Petit-fils de l’illustre Louis de Funès, Laurent de Funès s’est longtemps tenu à l’écart de l’héritage familial, refusant même de porter son nom. Pourtant, à l’occasion du 111e anniversaire de la naissance du célèbre acteur, il revient sur son parcours marqué par le doute, la résilience et la renaissance artistique. Publicitaire de formation, il se réinvente aujourd’hui sur scène, dans une quête de reconnaissance et de sincérité. Une interview riche en confidences, accordée depuis la montagne où il séjourne, dans un moment suspendu.
Genèse du spectacle "Deux Funès"
Laurent de Funès présente un projet scénique personnel et introspectif intitulé "Deux Funès". Ce spectacle repose sur un double dialogue : entre l’homme qu’il est et l’ombre de son grand-père. En incarnant les deux voix, il livre une mise en scène originale mêlant humour, émotion et transmission.
"J’ai voulu créer un pont entre deux générations, deux tempéraments. C’est une manière de faire la paix avec ce nom, mais aussi de raconter ma vérité avec sincérité."
Pression d’un nom légendaire
Porter le nom de Louis de Funès est un honneur, mais aussi un poids. Entre attentes démesurées et comparaisons permanentes, Laurent a longtemps préféré s’en affranchir :
"On me réduisait à un héritier. On projetait sur moi des fantasmes qui ne me ressemblaient pas. Aujourd’hui, je veux qu’on voie qui je suis vraiment."
Une invisibilisation familiale assumée
Laurent évoque des tensions au sein de la famille de Funès, notamment la mise à l’écart de sa branche :
"Pendant trente ans, on a voulu effacer la branche aînée. C’était douloureux. Mais aujourd’hui, je me relève, et j’avance."
Le déclic : une tragédie personnelle
Le décès de son frère Thierry a agi comme un électrochoc. Cette perte a révélé à Laurent l’urgence d’écouter sa vocation artistique :
"Il m’a confié sur son lit de mort : 'Je regrette de ne pas avoir fait ce que je voulais vraiment faire.' Cela m’a bouleversé. J’ai changé de vie."
Marthe Mercadier, mentor providentiel
La rencontre avec la comédienne Marthe Mercadier a été déterminante :
"Elle m’a dit : 'Toi, tu es comédien. Je le sais.' Elle m’a pris sous son aile, et m’a donné la confiance pour me lancer sur scène."
Une enfance discrète loin des projecteurs
Laurent a grandi dans le Val-de-Marne, loin du star-système. Entouré d’artistes, il a été bercé par la peinture et la musique, sans exposition médiatique :
"J’ai eu une enfance normale. Internet n’existait pas. On pouvait être discret malgré notre nom."
Une créativité refoulée longtemps cultivée en publicité
Avant de monter sur scène, Laurent a mené une brillante carrière dans la publicité. Il y a développé sa sensibilité artistique à travers les images, les mots et les concepts :
"La pub m’a offert une autre forme d’expression. Mais il manquait quelque chose : la scène, le public, le contact direct."
De nouveaux projets artistiques
Laurent multiplie aujourd’hui les initiatives créatives. Il a conçu un personnage comique, Antoine Pépin, et prépare une série de formats courts pour YouTube :
Projet | Description | Diffusion |
---|---|---|
Antoine Pépin | Paranoïaque agoraphobe, drôle et décalé | YouTube (3 min / épisode) |
Capitaine Jimmy Crochu | Film familial mêlant animation et réel | Sortie le 24 décembre |
"J’y tiens beaucoup. C’est absurde, drôle, mais aussi plein de tendresse. Je veux faire rire en touchant le cœur."
Un héritage assumé, une voie singulière
Avec courage et sensibilité, Laurent de Funès affirme son identité artistique sans renier ses racines. Son témoignage reflète le parcours d’un homme en quête d’authenticité, capable de transformer une ombre pesante en lumière inspirante.
"Il faudra que tu acceptes un jour d’être qui tu es." Cette phrase de Louis de Funès résonne désormais en moi comme un mantra. Et aujourd’hui, je l’assume pleinement."
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