Le 24 juillet 2025, le parquet de Bordeaux a annoncé la réouverture d'une enquête portant sur de potentielles violences volontaires perpétrées par Bertrand Cantat à l'encontre de son ex-épouse, Krisztina Rady. Cette annonce survient plus de quinze ans après le suicide tragique de cette dernière, survenu dans leur domicile bordelais. Un geste dramatique qui, à l’époque, avait été rapidement classé comme un acte isolé, sans investigation approfondie.

Retour sur un passé judiciaire controversé

Pour rappel, Bertrand Cantat, figure centrale du groupe Noir Désir, avait été condamné en 2003 pour avoir mortellement frappé l'actrice Marie Trintignant. Le drame s’était déroulé dans une chambre d’hôtel à Vilnius, en Lituanie. Après plusieurs jours de coma, l’actrice décède à la clinique Hartmann de Neuilly-sur-Seine. L'artiste a été condamné à huit ans de réclusion criminelle, dont quatre effectués effectivement, bénéficiant d’une libération conditionnelle en 2007.

Un documentaire Netflix qui ravive les plaies

La sortie du documentaire choc intitulé De rockstar à tueur : le cas Cantat a profondément secoué l'opinion publique. Ce programme, largement médiatisé, a remis en lumière les zones d’ombre de l’affaire et semble avoir été l’un des éléments déclencheurs ayant motivé la justice à rouvrir le dossier lié à Krisztina Rady. L’enquête vise à déterminer s’il existait un climat de violences psychologiques ou physiques ayant précipité son geste fatal.

Les enfants de Krisztina Rady : où étaient Milo et Alice ?

Le jour du drame, les deux enfants du couple, Milo et Alice, n’étaient pas présents au domicile familial. Selon une enquête menée par Paris Match, Milo jouait au football tandis qu’Alice se trouvait chez une amie. C’est en fin de matinée que le jeune Milo découvrira le corps de sa mère, pendue dans l’escalier menant à l’étage.

Un message d’adieu glaçant

Krisztina Rady avait laissé un message troublant dans un cahier de liaison scolaire. Elle y exprimait sa souffrance, évoquait les accusations incessantes de Cantat et remerciait ses enfants tout en les implorant de lui pardonner. Elle y dénonçait également des comportements destructeurs de certaines personnes de son entourage professionnel et familial.

Des zones d’ombre persistantes autour de sa mort

L’absence d’investigation approfondie à l’époque suscite aujourd’hui de vives critiques. Aucun voisin n’a été entendu, ni les supports numériques de la victime analysés. Me Yael Mellul, avocate engagée dans la défense des femmes victimes de violences, a dénoncé un traitement partial de l’affaire. Elle soutient que des preuves de violences conjugales existaient déjà et auraient dû être prises en compte.

Une spirale professionnelle et personnelle infernale

Au moment de son décès, Krisztina Rady traversait une période de grande fragilité. Sa société de production venait d’être déclarée en faillite. La veille de sa mort, elle aurait envoyé plusieurs messages électroniques pour faire état de sa détresse face à cet échec professionnel. Selon ses proches, elle vivait également dans une atmosphère « toxique » marquée par la jalousie et le contrôle de Bertrand Cantat.

Le rôle de François Saubadu : un déclencheur présumé

Selon les révélations de Paris Match, Krisztina aurait avoué à Cantat sa liaison avec le producteur de spectacles François Saubadu, ce qui aurait provoqué la colère de ce dernier. D’après le témoignage de Saubadu, Cantat aurait pu accéder à leurs échanges personnels, ce qui pourrait avoir provoqué un accès de violence, non vérifié juridiquement à ce jour.

Un dossier qui reste à élucider

La réouverture de l’enquête marque une avancée significative dans la quête de vérité pour les proches de Krisztina Rady. Si le suicide reste la version officielle, de nombreux éléments laissent penser qu’un contexte de violences psychologiques récurrentes a pu jouer un rôle déterminant. Le temps dira si la justice parviendra enfin à faire toute la lumière sur ce drame familial dont les répercussions continuent de marquer la mémoire collective.