Depuis 2020, Ambre Chalumeau est devenue l’un des visages les plus identifiables de l’émission Quotidien sur TMC. À seulement 23 ans, elle entrait sur le plateau dirigé par Yann Barthès en tant que chroniqueuse culture, et s’est progressivement imposée dans le paysage audiovisuel français. Une visibilité qui ne fut cependant pas sans susciter des critiques, notamment autour de la question du népotisme.

Des origines familiales influentes mais pas décisives

Fille de deux figures reconnues du monde culturel et médiatique — Arielle Saracco, ancienne directrice de la création originale de Canal+, et Laurent Chalumeau, écrivain et journaliste —, Ambre Chalumeau a grandi dans un environnement propice à l’éveil culturel. Sur les réseaux sociaux, certains internautes n’ont pas manqué de souligner cette filiation, notamment lors de sa chronique sur les "Nepo Babies" en 2023, perçue comme paradoxale.

Conscience des privilèges, mais rejet du favoritisme

Dans une interview accordée au Parisien, la journaliste affirme : « Ce serait ingrat et mensonger de dire que mes parents ne m’ont pas aidée ». Elle reconnaît pleinement les conditions privilégiées dans lesquelles elle a grandi : un foyer où la culture, les livres et le débat étaient omniprésents. Toutefois, elle réfute toute idée d’intervention parentale dans son embauche à Quotidien.

Une entrée dans Quotidien grâce à son propre réseau professionnel

Ambre Chalumeau précise que son recrutement n’est pas le fruit d’un coup de pouce parental, mais plutôt le résultat de son parcours personnel. Elle explique avoir été repérée par Marc Beaugé, chroniqueur mode de l’émission et rédacteur en chef du magazine Society, à l’issue d’un stage qu’elle y avait effectué. C’est ainsi qu’elle a pu intégrer la rédaction de l’émission produite par Bangumi.

Une carrière littéraire en parallèle

Passionnée de littérature, Ambre Chalumeau s’illustre également dans le domaine éditorial. Elle anime le podcast Liste de lectures et a publié en avril 2025 son premier roman, Les vivants. L’ouvrage, bien accueilli par la critique, s’est écoulé à plus de 55 000 exemplaires en quelques mois, un succès notable pour une première publication.

Une posture lucide sur sa légitimité littéraire

Malgré ce succès, l’auteure refuse de se qualifier d’écrivaine : « Pour moi, écrivain, c’est un nom qui désigne un métier, un artisanat », précise-t-elle. Elle estime qu’un véritable écrivain doit démontrer sa capacité à produire plusieurs ouvrages de qualité, ce qu’elle n’est pas encore certaine de pouvoir faire.

Le débat du népotisme dans les médias français

Le cas d’Ambre Chalumeau illustre un débat plus large qui agite les milieux culturels et médiatiques : celui du népotisme. La présence d’enfants de personnalités influentes dans les postes stratégiques interroge sur les mécanismes de sélection dans les médias.

La réaction du public et des réseaux sociaux

Sur Twitter, les réactions à la chronique d’Ambre Chalumeau sur les "Nepo Babies" furent vives. Si certains saluaient sa lucidité, d’autres dénonçaient une hypocrisie, estimant qu’elle faisait partie de ce phénomène. Ce contraste souligne l’ambivalence des perceptions à l’égard des enfants de personnalités médiatiques.

Un besoin de transparence et de mérite

Pour beaucoup, la question n’est pas tant l’origine sociale ou familiale que la reconnaissance du mérite et de la compétence. Ambre Chalumeau, par son travail régulier et ses prises de position, cherche à démontrer qu’elle est là où elle est non par héritage mais par passion et implication personnelle.

Entre privilège et légitimité, une équation complexe

Ambre Chalumeau incarne une nouvelle génération de journalistes culturels conscients de leur position sociale, mais désireux de faire leurs preuves par eux-mêmes. En assumant ses privilèges sans les revendiquer comme des passe-droits, elle apporte une réponse nuancée à une polémique récurrente dans les milieux culturels français.

Son parcours témoigne d’une volonté de s’ancrer dans le paysage médiatique sur la base de ses propres compétences, tout en reconnaissant le rôle d’un environnement favorable. Un équilibre fragile, mais nécessaire dans un monde où la légitimité se gagne autant qu’elle se questionne.