Le 22 juillet 2025, une séquence inattendue a marqué le paysage audiovisuel et politique français. Quelques minutes après avoir terminé son entretien avec Thomas Misrachi sur LCI, la ministre de la Culture, Rachida Dati, est revenue sur le plateau sans y être invitée, provoquant un échange tendu avec l’éditorialiste Guillaume Roquette. Une intervention qui survient alors que la ministre est renvoyée en correctionnelle pour corruption dans l'affaire Carlos Ghosn.
Une communication politique sous tension en pleine procédure judiciaire
Ce même jour, le groupe TF1 offrait une large visibilité à deux membres éminents du gouvernement : Gérald Darmanin au JT de 20H sur TF1 et Rachida Dati sur LCI. En pleine tempête judiciaire, cette dernière s’est exprimée sur son avenir politique, tout en s’attaquant frontalement aux magistrats en charge de son dossier.
Inculpée pour des faits de corruption passive et trafic d’influence, elle a vivement contesté les accusations portées contre elle lors de son passage sur le canal d’information du groupe TF1, dénonçant une enquête émaillée d’irrégularités procédurales.
Retour inattendu sur le plateau : Rachida Dati défie les éditorialistes
Alors que les journalistes débattaient des propos tenus par la ministre, celle-ci est soudainement réapparue sur le plateau. "Je vous ai entendu, Guillaume Roquette", a-t-elle lancé avec véhémence, contestant fermement les propos du directeur du "Figaro Magazine" qui évoquait la position de Renault comme partie civile dans le dossier.
Dans un échange vif, Dati a précisé que son contrat avait été signé avec l’alliance Renault-Nissan, et non avec Renault seul. Elle a accusé Jean-Dominique Senard, président de Renault, de vouloir solder ses comptes personnels avec Carlos Ghosn à travers cette procédure.
Une confrontation verbale marquante entre politique et presse
Face à une rédaction interloquée, Rachida Dati a livré un véritable réquisitoire contre l’institution judiciaire, tout en prenant à partie les éditorialistes présents. L’ambiance, d’abord studieuse, s’est rapidement tendue sous l’effet de cette confrontation directe.
Thomas Misrachi, tentant de maintenir l’équilibre du débat, a souligné que la ministre s’était approprié le plateau. Ce à quoi elle a répliqué ironiquement : "Je reste en régie".
Procès à venir : les chefs d’accusation qui pèsent sur Rachida Dati
Dans cette affaire sensible, la ministre est soupçonnée d’avoir perçu près de 900.000 euros entre 2010 et 2012 de la part de RNBV, entité néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan. À l’époque, elle exerçait la profession d’avocate tout en siégeant au Parlement européen. Les juges estiment que les prestations facturées n’ont pas été justifiées par des travaux effectifs.
Années | Montants perçus | Entité contractante |
---|---|---|
2010 - 2012 | 900.000 € | RNBV (Renault-Nissan BV) |
Une défense offensive face aux accusations de lobbying
Selon l’ordonnance des juges, dont l’AFP a obtenu copie, les actions de Mme Dati au sein du Parlement européen relèveraient davantage d’une activité de lobbying que d’un conseil juridique. Une position que réfute fermement la ministre, qui soutient que ses prestations étaient réelles et conformes à sa fonction d’avocate.
Elle affirme notamment que Carlos Ghosn, en tant que dirigeant de multinationales, n’avait aucunement besoin de ses services pour influencer les institutions européennes.
Autres controverses : le cas GDF Suez
Un autre point sensible pèse sur Rachida Dati : selon des enquêtes du "Nouvel Obs" et de "Complément d'enquête", elle aurait également touché 299.000 euros de GDF Suez sans en déclarer l'origine. Là encore, la ministre nie toute malversation et dénonce une campagne de diffamation visant à nuire à sa réputation politique.
Une stratégie médiatique assumée en pleine crise judiciaire
La réapparition soudaine de Rachida Dati sur le plateau de LCI constitue un acte de communication politique parfaitement maîtrisé. En reprenant la main sur le discours, elle a imposé ses arguments, s’adressant à la fois aux journalistes et aux téléspectateurs.
Dans un contexte où l’image publique est cruciale, la ministre entend démontrer sa combativité, tout en contestant la légitimité de la procédure judiciaire engagée à son encontre.
Un épisode révélateur des tensions entre pouvoir et justice
Cette séquence télévisée met en lumière les tensions croissantes entre l’exécutif et l’institution judiciaire. À quelques mois d’échéances politiques majeures, le positionnement de Rachida Dati cristallise les divisions et interroge sur les limites de l’immunité politique face aux procédures pénales.
Reste à savoir si cette stratégie d’hyperprésence médiatique saura convaincre l’opinion publique… ou renforcer les soupçons qui pèsent sur elle.
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