Le 1er août 2025 marque le 22e anniversaire de la disparition tragique de l’actrice Marie Trintignant. Une date qui résonne encore douloureusement pour ses proches et pour le public français. Mère de quatre enfants issus de relations différentes, elle incarnait une figure maternelle forte et rassembleuse.

Le 6 août 2003, lors de son inhumation au cimetière du Père Lachaise à Paris, un silence pesant enveloppait le cortège funéraire. Jean-Louis Trintignant, Nadine Trintignant et Vincent, son frère, étaient présents, tout comme de nombreuses figures du monde artistique. Le ministre de la Culture de l'époque, Jean-Jacques Aillagon, rendait hommage à une femme engagée, libre, et profondément humaine.

Un hommage poignant d’une famille brisée

Devant la foule rassemblée, Jean-Louis Trintignant confiait l’une des phrases les plus marquantes reçues dans les jours suivant la mort de sa fille : « Ne pleure pas celle que tu as perdue. Réjouis-toi de l’avoir connue. » Des mots lourds de sens qui résument la douleur de perdre un être cher, surtout lorsqu’il s’agit de son enfant.

Plus tard, dans le documentaire Trintignant par Trintignant diffusé sur ARTE, il évoquera ce chagrin insurmontable : « La mort de Marie fut la plus grande souffrance de ma vie. Rien au monde n’aurait pu m’atteindre davantage. »

Marie Trintignant, mère fusionnelle et cheffe de meute

Marie Trintignant avait fait le choix de bâtir une vie de famille atypique mais unie. Avec ses quatre enfants — Roman, Paul, Léon et Jules — nés de quatre pères différents, elle avait instauré une véritable harmonie. Tous étaient élevés ensemble, formant une fratrie solide malgré la complexité familiale. Cette organisation, qu’elle gérait avec conviction, prenait fin brutalement à Vilnius.

François Cluzet, père de Paul, déclarait sur Europe 1 : « Ce qui était terrible, c’est que les gamins étaient élevés tous ensemble, et qu’il a fallu que les pères récupèrent chacun le leur. Cette fratrie qui a été découpée en morceaux a été un manque de repères terrible. »

Les quatre fils de Marie Trintignant : que sont-ils devenus ?

Chacun des fils de Marie Trintignant a suivi un chemin personnel, influencé à la fois par le drame familial et par leur propre ambition.

Roman Kolinka : l’aîné devenu entrepreneur discret

Installé à Uzès, Roman Kolinka est aujourd’hui père à son tour. Il a ouvert un restaurant baptisé « La Famille », clin d'œil à la dynamique fraternelle qu’il a connue enfant. Acteur à ses heures, il s’est illustré notamment dans le film Toi non plus tu n’as rien vu de Béatrice Pollet en 2023.

Paul Cluzet : l’intellectuel voyageur

Fils du comédien François Cluzet, Paul préfère l’écriture à la lumière des projecteurs. Il écrit de la poésie, explore le monde en stop, et garde une certaine réserve quant à ses œuvres. Nadine Trintignant affirmait que son petit-fils était « un écrivain en devenir ».

Léon Othnin-Girard : discrétion et indépendance

Fils du chef opérateur Mathias Othnin-Girard, Léon a, lui aussi, opté pour une voie éloignée du cinéma. Il a rejoint l’univers de la restauration. Très discret médiatiquement, il mène une vie simple, loin des projecteurs.

Jules Benchetrit : une étoile montante du cinéma français

Le benjamin, Jules Benchetrit, a embrassé la voie artistique. Vu dans Au bout de mes doigts (nomination aux César 2019), il a enchaîné avec des projets comme Les Olympiades de Jacques Audiard ou encore les séries Bardot et BRI. Il incarne la relève de la lignée artistique des Trintignant.

Une mémoire vivante malgré l'absence

Le souvenir de Marie Trintignant reste vivace dans la mémoire collective. Ses enfants, bien que séparés géographiquement, partagent le même héritage émotionnel et culturel. Ils incarnent à leur manière les valeurs transmises par leur mère : liberté, sensibilité, et amour de la vie.

Chaque 1er août, c’est un hommage silencieux mais profond qui leur rappelle ce qu’ils ont perdu… et ce qu’ils continuent de faire vivre à travers leurs passions et leur résilience.