Alors que la quatrième saison de The Bear est attendue sur Disney+ le 26 juin 2025, le célèbre chef Philippe Etchebest a récemment exprimé de vives critiques à l'encontre de la série lors de son passage dans l'émission Clique. Connu pour son exigence et sa transparence dans des émissions telles que Top Chef et Cauchemar en cuisine, le chef étoilé a dénoncé une représentation caricaturale du monde de la restauration dans cette fiction à succès.
"Une caricature de ce qui se passe dans nos établissements"
Dans son entretien avec Mouloud Achour, Philippe Etchebest ne mâche pas ses mots. Selon lui, la série présente une version exagérée et irréaliste de la vie en cuisine. « Ce vocabulaire, cette façon de parler, ce n'est pas comme ça que ça se passe », a-t-il affirmé. Dans son restaurant bordelais, il revendique un climat de sérénité : « Les clients me disent toujours : 'C’est incroyable le calme qu’il y a dans votre cuisine'. »
Le chef s’insurge aussi contre l’image véhiculée par The Bear : un univers violent, stressant et dominé par les cris. Il considère que ce type de fiction nuit à la perception du métier de cuisinier et ternit la réalité du travail collectif qui règne, selon lui, dans les cuisines étoilées.
Une série intense... et pourtant saluée par les professionnels du divertissement
Créée par Christopher Storer, The Bear suit le parcours de Carmy Berzatto, un chef surdoué qui reprend le modeste restaurant de son frère décédé à Chicago. La série a séduit la critique par sa mise en scène nerveuse, son réalisme brut, et ses personnages profondément humains. Mais pour des chefs comme Etchebest, ce réalisme frôle parfois l’excès.
À noter que la série a récolté plusieurs récompenses dont un Golden Globe pour la performance de Jeremy Allen White dans le rôle principal, et une reconnaissance continue dans les classements des meilleures séries depuis 2022.
La réalité des cuisines : entre pression et excellence
Si Philippe Etchebest rejette l’image conflictuelle des cuisines, certains ouvrages récents nuancent cette vision. Dans Violences en cuisine : Une omerta à la française, la journaliste Nora Bouazzouni alerte sur les violences psychologiques et physiques subies par de nombreux professionnels. Basé sur des témoignages anonymes, ce livre dépeint un univers où l’exigence se confond parfois avec la maltraitance.
Comparatif entre la série "The Bear" et la réalité professionnelle
| Élément | "The Bear" | Réalité (selon Etchebest) |
|---|---|---|
| Ambiance en cuisine | Tendue, chaotique | Calme, rigueur professionnelle |
| Langage | Grossier, violent | Respect et discipline |
| Relation hiérarchique | Dominante, conflictuelle | Basée sur l’écoute et la transmission |
| Image du métier | Négative, stressante | Positive, valorisante |
Un débat ouvert sur la représentation du métier à l’écran
La critique de Philippe Etchebest relance le débat sur la manière dont la fiction télévisuelle influence la perception des métiers. Faut-il montrer les excès pour susciter une prise de conscience ? Ou au contraire, miser sur l’exemplarité pour valoriser un secteur en tension ?
La gastronomie française est un pilier culturel, et son image à l’international compte. Les médias ont un rôle dans sa représentation. Si The Bear vise une authenticité dramatique, elle divise sur son réalisme factuel. D’un côté les spectateurs fascinés, de l’autre, des professionnels qui dénoncent une mise en scène exagérée.
Etchebest, entre exigence professionnelle et quête d'authenticité
Philippe Etchebest, par sa prise de parole, rappelle que la cuisine est un lieu de passion et de précision, pas un théâtre de violence. Son témoignage met en lumière un contraste frappant entre la fiction et le quotidien des brigades professionnelles. Si The Bear divise, elle a au moins le mérite de faire parler du métier. Et c’est peut-être là, le point commun entre Etchebest et Carmy Berzatto : tous deux veulent redonner ses lettres de noblesse à la cuisine.
