Le 5 juin 2025, France 2 a diffusé un numéro de Complément d'enquête consacré à Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture. Intitulée "La conquête à tout prix", l'enquête dirigée par le journaliste Tristan Waleckx met en lumière de potentielles irrégularités, notamment des soupçons de conflits d'intérêts avec l'ex-groupe GDF Suez, devenu Engie.

Des déclarations controversées à l'encontre des journalistes

Lors du tournage, Rachida Dati a tenu des propos virulents à l'encontre de l'équipe de l'émission : "Je ne parle pas avec des voyous. Vous êtes des voyous", une séquence diffusée dans le reportage. Ces mots forts illustrent le climat tendu entre la ministre et les journalistes d’investigation.

Des révélations chiffrées sur les honoraires perçus

L’un des éléments phares de l’enquête concerne la réception de 299.000 euros d’honoraires par Rachida Dati. Des documents exclusifs suggèrent que ces sommes n’auraient pas été déclarées, soulevant des questions sur la transparence et les conflits d’intérêt potentiels.

Tristan Waleckx confirme des pressions politiques

Dans un entretien accordé au Monde, Tristan Waleckx a confirmé que Rachida Dati et son entourage avaient tenté d'influencer la ligne éditoriale. Malgré ces pressions, le journaliste affirme que l’émission a été diffusée sans modification ni censure, garantissant l’intégrité du travail journalistique.

Réaction de France Télévisions face à la tentative d’ingérence

Christophe Tardieu, secrétaire général de France Télévisions, a révélé avoir été contacté par l'une des conseillères les plus proches de la ministre. Il a rappelé fermement que l’indépendance des journalistes ne pouvait faire l’objet d’aucune entorse, même sous pression ministérielle.

Des déclarations polémiques qui enflamment le débat

Selon Le Canard enchaîné, Rachida Dati aurait déclaré en privé : "Je m’en fous, c’est prescrit", en référence aux faits évoqués dans l’émission. Pire, elle aurait affirmé vouloir "le scalp d’Ernotte", en parlant de la présidente de France Télévisions.

Le ministère nie toute pression, mais les preuves s'accumulent

Le cabinet de la ministre conteste toute tentative d’influence, mais les journalistes de France 2, tout comme la direction de France Télévisions, dressent un tout autre tableau. La contradiction entre ces versions ne cesse d’attiser les tensions entre médias et politiques.

Vers une redéfinition des rapports entre médias et pouvoir ?

Cette affaire relance un vieux débat sur l'indépendance de la presse en France. Les critiques à l’encontre de Dati soulignent les risques d’un climat où des responsables politiques tentent d’imposer une forme de contrôle ou d’intimidation.

Les chiffres d’audience confortent France 2 dans ses choix

Le reportage a rassemblé près de 900.000 téléspectateurs, soit 12,5 % de part d’audience. Un score significatif qui montre l'intérêt croissant du public pour le journalisme d’enquête.

En résumé : une tentative avortée d'influence politique

Malgré les tensions, les menaces verbales et les tentatives d'ingérence, le numéro de Complément d'enquête consacré à Rachida Dati a bien été diffusé dans son intégralité. Le courage des équipes éditoriales et le soutien de la direction de France Télévisions renforcent aujourd’hui l’importance d’une presse libre et indépendante.

Tableau récapitulatif des faits principaux