Le déplacement de Gérald Darmanin en Guyane, censé rassurer la population locale quant à la création d’un quartier de haute sécurité à Saint-Laurent du Maroni, a rapidement dégénéré suite à un échange houleux avec un journaliste de Guyane La 1ère. Une simple question a suffi à faire monter la tension lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 16 mai 2025.
Une réaction jugée inappropriée
Alors que le journaliste évoquait les inquiétudes concernant l’arrivée possible de détenus en provenance de métropole, Gérald Darmanin aurait rétorqué avec virulence, qualifiant ces propos d’« insulte à la République » et d’« idiot ». Des propos qui ont immédiatement été dénoncés par les syndicats de journalistes, ainsi que par la direction de Guyane La 1ère.
Guyane La 1ère monte au créneau
Dans un communiqué publié le dimanche 18 mai, la direction de la chaîne a rappelé que son journaliste ne faisait que relayer les craintes de la population et des élus guyanais. L’affaire a pris une ampleur nationale, mettant en lumière la sensibilité mémorielle liée au bagne de Guyane, fermé en 1953.
La mise au point de l’entourage du ministre
Pour désamorcer la controverse, l’entourage du ministre a précisé que l’adjectif « idiot » visait les propos relayés, non la personne du journaliste. Franceinfo, via sa cellule de vérification "Vrai ou Faux", a publié un verbatim complet de l’échange, suggérant une interprétation ambigüe des propos de Darmanin.
Les syndicats exigent des excuses
L’Union nationale des syndicats de journalistes (SNJ) et l’Unsa-SRCTA Guyane ont publié un communiqué commun dénonçant les paroles du ministre comme une atteinte grave à la liberté de la presse. Ils rappellent que le rôle d’un journaliste est de poser des questions, même dérangeantes.
Le poids de l’histoire : le bagne de Guyane
Entre 1795 et 1953, la Guyane fut le théâtre d’un système pénitentiaire sévère. Des milliers de prisonniers y furent envoyés, y compris des journalistes, des intellectuels et des opposants politiques. Ce passé douloureux continue de hanter la mémoire collective, en particulier à Saint-Laurent du Maroni, principal site historique du bagne.
Tableau récapitulatif : éléments clés de la controverse
| Élément | Détail |
|---|---|
| Date de la conférence | 16 mai 2025 |
| Lieu | Saint-Laurent du Maroni, Guyane |
| Propos controversés | "C'est une insulte à la République", "complètement idiot" |
| Réaction de Guyane La 1ère | Soutien total à leur journaliste |
| Réaction de l’entourage du ministre | Démenti des insultes envers la personne du journaliste |
| Demandes | Excuses publiques exigées |
Darmanin clarifie sa position
Face à la pression médiatique et politique, Gérald Darmanin a assuré que la nouvelle prison n’accueillerait pas de détenus venus de métropole. Selon lui, la Guyane et les Antilles comptent déjà suffisamment de profils à haut risque pour remplir ce quartier de haute sécurité.
Un débat national sur la mémoire et la sécurité
Cette affaire met en lumière les tensions récurrentes entre Paris et les territoires ultramarins, où les décisions sécuritaires sont souvent perçues comme imposées. Le spectre du bagne plane toujours, et la mémoire locale reste un enjeu politique sensible.
Entre communication politique et liberté de la presse
L’épisode guyanais de Gérald Darmanin illustre la difficulté pour les responsables politiques de gérer la communication en territoire sensible. Si la presse doit pouvoir questionner, les représentants de l’État doivent répondre avec mesure. La polémique rappelle enfin que la liberté de la presse reste un pilier non négociable de la démocratie française.
