Le magazine d'investigation "Complément d'enquête", diffusé sur France 2 en collaboration avec "Le Nouvel Observateur", présente une enquête détaillée sur Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture et ancienne eurodéputée. L'émission, intitulée "La conquête à tout prix", met en lumière des documents inédits suggérant des conflits d'intérêts potentiels entre Mme Dati et le groupe énergétique GDF Suez (aujourd'hui Engie) durant son mandat au Parlement européen de 2009 à 2019.
Des honoraires non déclarés au cœur des soupçons
Selon l'enquête, Rachida Dati aurait perçu 299 000 euros d'honoraires non déclarés provenant d'un cabinet d'avocats d'affaires, établissant un lien financier indirect avec GDF Suez. Ces révélations soulèvent des questions sur la transparence et l'éthique de ses activités parallèles à son mandat d'eurodéputée. Mme Dati a toujours nié tout lien contractuel avec le groupe énergétique et tout conflit d'intérêts.
Une altercation avec les journalistes de France 2
Un extrait de l'enquête montre Rachida Dati quittant précipitamment une réunion à Paris, refusant de répondre aux questions des journalistes de "Complément d'enquête". Elle aurait déclaré : "Vous m'emmerdez, vous m'emmerdez", ajoutant : "Vous allez réaliser mon portrait ailleurs. Je ne parle pas avec des voyous. Vous êtes des voyous." Cette réaction rappelle une précédente confrontation en 2015 avec la journaliste Élise Lucet, où Mme Dati avait qualifié sa carrière de "pathétique".
Des précédents judiciaires et des accusations persistantes
Rachida Dati est également impliquée dans une autre affaire judiciaire liée à des honoraires perçus de la part de la filiale néerlandaise de Renault-Nissan, RNBV, entre 2010 et 2012. Elle est soupçonnée d'avoir reçu 900 000 euros pour des prestations de conseil dont la réalité est contestée. Les juges d'instruction n'ont trouvé que peu de preuves tangibles de ces prestations, ce qui alimente les soupçons de corruption et de trafic d'influence.
Tableau récapitulatif des éléments clés
Élément | Détail |
---|---|
Montant des honoraires non déclarés | 299 000 euros |
Période concernée | 2009 - 2019 |
Partenaire impliqué | GDF Suez (Engie) |
Réaction de Rachida Dati | Refus de répondre, insultes envers les journalistes |
Autre affaire judiciaire | Honoraires de 900 000 euros de RNBV (Renault-Nissan) |
Une stratégie de défense offensive
Face aux accusations, Rachida Dati maintient sa position en niant toute irrégularité et en dénonçant ce qu'elle considère comme du harcèlement médiatique. Elle a engagé des poursuites judiciaires contre plusieurs médias et journalistes, affirmant que ses activités d'avocate étaient conformes aux règles du Parlement européen. Cependant, les éléments présentés dans l'enquête de "Complément d'enquête" pourraient relancer le débat sur la transparence et l'éthique des élus.
L'enquête de France 2 sur Rachida Dati met en lumière des pratiques controversées et soulève des questions sur les liens entre les fonctions publiques et les intérêts privés. Alors que Mme Dati se prépare pour les prochaines élections municipales à Paris en 2026, ces révélations pourraient avoir un impact significatif sur sa carrière politique. Le public attend désormais des réponses claires et transparentes de la part de la ministre de la Culture.