Révélée au grand public grâce à ses rôles dans les séries françaises Plan Cœur, Belle, belle, belle ou encore Avec ou sans enfants ?, Joséphine Draï s’est livrée avec une rare sincérité sur son combat contre les troubles alimentaires. Invitée sur le plateau de « Ça commence aujourd’hui » sur France 2, l’actrice de 41 ans a partagé une période de sa vie marquée par la souffrance, mais aussi par une profonde résilience.
Une transformation physique douloureuse, de 40 à 80 kilos
Durant l’émission animée par Faustine Bollaert, Joséphine Draï a dévoilé les dessous d’une transformation corporelle qu’elle a longtemps vécue comme une déchirure. En proie à des crises de boulimie incontrôlables, elle a vu son poids doubler, passant de 40 à 80 kilos en quelques années. Cette prise de poids soudaine a eu un impact direct sur sa carrière artistique, la poussant à s’éloigner temporairement des plateaux de tournage.
« Quand tu te trouves canon à 40 kilos, que tu montes à 80, il y a une rupture brutale. J’ai fini par ne plus supporter mon image », a-t-elle confié. Ce rejet de soi, nourri par une pression constante liée au regard des autres, l’a conduite à suspendre sa carrière d’actrice pendant plusieurs années.
Un métier de lumière difficile à concilier avec la honte de soi
Dans un univers où l’image joue un rôle capital, le rapport au corps peut devenir une prison mentale. Joséphine Draï évoque « des années d’extrême souffrance », rythmées par des phases de boulimie et de restriction. Elle explique s’être éloignée du métier de comédienne pour se reconstruire autrement : « Je ne supportais plus de me voir. Je me suis tournée vers la musique et l’écriture, ce qui m’a permis d’ouvrir d’autres portes ». Ces années ont été un temps de gestation artistique autant qu’une lutte intérieure.
L’humour, une arme thérapeutique et un outil de résilience
C’est dans l’humour que l’actrice a trouvé une forme de thérapie. Monteuse de stand-up, chroniqueuse radio, scénariste… Joséphine a transformé sa douleur en matière créative. « Faire rire, c’est devenu un exutoire, une manière de reprendre le contrôle », raconte-t-elle. L’autodérision lui a permis de désamorcer le poids du regard social, notamment sur son corps et son image.
Une ancienne collègue de France Inter l’a d’ailleurs évoqué avec émotion : « Tu es arrivée et tu as dit ‘Nous les grosses’, alors que tu étais magnifique. Le décalage entre ton image de toi et la perception extérieure était frappant ».
Une prise de parole essentielle sur les troubles alimentaires
Joséphine Draï n’élude aucun sujet. Elle insiste : « On ne guérit jamais totalement des troubles alimentaires. On apprend à les apprivoiser, à les dompter ». Cette déclaration, lucide et responsable, vise autant à informer qu’à déstigmatiser. Elle souhaite rappeler que les troubles du comportement alimentaire (TCA) ne se réduisent pas à des chiffres sur une balance.
Elle précise également que le travail thérapeutique a été long et complexe. Voici un résumé de son évolution :
Période | Poids approximatif | État émotionnel | Activité principale |
---|---|---|---|
Début de carrière | ~40 kg | Fragilité, quête de perfection | Actrice |
Période de crise | ~80 kg | Souffrance, isolement | Pause artistique |
Phase de reconstruction | Variable | Apaisement progressif | Écriture, humour, musique |
Une carrière artistique relancée avec authenticité
Malgré les blessures, Joséphine Draï est revenue sur le devant de la scène, animée par une volonté de parler vrai. Sa capacité à transformer ses failles en forces a séduit un large public, sensible à son humour mordant et à sa vulnérabilité assumée. Elle affirme ne plus chercher à plaire, mais à être en accord avec elle-même.
« Je ne sais pas analyser ce que ça me fait de faire rire les gens, mais je sais que c’est une forme de réparation », confie-t-elle. Ce retour, nourri par la sincérité, marque une nouvelle étape dans sa carrière : celle d’une artiste complète, qui mêle émotion, rire et introspection.
Un message d’espoir pour les personnes concernées par les TCA
Au-delà de son propre parcours, le témoignage de Joséphine Draï résonne comme une voix importante pour toutes les personnes touchées par les TCA. Sans minimiser la souffrance, elle apporte une perspective nuancée : celle de la cohabitation possible avec ses blessures, sans pour autant s’y laisser enfermer.
Son message est clair : il est possible de se réinventer, de rebâtir une carrière et une identité en dehors des standards dictés par la société. Joséphine Draï incarne cette résilience lucide, drôle et profondément humaine.
De l’obscurité à la lumière, un parcours inspirant
Le récit de Joséphine Draï est bien plus qu’une confession. C’est un témoignage fort, qui parle à toutes celles et ceux confrontés à des troubles invisibles. Entre douleurs intimes et renaissance artistique, elle trace un chemin sincère vers la réconciliation avec soi-même. En assumant sa transformation physique et mentale, elle offre un modèle de courage et d’authenticité, à l’image d’une génération d’artistes engagés.
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