Ce samedi 5 juillet 2025, une scène inhabituelle s’est produite en direct sur l’antenne de BFMTV. Lors de la couverture en direct des violents incendies dans le sud de la France, une équipe de la chaîne a vu son duplex interrompu après l’intervention musclée d’un pompier. Face à cette séquence virale, la direction de la chaîne d’information a publié un communiqué officiel pour réaffirmer son engagement envers la sécurité et défendre le professionnalisme de ses équipes sur le terrain.
Un direct perturbé en plein cœur d’un incendie dans l’Hérault
Vers 18h47, lors de l’émission News Box, présentée par François Gapihan, BFMTV diffusait un duplex avec sa journaliste Marine Mulcey. L’objectif : rendre compte de la progression rapide des incendies dans le sud de la France. Alors que la journaliste livrait ses observations en direct, elle a été brutalement interrompue par un pompier manifestement agacé par la présence de la caméra sur les lieux.
« Qui c’est qui vous a laissé entrer ? Allez au rond-point là-bas, de suite ! »
Des propos lancés à haute voix qui ont contraint la chaîne à mettre fin au duplex immédiatement. Quelques secondes plus tard, le présentateur, visiblement surpris, annonce : « On va retrouver notre reporter un peu plus tard, quand la situation sera réglée. »
Les circonstances exactes du duplex contesté
Selon BFMTV, l’équipe de reportage se trouvait à proximité d’un périmètre sécurisé établi par les pompiers du SDIS 34, à environ dix kilomètres de Fabrègues. Ils couvraient l’évolution d’un incendie majeur qui s’est déclenché dans l’Hérault. Les conditions météo défavorables, la sécheresse et les rafales de vent ont rendu la situation critique dans plusieurs départements, notamment :
Département | Nombre de foyers actifs | Surface brûlée (en hectares) |
---|---|---|
Aude | 2 | 140 |
Hérault | 1 | 100 |
Bouches-du-Rhône | 1 | 80 |
Marine Mulcey, sur le terrain, avait déjà évoqué les conditions difficiles : « Il y a un Canadair qui vient de passer, on a été arrosés. Le feu est très intense ici, avec d’immenses panaches de fumée. » Quelques instants plus tard, l'intervention du pompier a mis fin à cette couverture en direct.
La réaction officielle de BFMTV : "aucune règle enfreinte"
Le lendemain, la direction de BFMTV a publié un communiqué sobrement intitulé : « Couverture par une équipe BFMTV d’un incendie dans l’Hérault : aucune règle de sécurité enfreinte ». Le texte précise :
« À aucun moment, notre équipe n’a franchi un périmètre interdit. Nos journalistes sont restés derrière une barrière identifiée, visibles de tous, et n’ont jamais été invités à quitter les lieux avant l’incident. »
BFMTV précise également que plusieurs autres médias étaient présents au même endroit, dans les mêmes conditions.
Un climat tendu au sein de la rédaction
Ce nouvel incident survient alors que BFMTV traverse une période de turbulences internes. Depuis le rachat du groupe par Rodolphe Saadé en 2024, la chaîne a connu plusieurs départs de journalistes notables, notamment :
- Benjamin Duhamel – parti rejoindre France Inter.
- Ashley Chevalier – en congé sabbatique prolongé.
- Lucie Mouillaud – désormais au sein du service public audiovisuel.
Cette fragilité interne accentue l’attention portée aux moindres incidents de terrain.
Harcèlement en ligne et soutien à l’équipe
La direction a également dénoncé dans son communiqué le harcèlement numérique subi par ses journalistes :
« BFMTV condamne fermement les propos haineux et agressions verbales à l’encontre de son équipe. La présence de nos reporters avait pour seul objectif d’informer en toute transparence. »
La rédaction réaffirme que la sécurité de ses équipes est une priorité absolue et qu’en pareille situation, une coordination étroite est toujours mise en place avec les pompiers et autorités locales.
Un débat relancé sur la présence médiatique en zone de crise
Ce type d’incident met en lumière un débat récurrent : la légitimité de la couverture en direct lors de catastrophes naturelles. Si la mission d’informer est fondamentale, elle ne doit pas interférer avec les opérations de secours. Pourtant, la frontière est souvent floue :
- Certains pompiers estiment que les journalistes gênent les manœuvres.
- Les chaînes, de leur côté, mettent en avant leur rôle de relais d’information public.
- Des spécialistes de la communication de crise appellent à un meilleur encadrement juridique.
Face à ces tensions, des solutions pourraient émerger, comme la désignation d’un coordinateur média dans chaque cellule de crise locale.
Une affaire révélatrice des tensions entre presse et autorités de terrain
L’interruption du duplex de BFMTV dans l’Hérault cristallise plusieurs enjeux : sécurité des journalistes, coordination avec les forces de secours, gestion des émotions sur le terrain, et défiance croissante envers les médias.
Alors que la saison estivale ne fait que commencer, les chaînes d'information en continu devront redoubler de vigilance pour continuer à couvrir les événements sans compromettre la sécurité des opérations ni celle de leurs journalistes.
La direction de BFMTV réitère son soutien total à son équipe, tout en appelant au calme et à la compréhension des contraintes du terrain dans un contexte d’urgence climatique.
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