Princesse Margaret : une vie marquée par un syndrome méconnu

01-08-2025 11:39 People
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Née le 21 août 1930 au château de Glamis en Écosse, la princesse Margaret était la benjamine du roi George VI et de la reine Elizabeth, connue plus tard sous le nom de Reine Mère. Cadette de quatre ans de la future reine Elizabeth II, Margaret Rose a grandi dans l’ombre de sa sœur tout en développant une personnalité marquée, vive, parfois controversée.

Décédée le 9 février 2002 à Londres à l’âge de 71 ans, après une série d’accidents vasculaires cérébraux, la princesse Margaret a laissé derrière elle une image à la fois glamour et tourmentée. Une récente hypothèse, avancée par l’écrivaine britannique Meryle Secrest, propose une lecture inédite de sa vie : celle d’une femme potentiellement affectée dès la naissance par le syndrome d’alcoolisation fœtale.

 

Le syndrome d’alcoolisation fœtale : une pathologie encore sous-estimée

Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est une affection provoquée par l’exposition prénatale à l’alcool. Lorsqu’une femme enceinte consomme des boissons alcoolisées, l’éthanol traverse le placenta, atteignant rapidement le fœtus. Cela peut perturber le développement neurologique, entraîner des anomalies morphologiques, des troubles cognitifs ou comportementaux persistants.

Selon l’Agence régionale de santé de Normandie, environ 1 enfant sur 1000 naîtrait chaque année en France avec des symptômes liés au SAF. Cette prévalence pourrait même être sous-estimée, compte tenu de la difficulté à diagnostiquer cette pathologie, souvent confondue avec d'autres troubles du développement.

Caractéristiques principales du SAF Conséquences potentielles
Exposition prénatale à l’alcool Dommages cérébraux irréversibles
Déficits cognitifs Troubles de l’attention, difficultés d’apprentissage
Retard de croissance Petite taille, faible poids à la naissance
Comportements impulsifs Agressivité, troubles sociaux

 

Une hypothèse médicale inédite autour de la princesse Margaret

Dans son ouvrage Princess Margaret and the Curse : An Inquiry into a Royal Life, Meryle Secrest soulève une possibilité jusqu’alors inexplorée dans la biographie de la princesse : la présence d’un SAF non diagnostiqué. Bien que la science médicale n’en ait pas encore établi la preuve formelle, plusieurs éléments biographiques sont troublants.

Margaret affichait en effet des comportements impulsifs, des troubles de l’humeur, ainsi qu’une santé souvent fragile. Ces signes, corrélés à des informations historiques sur les habitudes de consommation d’alcool de sa mère, pourraient correspondre à une forme légère ou modérée du SAF.

 

Elizabeth Bowes-Lyon : une mère royale et épicurienne

La Reine Mère, Elizabeth Bowes-Lyon, est décrite dans de nombreux témoignages historiques comme une femme sociable, dotée d’un goût prononcé pour les cocktails. Selon certaines sources, elle aurait consommé de l’alcool régulièrement, notamment lors des réceptions officielles et événements diplomatiques.

Cependant, une lettre datée de 1925 — rapportée par le Telegraph — laisse entendre qu’elle n’appréciait pas particulièrement l’alcool à cette époque. Ce témoignage contradictoire ouvre la porte au doute : a-t-elle continué à s’abstenir durant ses grossesses ? Ou bien a-t-elle pu, même sans le savoir, exposer Margaret à un risque médical aujourd’hui bien identifié ?

 

Une vie entre tradition et provocation

Au fil des années, la princesse Margaret s’est illustrée par son indépendance d’esprit et ses choix audacieux, loin du protocole strict imposé aux membres de la famille royale. Connue pour son style flamboyant, ses escapades mondaines et ses liaisons controversées, elle contrastait fortement avec l’image sobre et discrète de sa sœur aînée.

Elle était aussi connue pour ses excès : il a été rapporté qu’elle fumait jusqu’à 60 cigarettes par jour et consommait de grandes quantités d’alcool, notamment du gin. Certains observateurs considèrent que ces comportements relevaient d’un mal-être profond, peut-être enraciné dès l’enfance.

 

Les signes cliniques du SAF chez Margaret : une lecture rétrospective

Reconstituer un diagnostic posthume demeure un exercice délicat. Toutefois, en examinant les caractéristiques de la princesse, certains indices interpellent :

Ces manifestations, mises en perspective avec les données médicales actuelles sur le SAF, pourraient appuyer l’hypothèse d’une atteinte neurologique précoce.

 

Entre mythe royal et réalité médicale

La figure de la princesse Margaret continue de fasciner historiens, écrivains et biographes. L’idée qu’elle ait pu être victime d’un trouble neurologique congénital tel que le syndrome d’alcoolisation fœtale apporte un éclairage nouveau et émouvant sur son destin.

Sans jamais remettre en cause sa singularité ou sa liberté de choix, cette hypothèse invite à mieux comprendre la complexité de son existence — entre devoir monarchique et quête d’identité personnelle. En cela, l’histoire de Margaret Rose Windsor dépasse le cadre de la royauté britannique pour illustrer les enjeux universels de la santé publique et de la prévention prénatale.

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Rédacteur
Julien
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Passionné d'actualité musicale et télévisuelle. Je décrypte les tendances musicales et les grands temps forts de la télévision française.

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