Sarah, athlète de haut niveau originaire de Vienne, accepte un poste temporaire de coach de kickboxing dans une riche demeure du Moyen-Orient. Très vite, ce qui devait être une expérience professionnelle sans histoire bascule dans une ambiance lourde et silencieuse. Isolée, loin de chez elle, Sarah perçoit des signaux d'alarme dans les comportements de ses jeunes élèves.
Un huis clos sous tension : entre silence, enfermement et résistance
Dès son arrivée dans la vaste propriété familiale dirigée par un frère autoritaire, Sarah est avertie : « Tout ce que vous voyez ou entendez doit rester à la maison ». Cette phrase, à elle seule, cristallise l'étendue du climat oppressif. Loin des regards extérieurs, la sportive découvre progressivement une atmosphère où les non-dits sont rois, et où les libertés des femmes sont étouffées par un patriarcat rigide et omniprésent.
Une dénonciation du patriarcat à travers une mise en scène implacable
La réalisatrice kurdo-autrichienne Kurdwin Ayub déploie ici un regard incisif et sans concession sur l’oppression féminine. À travers l’œil d’une combattante, c’est toute la mécanique du contrôle, de la surveillance, de la restriction et de la domination masculine qui est passée au crible. Et cela sans grands discours, mais avec une puissance narrative impressionnante, servie par une tension constante et des images évocatrices.
Une immersion entre isolement, complicité féminine et envie d’émancipation
Sarah se retrouve rapidement privée de lien extérieur, à l’exception d’un barman avec qui elle échange quelques mots chaque soir. Face à ses élèves, captives de leur quotidien figé, la coach comprend que leur mutisme cache un malaise profond. L’identification progressive entre Sarah et ces jeunes filles emprisonnées ajoute une dimension symbolique forte au récit.
Une distribution puissante au service d’un propos engagé
Actrice | Rôle |
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Florentina Holzinger | Sarah, la kick-boxeuse |
Andria Tayeh | L’aînée des élèves |
Celina Antwan | Jeune sœur rebelle |
Nagham Abu Baker | Témoin silencieuse |
Une esthétique audacieuse au service de la narration
Kurdwin Ayub signe ici un film tendu, presque claustrophobique, où la caméra épouse les moindres gestes de Sarah. Les silences, les plans fixes, les regards échangés en disent long sur le danger latent. L’œuvre joue sur les codes du thriller psychologique tout en portant un message profondément féministe et humaniste.
Une séquence finale cathartique et libératrice
Sans révéler les ressorts de la fin, il convient de souligner que le dénouement de Moon agit comme une libération autant pour son héroïne que pour le spectateur. Ce climax, d’une intensité rare, vient couronner une montée en tension savamment orchestrée et conclut le propos féministe avec une force émotionnelle saisissante.
Moon, un film qui marque les esprits
Avec Moon, Kurdwin Ayub ne propose pas un simple drame psychologique : elle livre un manifeste, un cri sourd mais puissant contre l'oppression patriarcale. Dans ce récit resserré, l’enfermement des corps comme des esprits est brillamment mis en scène. Le film, en salles dès le 14 juillet, mérite amplement son qualificatif de « coup de poing ».
Fiche technique du film
Titre | Moon |
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Réalisatrice | Kurdwin Ayub |
Sortie | 14 juillet 2025 |
Genre | Drame, thriller psychologique, film féministe |
Durée | 1h48 |
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