Le Festival de Cannes 2025, événement cinématographique majeur, se déroule du 13 au 24 mai sur la Croisette. Cette 78ème édition, très attendue par les professionnels et le public, est marquée par une actualité brûlante : l’exclusion de l’acteur Théo Navarro-Mussy, connu pour son rôle dans la série Hippocrate, en raison d’accusations de viols et de violences portées par trois anciennes compagnes.

Cette décision, prise avant même l’ouverture officielle du Festival, montre la volonté des organisateurs de renforcer leur politique éthique à l’ère post-#MeToo et de réagir rapidement face à toute suspicion de comportement inapproprié.

Qui est Théo Navarro-Mussy ?

Théo Navarro-Mussy est un acteur français révélé par la série médicale Hippocrate. Il s’est également illustré dans plusieurs productions cinématographiques et télévisuelles, dont le film Dossier 137 de Dominik Moll, présenté en sélection officielle à Cannes cette année.

Son ascension fulgurante dans le paysage audiovisuel français s’accompagne aujourd’hui d’une polémique judiciaire, qui remet en question sa participation aux grands événements du secteur.

Les faits reprochés : Violences et plaintes déposées

Selon les informations relayées par Télérama, Théo Navarro-Mussy fait l’objet d’une plainte déposée par trois anciennes compagnes pour des faits présumés de viols, violences physiques et morales survenus entre 2018 et 2020. Ces accusations, bien que survenues dans la sphère privée, ont eu un impact direct sur sa présence à Cannes.

La plainte, classée sans suite en avril 2025 pour "infraction insuffisamment caractérisée", n’a toutefois pas mis un terme à l’affaire. Les plaignantes ont annoncé leur intention de déposer un recours en se constituant partie civile, relançant ainsi le processus judiciaire.

Réaction du Festival de Cannes : Une exclusion préventive

Le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, a confirmé l’exclusion de Théo Navarro-Mussy en accord avec la production du film Dossier 137. Cette mesure vise à préserver l’image du Festival et à garantir un environnement respectueux pour tous les participants.

Dans une déclaration à Télérama, Thierry Frémaux a précisé : "C’est parce qu’il y a recours et donc poursuite de l’instruction que le cas est non suspensif. Quand la justice passe définitivement, cela devient différent." Le Festival agit donc en amont, sans attendre la conclusion définitive de la procédure judiciaire.

Position de la défense : L’acteur mis hors de cause à ce stade

L’avocate de Théo Navarro-Mussy, Me Marion Pouzet-Gagliardi, a rappelé que son client a été "mis hors de cause" par la justice à ce stade. Elle précise n’avoir reçu aucune information sur une éventuelle poursuite judiciaire en cours, soulignant que le projet de plainte avec constitution de partie civile n’a pas encore été acté officiellement.

Malgré cette absence de poursuites formelles, le Festival a choisi d’appliquer le principe de précaution, illustrant la complexité des questions éthiques dans le secteur du cinéma.

L’évolution des critères éthiques à Cannes

Depuis plusieurs éditions, le Festival de Cannes s’efforce de redéfinir ses critères éthiques, notamment sous l’impulsion du mouvement #MeToo. Les productions sélectionnées doivent désormais garantir que "les conditions de sécurité, d’intégrité et de dignité des personnes ont été respectées tout au long du processus de fabrication" d’un film.

Thierry Frémaux insiste sur la nécessité d’agir au cas par cas, surtout lorsque de nouveaux éléments apparaissent. Cette politique vise à protéger les victimes potentielles et à instaurer une culture de la responsabilité au sein de l’industrie cinématographique.

Tableau récapitulatif : Chronologie de l’affaire Théo Navarro-Mussy

Les enjeux pour le Festival et le cinéma français

L’affaire Théo Navarro-Mussy soulève des questions cruciales pour le Festival de Cannes et, plus largement, pour le cinéma français. Comment concilier présomption d’innocence et devoir de protection des victimes présumées ? Quelle posture adopter face à des accusations non jugées mais médiatisées ?

Le Festival, en excluant l’acteur, cherche à préserver son image et à envoyer un signal fort sur l’importance de l’éthique. Cette décision pourrait faire jurisprudence et influencer la gestion de cas similaires dans d’autres festivals ou institutions culturelles.

Réactions dans l’industrie et auprès du public

L’exclusion de Théo Navarro-Mussy a suscité de nombreuses réactions, tant dans le milieu du cinéma que parmi le grand public. Certains saluent la réactivité du Festival, estimant qu’il est essentiel de protéger les victimes potentielles et de promouvoir un environnement sain. D’autres, en revanche, s’interrogent sur le respect de la présomption d’innocence et sur les conséquences pour la carrière de l’acteur.

Ce débat met en lumière la difficulté de trouver un équilibre entre justice, éthique et médiatisation dans le traitement des affaires sensibles.

Le contexte #MeToo et la transformation du cinéma

Depuis le mouvement #MeToo, le monde du cinéma est confronté à une profonde remise en question de ses pratiques. Les festivals, producteurs et diffuseurs sont désormais tenus de prendre en compte les comportements des artistes, même en dehors des plateaux.

Cette transformation s’accompagne d’une vigilance accrue sur les questions de harcèlement, de violences sexuelles et de respect des droits des victimes. Le cas de Théo Navarro-Mussy s’inscrit ainsi dans une tendance de fond visant à moraliser le secteur et à restaurer la confiance du public.

Autres affaires et politique de tolérance zéro à Cannes

Le Festival de Cannes a indiqué qu’il surveillait également d’autres dossiers sensibles, impliquant des personnalités du cinéma faisant l’objet de signalements. Cette politique de tolérance zéro vise à prévenir tout scandale susceptible de ternir l’image du Festival et à instaurer un climat de confiance pour les professionnels et le public.

Cette vigilance accrue pourrait conduire à une évolution durable des critères de sélection et des modalités de participation aux grands événements culturels.

Conclusion : Un Festival de Cannes 2025 sous le signe de l’éthique

L’exclusion de Théo Navarro-Mussy du Festival de Cannes 2025 marque un tournant dans la gestion des affaires sensibles dans le monde du cinéma. Entre respect de la présomption d’innocence et nécessité de protéger les victimes présumées, le Festival opte pour une politique de précaution et d’exemplarité.

Cette affaire, qui continue de faire débat, illustre les nouveaux défis auxquels sont confrontés les organisateurs d’événements culturels à l’ère post-#MeToo. Le cinéma français, tout comme ses festivals emblématiques, doit désormais composer avec des attentes éthiques élevées et une exigence de transparence accrue.

Le Festival de Cannes 2025 restera sans doute dans les mémoires comme l’édition où l’éthique et la responsabilité ont pris le pas sur la simple célébration du septième art.