Une vidéo survoltée pour un tube mondial
L’année 2025 est indiscutablement celle de Doechii. La rappeuse américaine, à l’ascension fulgurante, s’impose aujourd’hui comme une figure centrale du hip-hop international. Après avoir enflammé la scène des Grammy Awards avec Denial Is A River, elle rafle le prix du Meilleur Album Rap pour Alligator Bites Never Heal. Pourtant, c’est un autre morceau qui s’empare actuellement des classements mondiaux : Anxiety, titre réédité avec succès après avoir été initialement publié en 2019 sur sa chaîne YouTube.
Relancé grâce à un sample iconique de Somebody That I Used To Know (Gotye & Kimbra), Anxiety explose en streaming. Il s’est hissé en tête des charts en Australie, Grèce et Suisse, et s’est imposé comme le tube de l’été avant même sa sortie officielle. En France, il est deuxième de l’airplay radio avec plus de 15,7 millions d’écoutes. Le clip, mis en ligne récemment, en est un moteur essentiel, tant il regorge de clins d'œil à la pop culture.
Un clip bourré de références : analyse détaillée
Le clip de Anxiety ne se contente pas de montrer Doechii en proie à ses angoisses. Il multiplie les couches de lecture et convoque des images issues du cinéma, de la musique, et même de ses propres archives artistiques.
Voici un tableau récapitulatif des principales références identifiées dans le clip :
Référence | Œuvre / Artiste | Description dans le clip |
---|---|---|
Sa chambre initiale | Clip original de Anxiety (2019) | Reprise exacte du décor de la première vidéo postée sur YouTube en 2019. |
Les deux jumelles | Shining de Stanley Kubrick | Les sœurs de Doechii apparaissent habillées comme les jumelles du film. |
Danse dans la rue | Thriller de Michael Jackson | La chorégraphie et l'ambiance sombre font clairement écho au clip mythique. |
Couple peinturluré | Somebody That I Used To Know (Gotye) | Reprise visuelle exacte du couple entièrement peint, clin d'œil au sample du morceau. |
Journée répétitive | Un jour sans fin (Groundhog Day) | Doechii revit plusieurs fois les mêmes événements dans son appartement. |
Vitre brisée et caméra subjective | Le grand frisson (High Anxiety, Mel Brooks) | Plan inaugural en caméra subjective reproduit fidèlement avec la vitre explosée. |
Composition de table | Le grand frisson également | Les convives se retournent brusquement, plan calqué sur le film de 1977. |
Une mise en scène ambitieuse et introspective
Le clip s'ouvre dans la chambre de Doechii, dans un décor familier pour ses fans de la première heure. Très vite, la boucle temporelle s’installe. Elle vit et revit des situations étranges et anxiogènes : une poêle qui prend feu, des policiers qui font irruption, un miroir qui se brise. Ces scènes symbolisent les manifestations de son anxiété. L’utilisation de plans récurrents illustre la sensation de paralysie mentale, d'enfermement dans un cycle émotionnel.
Mais le plus impressionnant reste l’habileté avec laquelle ces scènes sont reliées à la pop culture. Chaque élément visuel raconte quelque chose de Doechii, tout en résonnant avec des images que le public connaît. En jouant ainsi avec les codes du cinéma et de la musique, elle dépasse le cadre du clip traditionnel pour créer une œuvre hybride, immersive et obsédante.
"Anxiety" : un titre cathartique et générationnel
Le choix du titre Anxiety n’est pas anodin. Dans une époque marquée par une surcharge émotionnelle et un climat d’incertitude sociale, la chanson parle à toute une génération. Son refrain entêtant, porté par une production raffinée et un flow incisif, sert de catharsis collective.
Le clip, en s’appuyant sur des références culturelles fortes, crée une passerelle entre l’expérience individuelle de l’artiste et les angoisses universelles. Il incite à la réécoute, à la recherche de détails, à la réflexion. Pas étonnant qu’il ait déjà été visionné plus de 7 millions de fois sur YouTube en seulement quelques jours.
Une artiste à suivre de très près
Doechii ne compte pas s’arrêter là. Elle est attendue sur scène le 21 août prochain au festival Rock en Seine, où l’on espère une performance aussi intense et cinématographique que son clip. Son équipe a d’ores et déjà promis une scénographie inspirée du visuel d’Anxiety, avec des décors évolutifs et des effets spéciaux immersifs.
Conclusion : Doechii, nouvelle icône d’un hip-hop cinématographique
Avec Anxiety, Doechii ne livre pas simplement un hit. Elle propose une vision d’artiste, un univers cohérent et riche, où la musique, l’image et les références culturelles s’entrelacent pour créer une œuvre complète. Elle s’inscrit dans la lignée des grands noms qui utilisent le clip comme un vecteur d’art total, à l’instar de Beyoncé, Kendrick Lamar ou Childish Gambino.
Loin des codes classiques du rap mainstream, elle impose une identité forte, entre vulnérabilité et puissance, entre introspection et spectacle. Et si 2025 marquait l’avènement d’une nouvelle superstar planétaire, aussi cérébrale que charismatique ? Tout porte à le croire.