Wet Leg - Moisturizer : un deuxième album rock audacieux et brillamment maîtrisé

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Depuis leur détonant tube "Chaise Longue" en 2022, Wet Leg, duo originaire de l’île de Wight, s’est imposé comme l’une des références incontournables de la scène rock alternative. Portées par l’humour absurde, des riffs incisifs et une imagerie pop décalée, Rhian Teasdale et Hester Chambers ont depuis enchaîné les concerts - plus de 300 - dont de nombreuses premières parties de la tournée mondiale de Harry Styles.

 

"Moisturizer" : une mue artistique assumée

Avec "Moisturizer", Wet Leg passe à une vitesse supérieure. L’album, visuellement sombre et volontairement provocateur, s’éloigne du ton potache pour explorer des thématiques plus introspectives et sociétales. La pochette, où Rhian s’affiche seule dans une posture évoquant Aphex Twin, symbolise un tournant : celui d’un duo qui s’affirme.

 

Une nouvelle alchimie sonore au service de la cohérence

Loin d’être une collection de singles, ce deuxième opus brille par sa construction et sa cohérence artistique. Dès l’ouverture avec "CPR", Wet Leg installe une atmosphère intense, portée par des guitares saturées, des basses lourdes et une tension constante. Le refrain « Is it love or suicide? » résume le ton global : un mélange de désillusion, d’érotisme et de vulnérabilité assumée.

 

Une exploration des relations humaines avec humour et acidité

Le duo conserve son humour grinçant, comme en témoignent "Pillow Talk" ou le délicieusement ironique "Mangetout", chanson dans laquelle Rhian explique offrir un sachet de pois à un homme trop insistant, une façon légère et subtile de s’en débarrasser. Le récit amoureux se fait à la fois charnel et critique, abordant le sexisme avec acuité, le tout sur des sonorités proches du rock lo-fi américain des années 90.

 

La critique musicale salue un travail abouti

Notes de l'album "Moisturizer" par la presse spécialisée
Média Note Commentaire
Pitchfork 8.7/10 Un disque dense et généreux, qui confirme la promesse du premier album
NME 9/10 Une mue brillante, entre féminisme et post-punk contemporain
The Guardian 4/5 Raffinement et audace au service d’un rock modernisé

 

Entre titres énergisants et instants de grâce

Des morceaux comme "Catch These Fists", "Don’t Speak" ou "Jennifer’s Body" s’imposent déjà comme des hymnes en puissance pour les concerts à venir. Mais "Moisturizer" cède aussi à la mélancolie et à l’introspection avec des titres comme "Davina McCall", "11:21" ou "Pokemon", où Rhian explore avec tendresse ses propres relations amoureuses.

 

Une production enrichie par le jeu collectif

Contrairement au premier album enregistré en duo, "Moisturizer" réunit un groupe complet en studio. Cette configuration enrichit la texture sonore et offre une énergie collective palpable sur des titres comme "Liquidize" ou "Pond Song". Wet Leg devient un quintet capable d’adapter son style à une scène rock de plus en plus hybride et exigeante.

 

Un cap franchi avec panache

Avec "Moisturizer", Wet Leg ne se contente pas de répéter une formule gagnante. Le duo affirme sa singularité et ose un véritable virage artistique. L’album combine la fougue de la jeunesse à une mêturité musicale rare, offrant une expérience à la fois introspective, féministe, énergique et poétique.

"Moisturizer" s’inscrit déjà comme l’un des grands disques de 2025, confirmant que Wet Leg n’est pas un simple feu de paille, mais bien une force durable de la scène rock contemporaine.

Crédit photo : Alice Backham
Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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