À l’aube de son arrivée au 20 Heures de France 2, Léa Salamé clarifie sans détour sa position face à une potentielle candidature présidentielle de son compagnon, Raphaël Glucksmann. Retour complet sur une prise de position médiatique forte et sur le parcours d’une figure incontournable du paysage audiovisuel français.

Un virage stratégique dans la carrière de Léa Salamé

En cette rentrée 2025, Léa Salamé se prépare à succéder à Anne-Sophie Lapix à la tête du journal télévisé de 20 Heures sur France 2. Une décision inattendue, qu’elle-même n’avait pas envisagée au départ. « Le JT, je n’en ai jamais rêvé », a-t-elle confié à Libération le 23 juillet.

Cette nomination marque une évolution majeure dans son parcours professionnel. Après avoir quitté la matinale de France Inter, la journaliste conserve néanmoins la présentation de son émission emblématique "Quelle époque !" sur France 2, affirmant sa volonté de rester connectée au débat sociétal et culturel.

Une sollicitation de dernière minute par France Télévisions

Selon les révélations de Libération, l’appel de Delphine Ernotte-Cunci, présidente de France Télévisions, est intervenu à la mi-juin, après le refus de Caroline Roux pour ce poste. Dans un contexte de pression croissante sur l’audiovisuel public, Léa Salamé a estimé qu’il était de sa responsabilité de répondre présente. « L’audiovisuel public est un trésor national », rappelle-t-elle, mettant en avant son rôle dans le financement de la culture et de l’information indépendante.

Une offre concurrente alléchante refusée

En parallèle, elle menait des discussions avec Rodolphe Saadé, nouveau propriétaire de BFMTV, autour d’un projet de talk-show quotidien. Une proposition estimée à 50 000 euros par mois, selon le quotidien. Toutefois, la journaliste a choisi France 2, pour un salaire deux fois inférieur, à condition de conserver "Quelle époque !". Un choix motivé par l’éthique et l’attachement au service public.

Une ligne rouge : la candidature potentielle de Raphaël Glucksmann

Le cœur du débat porte sur un possible conflit d’intérêts. Léa Salamé partage sa vie avec Raphaël Glucksmann, député européen du mouvement Place Publique, pressenti comme candidat à l’élection présidentielle de 2027. Interrogée par Libération, la journaliste tranche sans ambiguïté : « S’il se lance, je quitterai l’antenne ».

Une déclaration qui renforce sa crédibilité et son sens des responsabilités journalistiques, dans un paysage médiatique de plus en plus scruté.

Un engagement réitéré dans plusieurs interviews

Dans une interview accordée à La Tribune du dimanche le 22 juin 2025, elle rappelle qu’elle a su cloisonner ses fonctions malgré les mandats électoraux de son compagnon : « Il est député européen depuis six ans, et cela ne m’a pas empêchée de présenter 'L’émission politique' pendant cinq ans, d’animer l’interview du 14-Juillet, ou le débat d’entre-deux-tours en 2022. »

Elle ajoute cependant que si son compagnon s’engage dans une course présidentielle, il lui paraîtrait naturel de se mettre en retrait. Un principe qu’elle a déjà appliqué à deux reprises lors des campagnes européennes précédentes.

Une relation fondée sur la transparence et la réciprocité

Dans un autre entretien, cette fois avec Paris Match, Léa Salamé revient sur les débuts de sa relation avec Raphaël Glucksmann : « Quand je l’ai rencontré, c’était un intellectuel, pas un homme politique. »

Elle évoque leur fonctionnement de couple avec franchise : « On mène chacun notre carrière, et on se met en retrait à tour de rôle. On a choisi la transparence et le cloisonnement. » Elle souligne aussi l’importance du soutien mutuel et l’absence de rivalité : « Raphaël est un homme qui sait se réjouir du succès d’une femme. »

Tableau récapitulatif : Parcours de Léa Salamé

Une position exemplaire entre intégrité et engagement

En affirmant qu’elle quittera le JT de 20 Heures si son compagnon se lance dans la course présidentielle, Léa Salamé démontre une exigence rare dans le monde des médias. Transparence, éthique et professionnalisme définissent la ligne de conduite qu’elle s’impose, au service d’un journalisme exigeant et crédible.

Face à un enjeu aussi sensible, sa posture inspire confiance et renforce sa légitimité. Un exemple à suivre dans un paysage médiatique en pleine mutation.