Près de cinq ans après son départ retentissant, Stéphane Guy retrouve les studios de Canal+ suite à une décision de la Cour d'appel de Paris qui a annulé son licenciement. Une affaire qui relance un débat crucial sur la liberté d'expression dans les médias audiovisuels français.
Une décision de justice qui bouleverse Canal+
Le 25 juin 2025, la Cour d'appel de Paris a tranché : le licenciement de Stéphane Guy est jugé sans fondement valable. L'animateur avait été sanctionné pour avoir publiquement soutenu son collègue Sébastien Thoen, évincé de Canal+ suite à une parodie satirique de l'émission L'heure des pros de CNews. En conséquence, le groupe est contraint non seulement de réintégrer le journaliste, mais également de lui verser plus de 700.000 euros au titre de dommages, salaires arriérés et frais annexes.
La réaction de la direction des sports de Canal+
Interrogé par le quotidien L'Équipe le 19 juillet, Thomas Sénécal, directeur des sports de Canal+, a confirmé que la chaîne respectera la décision judiciaire. Toutefois, il a précisé que "nous n'avons pas encore échangé de manière précise sur ses missions". Un flou persiste donc sur les contours de son futur rôle au sein de l'équipe des sports.
Rappel des faits : un licenciement controversé
Le 5 décembre 2020, à la mi-temps d'un match de Ligue 1, Stéphane Guy avait publiquement salué son confrère évincé : "Je veux saluer l'ami Sébastien Thoen, [...] bon vent à lui". Il avait même cité Coluche en direct. Cette prise de parole, jugée non autorisée, avait entraîné son licenciement, provoquant une vague d'indignation.
Dates clés | Événement |
---|---|
5 décembre 2020 | Message de soutien à Thoen à l'antenne |
10 décembre 2020 | Licenciement de Stéphane Guy |
25 juin 2025 | Annulation du licenciement par la Cour d'appel |
Une mobilisation interne inédite chez Canal+
Face à cette sanction, près de 150 salariés de Canal+ avaient publié une lettre commune dénonçant une atteinte à la liberté d'expression. Environ 70 d'entre eux, issus pour la plupart de la rédaction des sports, s'étaient même réunis devant le siège de la chaîne, masqués à l'effigie de Stéphane Guy. Leur slogan : "Nous sommes tous des Stéphane Guy potentiels".
Maxime Saada, une position assumée mais contestée
Le président de Canal+, Maxime Saada, avait justifié la décision en mars 2021 dans une interview : "Je lui ai rappelé que ce n'était pas son antenne et qu'il ne pouvait pas dire ce qu'il voulait en direct". Une conception hiérarchique du métier qui a, depuis, été battue en brèche par la justice.
Une jurisprudence pour le journalisme sportif ?
La décision de la Cour d'appel pourrait bien faire jurisprudence. Elle souligne l'importance de protéger la liberté d'expression, même au sein de structures privées comme les chaînes de télévision. Pour de nombreux professionnels du secteur, il s'agit d'une avancée significative dans le rapport entre journalistes et employeurs.
Stéphane Guy : un retour avec le sourire et des convictions intactes
Invité sur le plateau de L'Équipe du soir, Stéphane Guy a réagi avec humour : "Il faudra que je demande l'autorisation de Canal+ pour venir ici à la rentrée". Mais il a aussi eu un mot pour ses collègues : "Une pensée à tous mes camarades [...] Une trentaine n'ont pas été réintégrés. Vive la liberté d'expression !".
Un retour emblématique et des enjeux dépassant le sport
Le cas Stéphane Guy est bien plus qu'une affaire de licenciement. Il est devenu un symbole des tensions entre liberté d'expression et discipline interne dans les médias contemporains. Alors que Canal+ doit gérer les suites de cette réintégration imposée, la profession tout entière observe les répercussions de cette décision qui pourrait redessiner les contours du journalisme audiovisuel en France.
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