Prisma Media, propriétaire de titres emblématiques tels que "Télé-Loisirs", "Voici" et "Femme Actuelle", traverse une zone de turbulences. Malgré sa position de leader en France sur le segment de la presse magazine, le groupe doit faire face à une baisse préoccupante de ses revenus numériques et à la perte stratégique de titres à forte rentabilité.
Un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) pour 54 postes
Face à un contexte économique jugé "profondément bouleversé", Prisma Media envisage de mettre en place un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) impliquant la suppression de 54 postes. Cette décision survient après une tentative de rupture conventionnelle collective refusée par les syndicats.
Les causes de la crise chez Prisma Media
Selon les informations du Figaro, l'entreprise évoque une série de facteurs ayant conduit à cette situation :
- Chute des revenus digitaux depuis 18 mois, malgré une stratégie numérique ambitieuse ;
- Hausse des tarifs publicitaires insuffisante pour compenser la baisse des audiences en ligne ;
- Perte du magazine "Gala", vendu fin 2023 au Groupe Figaro, représentant 10 % du chiffre d'affaires.
Chiffres clés de Prisma Media en 2023
| Indicateur | Valeur |
|---|---|
| Effectif total | 746 collaborateurs |
| Part de journalistes | Environ 250 (1/3) |
| Chiffre d'affaires 2023 | 309 millions d'euros |
| Part de "Gala" dans le CA | 10 % |
| Départs via clause de cession (2022) | 180 journalistes |
Une concertation sociale sous haute tension
La phase de concertation avec les représentants du personnel débutera le 22 mai 2025 et s'étendra sur deux mois. Le groupe explore des solutions de reclassement interne au sein du pôle médias de Louis Hachette (Lagardère, Hachette, Relay).
La perte de "Gala" : un choc stratégique
La cession de "Gala" en 2023 a fortement fragilisé l'équilibre économique de Prisma Media. Cette vente était une exigence de la Commission européenne pour valider l’OPA de Vivendi sur Lagardère, afin d'éviter une concentration excessive de titres people.
Réorganisation du portefeuille de marques
Suite à cette perte, Prisma Media ne conserve plus qu’un seul titre people, "Voici". En parallèle, "Paris Match" a été cédé à LVMH. Ces mouvements imposent au groupe une redéfinition de sa stratégie éditoriale et commerciale.
Les réponses de Prisma : diversification et repositionnement
Pour contrer la baisse de ses revenus, Prisma Media a engagé plusieurs actions :
- Lancement de Harper's Bazaar sur le segment luxe ;
- Relance de The Good Life, positionné sur l’art de vivre premium ;
- Développement de synergies avec les éditions Hachette pour diversifier les contenus.
Impact du plan sur les salariés
Le plan prévoit des mesures d'accompagnement pour les salariés concernés : dispositifs de mobilité interne, aide à la reconversion, ou encore accompagnement personnalisé au départ. Toutefois, l’inquiétude demeure dans les rédactions.
Perspectives : quel avenir pour Prisma Media ?
La transformation de Prisma Media s'inscrit dans un contexte plus large de mutation des médias. La baisse de la publicité traditionnelle, la montée des plateformes numériques et les nouvelles habitudes de consommation de l'information imposent une adaptation continue. Le groupe reste cependant un acteur structurant du paysage médiatique français.
Le plan de sauvegarde de l’emploi lancé par Prisma Media traduit les tensions économiques auxquelles font face les groupes de presse en 2025. Entre mutations technologiques, évolutions de l’audience et contraintes réglementaires, les défis à relever sont nombreux. Reste à savoir si la stratégie de diversification mise en place par la direction suffira à stabiliser durablement le groupe.
