Le 4 juillet 2025, France 2 a relancé le célèbre jeu télévisé Intervilles, un programme emblématique qui a marqué plusieurs générations. Pendant cinq émissions diffusées en prime time, l’animateur Nagui, accompagné de Bruno Guillon ainsi que de personnalités telles que Camille Cerf, Valérie Bègue, Yoann Riou et Magali Ripoll, a repris les commandes du jeu. Malgré une audience moyenne dépassant les deux millions de téléspectateurs, ce come-back n’a pas été exempt de controverses.

Le format classique a été légèrement modernisé, notamment par la suppression des traditionnelles vachettes, mais l’essence du jeu est restée intacte, suscitant autant l’enthousiasme des nostalgiques que la curiosité des nouveaux publics. Cependant, au-delà des critiques habituelles inhérentes à toute relance d’émission culte, l’actualité s’est vite orientée vers un litige juridique impliquant directement Nagui et sa société de production.

Le litige entre Banijay Production Media et les arènes d’Arles

Au cœur de ce conflit, Banijay Production Media, la société de production de Nagui, a intenté une action judiciaire contre les arènes d’Arles, accusées de parasitisme commercial. Le motif ? L’organisation d’un événement nommé Le choc des arènes, qui s’est tenu le 21 juillet 2025, et qui, selon Banijay, reprenait de manière trop proche les règles et la mécanique d’Intervilles.

Les deux villes, Nîmes et Arles, s’étaient affrontées dans ce cadre en reprenant un concept similaire à celui diffusé sur France 2. Banijay réclame une compensation financière s’élevant à 270 000 euros de dommages et intérêts, estimant que cette imitation nuit aux intérêts de la société et à la propriété intellectuelle du programme.

Réponse et défense des arènes d’Arles

Contactée par le journal La Provence, Lola Jalabert, directrice des arènes d’Arles, a vivement contesté les accusations portées par Banijay. Selon elle, la plainte est « totalement excessive » au regard des recettes générées, bien inférieures à la somme réclamée.

Elle a également souligné les efforts déployés pour éviter toute confusion ou violation de droits : « Nous avons reçu un premier avertissement début mai, ce qui nous a poussés à suspendre les ventes de billets pendant trois semaines et à modifier le nom de l’événement. Nous sommes passés de “Intervill’s” à “Intravill’s” avant d’opter pour “Le choc des arènes” afin de ne pas profiter de la renommée d’Intervilles. »

Lola Jalabert insiste aussi sur le fait que les jeux proposés ne copient pas ceux de France 2 : « Nous avons délibérément choisi des épreuves différentes, comme un parcours du combattant gonflable, un baby-foot géant et des jeux dans une piscine avec des vachettes, en faisant attention à ne pas reproduire les épreuves télévisées. »

Situation juridique en cours et perspectives

Le procès est toujours en cours, avec une décision prévue pour le 9 octobre 2025, date à laquelle Lola Jalabert saura si elle pourra reconduire l’événement en 2026. Le dénouement de cette affaire pourrait poser un précédent important pour les événements inspirés de formats télévisuels populaires.

Controverse autour de la nouvelle version d’Intervilles

Parallèlement à ce litige, Nagui et sa société Banijay Production Media doivent également faire face à une autre plainte, émanant de Claude Savarit, co-créateur historique d’Intervilles avec Guy Lux en 1962. Savarit critique vivement la nouvelle version de l’émission, estimant que la société de production a totalement dénaturé le concept original.

Dans une interview accordée à Nice-Matin, il a déclaré : « Je ferais bien un procès à Banijay pour qu’ils n’utilisent plus le nom. Ils n’ont même pas violé les règles, ils les ont ignorées. Ils n’ont aucune idée de comment ça fonctionne et de la mise en scène. C’est honteux. »

Vers une nouvelle saison d’Intervilles en 2026

Malgré ces polémiques, France Télévisions a confirmé officiellement le retour d’Intervilles pour une deuxième saison en 2026. Cette annonce souligne la volonté de la chaîne de maintenir ce programme dans sa grille, en dépit des critiques et des contentieux en cours.

Le succès populaire et la nostalgie attachée à Intervilles restent des atouts majeurs, mais il est certain que l’avenir de l’émission passera par un équilibre délicat entre innovation et respect des droits, tant juridiques que historiques.