Les affaires lucratives de David Pujadas : enquête sur sa société de production

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David Pujadas s’impose depuis plus de deux décennies comme une figure majeure du paysage audiovisuel français. Ancien présentateur vedette du journal télévisé de 20 heures sur France 2 pendant seize ans, il anime aujourd’hui l’émission 24 Heures Pujadas sur LCI. Diffusée en début de soirée du lundi au jeudi, cette tranche d’information rassemble en moyenne 300 000 téléspectateurs, devançant régulièrement les audiences concurrentes de la même plage horaire.

 

Une production en interne via sa propre société

Contrairement à de nombreux programmes télévisés diffusés sur LCI, celui de David Pujadas est produit de manière externe par sa propre structure : Particules Productions. Fondée en 2016 en collaboration avec Mathilde Pasinetti, ancienne productrice d’Envoyé Spécial, la société s’est révélée particulièrement rentable pour le journaliste. À travers elle, il cumule à la fois rémunération salariale et bénéfices issus des dividendes.

 

Des revenus substantiels : chiffres à l’appui

Le site L’Informé, spécialisé dans l’enquête économique, révèle dans un article du 9 juillet les montants perçus par David Pujadas via sa structure. Les estimations font état d’un salaire annuel supérieur à 335 000 euros, auquel s’ajoutent des dividendes de l’ordre de 2,5 millions d’euros versés entre 2017 et 2023.

Année Revenus salariaux Dividendes perçus
2017 - 2023 ~335 000 €/an 2,5 M€ (cumulés)
2024 et après ~1 000 000 €/an (prévision) 100 % des bénéfices

 

Un monopole acquis en 2024

Depuis le départ de Mathilde Pasinetti en 2024, promue à la direction des magazines d’information du groupe TF1, David Pujadas est désormais l’unique propriétaire de Particules Productions. Cette nouvelle configuration lui permet de capter la totalité des bénéfices générés, consolidant davantage sa position dans le monde de la production audiovisuelle.

 

Une diversification vers la communication d’entreprise

Fort de cette réussite entrepreneuriale, le journaliste a développé une filiale spécialisée dans la communication corporate : Particules B. Cette branche propose la réalisation de contenus institutionnels pour de grandes entreprises, à l’image de Michelin, Natixis ou encore Hyundai. Une expansion qui, bien qu’éloignée de l’univers journalistique, suscite quelques interrogations déontologiques.

 

Questions déontologiques autour de certaines collaborations

Le média L’Informé souligne certains cas où les liens entre journalisme et intérêts privés semblent flous. En janvier, David Pujadas aurait encensé à l’antenne le PDG de Michelin, Florent Menegaux, qualifié de « patron social et éthique », sans faire mention d’une précédente collaboration entre Michelin et Particules B. De même, Patrick Artus, économiste souvent invité sur le plateau, appartient au comité exécutif de Natixis, également client de la société.

 

La position défensive de David Pujadas

Interrogé sur ces potentielles ambiguïtés, le journaliste se défend fermement. Il réfute toute pratique de « ménages » ou de compromis éditoriaux en échange de contreparties commerciales. Dans une interview accordée à Capital, il explique : « Il m’arrive de rencontrer des dirigeants autour d’un café ou lors de déjeuners, mais il n’a jamais été question de publicité ou de rémunération en échange d’une présence à l’antenne. »

 

Un équilibre délicat entre journalisme et entrepreneuriat

La trajectoire de David Pujadas illustre un nouveau modèle dans le journalisme contemporain, où l'indépendance éditoriale peut coexister — non sans débats — avec des intérêts économiques personnels. Cette posture soulève des interrogations légitimes sur la transparence, l’éthique et les limites entre production journalistique et activité commerciale.

 

Une réussite professionnelle qui fait débat

David Pujadas incarne à la fois la réussite médiatique et entrepreneuriale. Sa société Particules Productions, désormais entièrement sous son contrôle, représente une source de revenus significative. Cependant, la gestion de sa double casquette de journaliste et de producteur commercial soulève des inquiétudes relatives à la neutralité de l’information. Dans un contexte où la confiance dans les médias est plus que jamais en jeu, cette situation appelle à une vigilance accrue quant aux potentiels conflits d’intérêts.

Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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