Ancien Garde des Sceaux, ténor du barreau, homme de théâtre… et désormais animateur de débat sur Paris Première. Éric Dupond-Moretti ajoute une nouvelle ligne à son parcours éclectique avec le lancement de "Seul contre tous", un nouveau format télévisé attendu courant mai 2025. Dans cette émission originale, l’ex-ministre affronte quatre figures politiques aux opinions divergentes sur des sujets brûlants de société. Un concept inédit en France qui pourrait bien redessiner les contours de l’émission politique.
Un retour remarqué sur le devant de la scène
Depuis son départ du ministère de la Justice en 2024, Éric Dupond-Moretti n’a jamais réellement quitté la sphère publique. Après un passage remarqué sur les planches avec "J’ai dit oui !", un seul-en-scène dans lequel il revient sur ses années passées place Vendôme, l’homme à la voix rocailleuse et aux plaidoiries célèbres fait désormais son entrée sur le petit écran.
Et pas sur n’importe quelle chaîne : c’est Paris Première, connue pour ses formats audacieux et ses débats de fond, qui a décidé de miser sur lui. Ce projet marque un tournant dans sa carrière : celui de devenir figure médiatique centrale d’un programme de réflexion politique, dans un paysage télévisuel en pleine recomposition.
"Seul contre tous" : un concept original et audacieux
L'émission s’intitule "Seul contre tous", et son nom est loin d’être anodin. Le principe est simple, mais redoutablement efficace : Éric Dupond-Moretti débattra face à quatre invités politiques, tous réunis autour d’un thème de société. L’objectif ? Défendre ses convictions, provoquer le débat, et faire valoir son point de vue avec la verve qu’on lui connaît.
Un format intimiste : le débat dans un restaurant
Exit les plateaux classiques de télévision : l’émission se déroulera dans une salle de restaurant, transformée pour l’occasion en arène intellectuelle. Une manière de casser les codes, de donner un ton plus humain, plus détendu — mais tout aussi intense. Les échanges dureront environ 30 minutes, dans un face-à-face rythmé sans animateur pour modérer. Une liberté totale, qui pourrait favoriser l’authenticité… ou faire monter la tension.
La surprise comme élément central
Autre originalité : Éric Dupond-Moretti découvrira ses contradicteurs le jour-même, au moment de s’asseoir à table. Aucun briefing, aucun échange préalable : la spontanéité sera reine. Un concept imaginé par Alex Darmon, le producteur à l’origine du célèbre "Au tableau", diffusé sur C8, qui semble vouloir recréer un format de confrontation brute, non scénarisée.
Des sujets clivants au programme
Chaque épisode portera sur un thème fort et clivant, souvent au cœur des préoccupations sociétales. Parmi ceux annoncés :
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La légitimité de la chasse : un sujet qui divise urbains et ruraux, militants écologistes et défenseurs des traditions.
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Le combat féministe : une thématique sur laquelle Dupond-Moretti s’est déjà exprimé, parfois de manière controversée.
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La politisation de la justice : un thème qu’il connaît mieux que quiconque, pour avoir été au cœur de toutes les polémiques en tant que ministre.
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La réalité de l’insécurité en France : un terrain miné qui oppose fréquemment chiffres officiels et ressentis populaires.
Chaque débat promet d’être vif, intense, et porteur d’enseignements sur l’état de notre société.
Une figure clivante, mais respectée
Éric Dupond-Moretti, surnommé "Acquittator" pour son nombre impressionnant de procès gagnés, n’est pas un homme qui laisse indifférent. Sa parole est tranchante, sa pensée rapide, son style frontal. Ministre décrié par une partie du monde judiciaire, adoré par d’autres pour sa sincérité, il a su imposer son franc-parler dans tous les domaines.
Aujourd’hui, en acceptant ce rôle télévisé, il s’expose de nouveau au jugement du public, mais dans un registre différent : celui du débatteur. Un exercice dans lequel il excelle, comme il l’a montré à plusieurs reprises sur les plateaux politiques, notamment lors de son passage remarqué sur France 2, face à Laure Lavalette, où il avait lancé la désormais fameuse réplique : "Vous vous servez du cercueil de Lola comme d’un marchepied."
Une nouvelle vie médiatique ?
Cette émission pourrait bien être le début d’une nouvelle carrière pour Dupond-Moretti dans l’audiovisuel. Son goût pour la parole, son sens du punchline, et sa notoriété nationale en font une figure idéale pour ce type de format.
En cela, "Seul contre tous" s’inscrit dans une tendance plus large : celle de voir des figures politiques, anciennes ou en retrait, devenir acteurs des médias, à l’image de Roselyne Bachelot, Rachida Dati ou encore Ségolène Royal. Un phénomène révélateur du glissement progressif entre les sphères politiques et médiatiques.
Paris Première : la chaîne qui ose
Le choix de Paris Première pour accueillir ce programme n’est pas anodin. Chaîne du groupe M6, elle s’est forgée une réputation de laboratoire d’idées et de formats innovants. Elle a déjà accueilli des débats atypiques, des documentaires engagés et des figures fortes comme Éric Naulleau ou Franz-Olivier Giesbert.
Avec "Seul contre tous", la chaîne confirme son ambition d’être un lieu de débat exigeant, mais accessible. Un espace où la parole politique peut se déployer sans filtre.
Une programmation stratégique, dans un contexte de mutation
L’arrivée d’Éric Dupond-Moretti à l’antenne s’inscrit dans un moment particulier pour le paysage télévisuel français. La fermeture de C8, récemment actée par l’Arcom, a bouleversé les équilibres. Certains formats disparaissent, d’autres cherchent un nouveau souffle. L’audience est en demande de contenus sérieux, authentiques, porteurs de sens.
Paris Première pourrait donc, grâce à cette émission, attirer un public en quête de fond, lassé des débats criards et des clashs stériles.
Vers une redéfinition du débat politique ?
Avec "Seul contre tous", le débat politique à la télévision prend un tournant. Plus proche du théâtre de conscience que du talk-show de fin de soirée, ce format pourrait inspirer d’autres chaînes. L’idée d’un débat sans animateur, en lieu neutre, avec des intervenants surprises, redonne ses lettres de noblesse à l’échange d’idées.
Le spectateur, quant à lui, est placé dans une position d’observateur actif, témoin de joutes oratoires qui dépassent les postures habituelles.
Conclusion : une émission à surveiller de très près
Seul contre tous promet d’être l’un des événements télévisuels du printemps 2025. En confiant les rênes de ce programme à Éric Dupond-Moretti, Paris Première joue une carte audacieuse, mais potentiellement gagnante. Le public, de plus en plus friand de débats de qualité, pourrait bien répondre présent.
À l’heure où les clivages s’intensifient et où la parole politique semble parfois galvaudée, il était temps de réinventer les codes. Et qui mieux que l’ancien Garde des Sceaux, avocat des causes difficiles, pour incarner ce renouveau ?
Rendez-vous en mai sur Paris Première pour le premier épisode de cette joute inédite.