Acteur emblématique du paysage cinématographique français, Gérard Darmon s’est confié sur un épisode douloureux de sa carrière. Sur les ondes de RTL, l'artiste a évoqué un accident survenu lors du tournage du mythique film Rabbi Jacob, révélant une différence de traitement notable entre lui et la star du film, Louis de Funès.

Une carrière riche, marquée par des débuts difficiles

Connu pour ses rôles marquants dans Le Grand Pardon ou Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Gérard Darmon a dû faire ses preuves dans un milieu souvent impitoyable. Dès ses débuts, il enchaîne les seconds rôles pour subvenir aux besoins de sa famille, avant de se faire un nom auprès du grand public.

Un incident méconnu sur le tournage de Rabbi Jacob

Dans l’émission On refait la télé, animée par Éric Dussart et Jade, l’acteur de 77 ans a raconté un souvenir amer lié au tournage de Rabbi Jacob. L’un des passages cultes du film implique une cuve de liquide vert, censée être du chewing-gum, dans laquelle les personnages plongent. Or, la réalité du plateau fut toute autre : il s’agissait en réalité d’un mélange de pâte à crêpe et de colorant industriel.

Ce mélange a provoqué chez Gérard Darmon un décollement de la cornée, une blessure extrêmement douloureuse. Il décrit l’expérience avec des mots forts : « J'avais l’impression d’avoir une poignée de sable dans les yeux. C’était intense. »

Un traitement inégal entre acteurs

Là où le bât blesse, selon l’acteur, c’est dans la réaction de l’équipe de production. Malgré la gravité de son état, aucune mesure d'urgence n’a été prise dans l'immédiat. Il se souvient : « Moi, j’étais une m**de. Je pouvais crever avec les yeux hors de leur orbite, ça ne dérangeait personne. »

Ce n’est que lorsque Louis de Funès a lui aussi été victime du même problème oculaire le lendemain que la situation a changé du tout au tout. « On a tout arrêté, » affirme Darmon, révélant ainsi une hiérarchie tacite sur le plateau de tournage, au détriment des jeunes comédiens.

Un traitement médical partagé avec De Funès

Malgré l’inégalité de réaction, les deux acteurs ont été soignés par le même ophtalmologue. Ils partageaient même le même collyre pour soulager leurs douleurs respectives. Une situation cocasse qu’il évoque aujourd’hui avec un certain recul.

Une blessure qui s’est avérée bénéfique… financièrement

Avec son franc-parler habituel, Gérard Darmon explique que cette mésaventure a finalement eu une conséquence inattendue : un allongement du tournage. « Au lieu de durer trois jours, ça a duré plus de dix jours. Donc j’ai été mieux payé, j’étais content, » plaisante-t-il.

Il ajoute que cette période lui a permis de se rapprocher de Louis de Funès : « On se soignait mutuellement. » Ce moment douloureux est donc aussi devenu un souvenir de complicité inattendu entre deux générations d’acteurs.

Un parcours semé d’embûches, mais couronné de succès

Malgré cette mésaventure et une traversée du désert marquée par des difficultés financières, Gérard Darmon n’a jamais baissé les bras. Il a pu compter sur le soutien indéfectible de Vincent Lindon, un ami proche, avant de connaître une consécration tardive grâce à Alain Chabat et Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre.

Aujourd’hui, il est reconnu comme une figure majeure du 7e art français. L’incident sur Rabbi Jacob reste un souvenir amer, mais il n’a pas freiné sa progression dans l’industrie cinématographique.

Quand la douleur révèle les coulisses du cinéma

L’anecdote racontée par Gérard Darmon met en lumière une réalité souvent dissimulée du monde du cinéma : la différence de traitement entre les têtes d’affiche et les jeunes acteurs. Son témoignage, à la fois poignant et instructif, souligne combien la reconnaissance se gagne souvent dans la douleur.

Une chose est sûre : son parcours, jalonné de blessures mais aussi de belles rencontres, reste un exemple de résilience et de passion pour le métier d’acteur.