La Société des journalistes (SDJ) de France Télévisions monte au créneau après des attaques jugées graves de la part de Rachida Dati. Retour complet sur cette affaire mêlant politique, médias et liberté de la presse.
Une enquête explosive diffusée par France 2
Le 5 juin 2025, France 2 diffusait un numéro de Complément d'enquête intitulé : "Rachida Dati, la conquête à tout prix". Ce reportage révélait que la ministre de la Culture aurait perçu près de 299.000 euros du cabinet Gide Loyrette Nouel, lié à GDF Suez, sans se déporter lors de votes concernés au Parlement européen.
Des images diffusées sur les réseaux montrent la ministre réagissant vivement face aux journalistes : "Vous m'emmerdez", a-t-elle lancé, qualifiant l'équipe de tournage de "voyous". Ces propos ont vivement choqué les professionnels du secteur.
Réactions indignées de la Société des journalistes
Dans un communiqué publié le 19 juin, la SDJ dénonce des "menaces, pressions et agressions" émanant de la ministre. Elle accuse notamment une collaboratrice de Rachida Dati d'avoir frappé la caméra d'un journaliste à Perpignan. Cette agression, selon eux, constitue une atteinte directe à la liberté de la presse.
Ce n'est pas la première fois que la ministre adopte une posture conflictuelle avec les médias. En 2015, elle avait déjà qualifié Élise Lucet de "pauvre fille" lorsque celle-ci cherchait à l'interroger dans le cadre d'une autre enquête journalistique.
Pressions sur la direction de France Télévisions ?
Tristan Waleckx, présentateur de Complément d'enquête, a confirmé dans Le Monde que des tentatives d’influence avaient bien eu lieu, bien que la direction n’ait demandé aucune modification du contenu diffusé.
La SDJ s’inquiète de ces pratiques et appelle à une protection renforcée de l’indépendance rédactionnelle au sein du groupe public.
Une altercation en direct sur "C à vous"
Le 18 juin, Rachida Dati était l’invitée de l’émission C à vous. Agacée par les questions du journaliste Patrick Cohen, elle l’a publiquement mis en cause, évoquant une enquête de Mediapart concernant son supposé comportement au travail.
Voici un extrait de l’échange :
Rachida Dati : « Est-ce que vous harcelez vos collaborateurs ? »
Patrick Cohen : « Je n’ai fait l’objet d’aucune procédure judiciaire. »
La ministre a menacé de déclencher une procédure judiciaire, évoquant un possible dépôt d'article 40. Pourtant, l’enquête citée ne mentionnait pas de harcèlement mais une gestion qualifiée de "dure" par d'anciens collaborateurs.
Un climat tendu entre médias et politiques
La relation entre pouvoir politique et journalisme semble se tendre. La SDJ souligne que les journalistes doivent pouvoir exercer leur mission sans être intimidés, ni menacés. Elle appelle tous les élus à respecter le rôle fondamental de la presse dans la démocratie.
Dans ce contexte, voici un tableau récapitulatif des faits majeurs :
| Date | Événement | Réaction |
|---|---|---|
| 5 juin 2025 | Diffusion du reportage sur Rachida Dati | Propos injurieux envers les journalistes |
| 23 mai 2025 | Altercation à Perpignan | Caméra frappée par une collaboratrice |
| 18 juin 2025 | Échange tendu avec Patrick Cohen | Menace de poursuites judiciaires |
| 19 juin 2025 | Communiqué de la SDJ | Appel au respect de la liberté de la presse |
Un enjeu démocratique majeur
La controverse autour de Rachida Dati et de France Télévisions remet en lumière la fragilité de l’indépendance journalistique face aux pressions politiques. Alors que les médias jouent un rôle essentiel dans l'information citoyenne, les agressions verbales ou physiques ne doivent jamais devenir la norme.
Il appartient désormais aux institutions et aux responsables politiques de garantir un climat serein pour l'exercice du journalisme, condition essentielle à toute démocratie saine et équilibrée.
