Thierry Ardisson avait préparé son départ avec la précision d’un horloger, ayant anticipé chaque détail de son absence. Sa playlist d’adieu, sa liste d’invités et même une short-list de sept témoins désignés pour intervenir dans les médias – dès l’annonce de son décès – témoignent d’une organisation millimétrée. Parmi eux, se trouvait le DJ Philippe Corti, présent à ses obsèques et eloquant dans un témoignage riche d’amitié et d’humour.

Un plan orchestré jusqu’au bout

Dans les mois précédant son décès, Thierry Ardisson s’était confié à Léa Salamé, déclarant que la mort ne l’effrayait pas. Le 14 juillet dernier, sa disparition officielle sonnait la fin du règne de “l’homme en noir”. Mais Ardisson avait déjà réfléchi à ce moment : invitations, musiques, diffusion d’un documentaire réalisé par son épouse Audrey Crespo‑Mara… tout était prêt.

La surprise vient surtout de cette liste de sept personnalités habilitées à parler aux médias dès l’annonce du décès par l’AFP. Laurent Baffie, Catherine Barma, Léa Salamé, Franz‑Olivier Giesbert… et Philippe Corti figuraient parmi ceux choisis, validant une stratégie de communication réfléchie.

Philippe Corti : une fidélité de 40 ans

Philippe Corti, DJ d’origine gardoise, s’est confié sur les coulisses de cette liste. Leur première rencontre remonte à plus de 40 ans, dans une bodega parisienne. Ce jour-là naît une complicité professionnelle et humaine. Ardisson l’invite à rythmer ses émissions, de TF1 à Canal+, tout au long de sa carrière.

Corti explique qu’Ardisson « nous faisaient confiance », d'où son choix de confier cette responsabilité à des proches pouvant gérer la presse sans mettre en péril l’équilibre de son entourage.

La protection des proches au cœur de la stratégie

Selon Corti, Thierry voulait éviter d’exposer ses proches à l’assaut des journalistes. Il fallait un relais assumé, des voix officielles, choisies pour leur loyauté et leur pudeur. Pour Corti, c’était clair : « il voulait que sa femme, ses enfants, ses proches puissent faire leur deuil tranquillement ». Une logique protectrice, qui témoigne de sa prévenance malgré sa légendaire ironie.

Un génie selon Philippe Corti

Quel était son secret, selon Corti ? Ardisson était, et reste, un génie : un stratège de la communication comme de l’antenne. « Faut juste penser que ce mec est un génie. Nous, on était des soldats, donc on est allés à la guerre pour le patron », confie-t-il avec émotion. « On était ses soldats, prêts à servir », dit‑il encore.

Les explications du DJ à ICI Gard Lozère

Après les funérailles à Saint‑Roch, Corti s’est exprimé sur Instagram puis sur ICI Gard Lozère. Il rend hommage à Thierry : « Mourir un 14 juillet, c’est plutôt pas mal ; ça finira en feu d’artifice, comme sa vie ». Il évoque aussi l’homme qui a façonné son parcours : travailleur, constant, attentif.

Une amitié forgée dans la durée

Philippe Corti témoigne d’une relation longue et sincère – entre complicité et désaccords, réconciliations et respect. « C’est une partie de ma vie qui s’en va », affirme‑t‑il. « Il m’a marié avec Audrey » : un clin d’œil touchant à l’importance qu’il a eue auprès de l’animateur.

Un modèle de communication maîtrisée

L’organisation prévue par Ardisson illustre une stratégie de communication rare dans le monde médiatique. Chaque détail anticipé – mots, témoignages, ambiance – visait à préserver l’intimité tout en contrôlant la narration.

L’importance d’un relais choisi

L’intervention de figures comme Baffie, Barma, Salamé, Corti ou Giesbert était prévue pour répondre de manière cohérente. Protéger l’image, guider le récit et éviter les débordements médiatiques : tels étaient les objectifs.

Un dernier tour de piste dans la lumière

Mourir le 14 juillet, demander un dress code, choisir ses interlocuteurs, publier un hommage officiel : tout reflète la maîtrise absolue du formateur des tribunes. Ardisson orchestrait chaque moment, même le dernier.

L’homme en noir jusqu’au bout

Par ce système de relais contrôlé, Thierry Ardisson a offert à sa famille la paix du deuil. A travers Philippe Corti, il a confirmé que ses proches pouvaient parler à leur place. Une manière respectueuse de quitter la scène médiatique, en accord avec son image publique : celle d’un esprit brillant, exigeant et toujours en contrôle, jusqu'à son dernier souffle.