Obsèques de Jacques Bertin : un dernier hommage à une légende du théâtre parisien

28-07-2025 18:28 People
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Le 28 juillet, l'église Saint-Roch à Paris, souvent désignée comme l’église des artistes, a de nouveau accueilli une cérémonie empreinte d’émotion. Après avoir honoré Thierry Ardisson quelques jours plus tôt, ce lieu de mémoire a rendu un ultime hommage à Jacques Bertin, icône du théâtre français, disparu à l’âge de 90 ans.

La nef de l’église s’est emplie de proches, de membres de sa famille, mais aussi de personnalités du monde de la culture et des arts. Parmi elles : Francis Lalanne, Daniel Russo ou encore Jean-Marc Dumontet, venus saluer l’homme et l’âme passionnée qui a dirigé pendant plus de quatre décennies le Théâtre du Gymnase Marie Bell.

 

Jacques Bertin : une vie au service de la scène

Jacques Bertin n'était pas seulement un administrateur, il était un passeur, un bâtisseur, un amoureux inconditionnel du spectacle vivant. Directeur du Théâtre du Gymnase depuis 1975, il succède à la comédienne Marie Bell en 1985. Sous sa direction, le théâtre connaît une effervescence particulière, mêlant pièces classiques et créations audacieuses, attirant un public varié et fidèle.

Son nom est aujourd’hui indissociable du Gymnase, institution qu’il aura marquée de son empreinte. Le théâtre a d’ailleurs publié un hommage poignant sur ses réseaux sociaux, saluant “sa générosité, sa fantaisie et sa liberté rare”.

 

Un directeur estimé et profondément humain

“Il accueillait les artistes avec un mélange de bienveillance, d’humour et d’élégance”, témoigne le communiqué officiel du théâtre. À l’écoute, il ne craignait pas d’ouvrir ses portes à de jeunes compagnies ou à des initiatives étudiantes, convaincu que la relève artistique devait s’exercer sur les grandes scènes.

Connu pour ses anecdotes pittoresques, Jacques Bertin avait le goût du partage. Son regard pétillant trahissait une curiosité intacte malgré les années. Pour lui, chaque représentation était un acte d’amour envers le public.

 

Des figures du monde culturel présentes pour le dernier adieu

La cérémonie, sobre et émouvante, a été rythmée par des hommages sincères. Les témoignages se sont succédé, certains écrits, d’autres chuchotés à l’ombre des piliers de l’église. Plusieurs personnalités culturelles ont tenu à faire le déplacement.

Francis Lalanne, proche de l’homme autant que de l’artiste, a exprimé son respect. Rachida Dati, Ministre de la Culture, a salué dans un communiqué “un amoureux des comédiens et des metteurs en scène”, rappelant sa volonté d’ouvrir le théâtre à tous les publics.

 

Une passion intacte jusqu’à la fin

Jacques Bertin ne cessait de croire en l’avenir du théâtre. Il allait jusqu’à mettre à disposition les planches du Gymnase aux étudiants d’écoles d’art dramatique. Son ambition ? Offrir aux nouvelles générations une scène d’exception pour faire entendre leur voix.

Il nourrissait également une admiration sans borne pour Coluche, humoriste qu’il fit jouer au Gymnase dès la fin des années 1970. Symbole de ce lien : une Rolls-Royce ayant appartenu à Coluche, qu’il possédait et conduisait régulièrement. “C’était pour lui un lien vivant avec l’histoire du théâtre”, soulignait le message du Gymnase.

 

Un héritage théâtral durable

Le Théâtre du Gymnase, sous la direction de Bertin, a connu de nombreuses programmations populaires, mêlant divertissement et qualité artistique. Parmi les succès récents figurait la pièce Madagascar, qui a séduit un jeune public familial, incarnant la volonté de Jacques Bertin de faire dialoguer les générations.

“Il laisse derrière lui le souvenir d’un grand directeur, à l’image du théâtre qu’il produisait : drôle et généreux”, conclut une proche collaboratrice.

 

Un parcours riche en dates marquantes

Année Événement
1934 Naissance de Jacques Bertin
1975 Prise de fonction au Théâtre du Gymnase
1985 Succession de Marie Bell à la direction
2020 Dernières programmations majeures au Gymnase
2025 Décès et hommage national

 

Un dernier adieu empreint de dignité

Alors que le cercueil quittait l’église Saint-Roch, l’émotion était vive. Les regards étaient humides, les mots rares, mais les pensées nombreuses. Les souvenirs flottaient dans l’air, nourris d’anecdotes et de gratitude.

Le rideau est tombé. Mais l’âme de Jacques Bertin continue de hanter les coulisses du Gymnase Marie Bell. Son héritage perdure à travers les artistes qu’il a soutenus, les spectacles qu’il a portés, et l’amour du théâtre qu’il a su transmettre avec élégance.

 

Une double symbolique à Saint-Roch

Notons que cette cérémonie intervient quelques jours après les obsèques de Thierry Ardisson, également célébrées à Saint-Roch. Un signe du destin, peut-être, qui place ces deux figures médiatiques sous la même lumière du souvenir et de la reconnaissance artistique.

Saint-Roch, église des créateurs, devient ainsi le théâtre d’adieux solennels et puissants, où la mémoire de ceux qui ont fait vibrer la culture française se prolonge.

L’hommage d’une nation à son passeur de scènes

À travers cet ultime recueillement, c’est toute une profession qui s’incline devant un homme qui a consacré sa vie à l’art dramatique. Jacques Bertin rejoint aujourd’hui les grandes figures du théâtre français, laissant derrière lui un vide, mais aussi une lumière durable sur les scènes qu’il a tant aimées.

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Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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