insiste sur le respect de la déontologie : « Il est évident que, dans ce cas-là, je me mettrais en retrait. »

Une journaliste féministe face aux stéréotypes

Dans ses déclarations récentes, Salamé met en lumière l'évolution des mentalités : « Les temps ont changé et les Français, politiques compris, sont beaucoup plus féministes qu'on ne le pense. » Elle défend un modèle de couple moderne où chacun soutient la carrière de l'autre.

Le couple Salamé-Glucksmann : entre cloisonnement et soutien mutuel

Dans la même interview, elle précise : « On arrive à se mettre en retrait à tour de rôle. On a décidé de jouer la transparence et le cloisonnement. » Une stratégie assumée qui vise à dissocier leurs carrières respectives tout en affirmant leur union.

Une journaliste entre intégrité et modernité

Léa Salamé s'impose une nouvelle fois comme une figure centrale du journalisme français, conjuguant engagement professionnel, intégrité éthique et féminisme assumé. Son positionnement clair face à une hypothétique candidature de son compagnon renforce sa crédibilité, tout en illustrant la complexité des choix que doivent faire les personnalités publiques au carrefour de la politique et des médias.